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    À Paris, des appartements seront entièrement gérables par smartphone

       
      • Par Adrien Gicquiau
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      • Mis à jour le 31/07/17 à 10:13
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      • Publié le 31/07/17 à 06:00

    Dans le 14e arrondissement de la capitale, un promoteur propose aux habitants d’un futur complexe immobilier de vivre dans des appartements intelligents, où presque tout est connecté.

    Vu de l’extérieur, l’immeuble qui sort de terre dans le 14ème arrondissement de Paris, près de la station de métro Denfert-Rochereau, a tout du programme immobilier classique. Cette résidence aux prestations haut-de-gamme, dont la livraison est prévue au courant du deuxième trimestre 2018, arbore une façade au style moderne, qui s’intègre dans l’architecture du quartier, avec un agréable jardin intérieur.

    La véritable innovation de ce programme immobilier se trouve en effet entre ses murs. La brochure distribuée par la Soferim, le promoteur en charge du projet, met l’accent sur les prestations «intelligentes» des appartements qui vont être livrés. L’entreprise a en effet parié sur des logements connectés pour séduire les potentiels acheteurs. Une prestation qui a un sacré coût: compter plus de 370.000 euros pour un studio (entre 26 et 36 m²), plus de 490.000 euros pour un deux-pièces (entre 39 et 57 m²), plus de 830.000 euros pour un trois-pièces (de 62 à 76 m²) et plus de 890.000 euros pour un quatre-pièces (de 79 à 90 m²). Soit un prix au m² compris entre 11.266 et 14.230 euros selon la surface du logement. Des tarifs bien supérieurs au prix moyen du quartier estimé par MeilleursAgents à un peu plus de 10.000 euros du m².

    Gérer son appartement même à plusieurs kilomètres

    Tous les habitats seront connectés à un système baptisé «Smart Home», développé par Legrand, une entreprise française spécialisée dans les infrastructures électriques et numériques. Ce système permet de piloter toutes les fonctions électriques de l’appartement à partir d’un simple smartphone ou d’une tablette. Depuis une application dédiée, les futurs propriétaires pourront ainsi gérer à distance le chauffage, l’éclairage mais aussi les stores électriques. Il sera donc possible d’optimiser en un clic les dépenses énergétiques de son appartement. Grâce à des données collectées par Wi-fi sur les habitudes des habitants, le système sera même capable de prévoir des scénarios de sortie ou d’entrée, et pourra modifier la température ou l’éclairage en fonction.

    À l’avenir, le système «Smart Homes» permettra d’ouvrir des portes à distance, mais également de gérer l’ensemble des appareils domestiques connectés. De nombreux industriels surfent en effet sur la vague des objets intelligents, qui devraient être au nombre de 28 milliards dans le monde d’ici 2020, d’après le cabinet d’études IDC. L’électroménager commence déjà à s’installer dans certains foyers. Les machines à laver intelligentes peuvent par exemple être pilotées sur une tablette, depuis la maison ou à distance.

    La résidence aura son propre réseau social

    Le bâtiment tout entier disposera en effet de son propre réseau social. Les résidents pourront communiquer entre eux sur une plateforme spécifique, un «Facebook» dédié à la résidence. Grâce à une application, les occupants pourront donc recevoir des informations provenant du syndic, mais aussi être prévenus des entretiens programmés au niveau des équipements ou les éventuelles pannes d’ascenseurs.

    Cette résidence n’est pas la seule à utiliser les nouvelles technologies afin de favoriser la communication entre occupants. Dans cet ancien immeuble de bureaux reconvertis en résidence de standing, les habitants peuvent aussi partager des informations pratiques. Autre atout: ils peuvent réserver en un clic les deux espaces partagés du bâtiment afin d’y organiser des événements privés ou des fêtes de voisinage, et passer de la communication virtuelle au contact bien réel cette fois-ci.


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    Le droit des syndicats à tracter par mails limité

    Une procédure judiciaire oppose la CGT et Le Crédit Lyonnais sur l'utilisation des boîtes mails professionnelles

    Une jurisprudence de la Cour de cassation interdit désormais aux syndicats l'utilisation de la boîte mail professionnelle pour tracter les salariés, sans accord préalable de l'entreprise.

    C'est un combat juridique et social d'une portée nouvelle. Jamais le droit n'avait encore tranché sur la délimitation numérique de l'action des syndicats. Il aura fallu ce procès, opposant Le Crédit Lyonnais (LCL) et la CGT, pour obtenir un éclairage. Une affaire qui remonte à 2015, dans laquelle la CGT s'était servie de la boîte mail de la banque pour envoyer trois messages à l'ensemble des salariés. En réaction, la direction des ressources humaines avait bloqué l'accès de la messagerie au syndicat et à ses représentants.

    Première instance, cour d'appel, cour de cassation... Deux ans de procédures auront apporté la réponse juridique suivante: sans accord préalable avec l'entreprise, pas de tractage généralisé aux salariés par messagerie électronique. Seuls sont autorisés les intranets ou autres espaces prévus à cet effet. De quoi donner plus de pouvoir de négociation aux entreprises, et freiner l'adaptation des syndicats aux nouvelles technologies.

    Une décision à contre-courant de la politique de Macron

    «Cette jurisprudence risque d'être condamnée à terme par les ordonnances du gouvernement», explique cependant Sylvain Niel, spécialiste de droit du travail, qui voit là un paradoxe entre orientation politique et juridique. De fait, les réformes du code du travail prévoient d'accroître la place du numérique dans le dialogue social. «C'est d'ailleurs l'évolution logique des choses. Nous allons vers un principe de démocratie

    «Nous allons vers un principe de démocratie directe»

    directe», ajoute Sylvain Niel. A terme, les messageries électroniques permettraient ainsi de renforcer le pouvoir syndical avec, par exemple, l'envoi de référendums pour appuyer les revendications. Un bon moyen de combler le fossé qui se creuse parfois entre posture syndicale et ressenti salarial réel.

    La CGT de son côté n'a pas dit son dernier mot. Un deuxième procès est en cours pour des faits similaires d'envoi d'emails en 2016. «Mais il ne s'agit pas de «spams» comme le prétend Le Crédit Lyonnais. Nous n'avons pas envoyé les mails aux 19.000 salariés de l'entreprise, mais seulement à ceux concernés», se défend Magali Hieron-Ekuka, déléguée syndicale de la banque et membre de la CGT, qui souligne une injustice face aux moyens de communication. Selon elle, la direction utiliserait la messagerie professionnelle pour décrier le syndicat, sans lui permettre de répondre en retour. D'autant plus que, pour elle, il ne s'agit pas de «spams» au sens intempestif, puisque ces emails concernent directement les droits des salariés.

     
     





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