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L'Arizona (en navajo Hoozdo Hahoodzo ; en o'odham Alĭ ṣonak) est un État de l'Ouest des États-Unis. Sa capitale et plus grande ville est Phoenix. Avec une superficie de 295 254 km2, il est le 6e État américain le plus vaste, et le 16e plus peuplé avec 6 392 017 habitants en 2010. Bordé par la Californie, le Nevada, l'Utah, le Nouveau-Mexique et les États mexicains de la Basse-Californie et du Sonora au sud, l'Arizona est l'un des quatre États des Four Corners. Il fait en outre partie de la Sun Belt (« ceinture du soleil ») qui connaît une forte croissance démographique en raison de l'héliotropisme. Situé au sud des Montagnes Rocheuses, l'Arizona est un État des montagnes. Traversé par le fleuve Colorado, l'État comprend de spectaculaires formations géologiques, telles que le Grand Canyon, le Meteor Crater et Monument Valley.
Le territoire est sous souveraineté espagnole à partir du XVIe siècle, en tant que région de la Nouvelle-Espagne. Le Mexique en prend possession en 1821 lors de son indépendance : il devient une partie de la Haute-Californie. En 1848, à l'issue de la Guerre américano-mexicaine, les États-Unis annexent l'Arizona, puis agrandissent son territoire en 1853 lors de l'achat Gadsden. Il adhère tardivement à l'Union, le 14 février 1912, et en devient le 48e État. Divisé en quinze comtés, près du quart de son territoire est constitué par vingt-et-unes réserves indiennes. Les Navajos et d'autres peuples Apaches y sont majoritaires.
L'État a connu une croissance démographique importante et soutenue au cours du XXe siècle : il ne comptait que 750 000 habitants en 1950 et a vu sa population multipliée par sept en soixante ans. La ville de Tucson, située à une centaine de kilomètres de la frontière mexicaine, a ainsi accueilli d'importants flux migratoires. En 2010, l'État de l'Arizona avait la quatrième plus forte proportion d'Hispaniques après le Nouveau-Mexique (46,30 %), le Texas (37,62 %) et la Californie (37,62 %) ainsi que le troisième plus grand nombre d'Amérindiens. Par ailleurs, la peine de mort y est en vigueur.
Une grande partie de l'État est constituée de paysages désertiques, dans lesquels furent tournés de nombreux westerns. L'Arizona est un État très touristique, comprenant trois parcs nationaux (le Grand Canyon, Saguaro et Petrified Forest) et plusieurs monuments nationaux américains (Sunset Crater Volcano, Rainbow Bridge, Montezuma Castle). C'est en outre un bastion du Parti républicain. John McCain, candidat républicain à la présidence des États-Unis en 2008, en est l'un des sénateurs depuis 1987. La ville de Phoenix accueille également l'une des équipes de la NBA, les Suns de Phoenix.
Arizona
Sceau de l'Arizona.
Drapeau de l'Arizona.
Carte des États-Unis avec l'Arizona en rouge.
Surnom
The Grand Canyon State
En français : « l'État du Grand Canyon ».
Devise
Ditat Deus (latin)
« Dieu enrichit ».Administration Pays États-Unis Capitale Phoenix Adhésion à l’Union 14 février 1912 (48e État) Gouverneur Doug Ducey (R) Sénateurs John McCain (R)
Jeff Flake (R)Nombre de représentants 9 ISO 3166-2 US-AZ Fuseau horaire UTC−07:00 Démographie Gentilé Arizonien, Arizonienne (en anglais : Arizonan) Population 6 392 017 hab. (20101) Densité 22 hab./km2 Rang 16e Ville la plus peuplée Phoenix Géographie Altitude 1 250 m
Min. 21 m
Max. 3 851 m (Pic Humphreys)Superficie 295 254 km2 Rang 6e – Terre 294 309 km2 – Eau (%) 945 km2 (0,32 %) Coordonnées 31°20' N à 37° N (500 km)
109°03' W à 114°50' W (645 km)Divers Langues officielles Anglais Liens Site web az.gov [archive]
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Donald Trump rate rarement une occasion de s’illustrer par une blague raciste ou une allusion douteuse. Cela a encore été le cas le 27 novembre lorsque l’imprévisible président étasunien a reçu une délégation de vétérans Navajos à la Maison-Blanche. Une provocation qui, pour une fois, a eu un mérite : rappeler quel a été le rôle de ces Indiens dans les communications de combat lors de la Guerre du Pacifique...
En appelant Elisabeth Warren, une sénatrice démocrate qui revendique une ascendance indienne, « Pocahontas » – du nom d’une jeune femme Powhatan mariée au 17e siècle à un colon britannique et popularisée par le dessin animé éponyme des Studios Disney –, Donald Trump a, une nouvelle fois, créé la polémique. Particulièrement lorsqu’il a ajouté, avec un fort relent de mépris ethnique, « C’est l’une des personnes les moins productives du Sénat, on ne l’appelle pas Pocahontas sans raison ».
Des Navajos qui, comble de la provocation, ont été placés dans le bureau Ovale à proximité du portrait du président Andrew Jackson (1829-1837) que Donald Trump avait tenu à honorer après son intronisation. Rappelons que Jackson est principalement connu pour avoir, dans le cadre de l’Indian Removal Act (loi de déportation des Indiens), chassé à l’ouest du Mississippi plusieurs peuples amérindiens afin de livrer leurs terres aux colons, et cela au prix d’une marche forcée meurtrière dont l’histoire a gardé la mémoire sous l’appellation de « Piste des larmes ».
Ce énième dérapage du président étasunien a pourtant eu un aspect positif : il a donné l’occasion à de nombreux médias de zoomer sur le rôle méconnu qu’ont joué, au titre d’auxiliaires des services secrets, les indiens Navajos durant la Guerre du Pacifique dans le domaine des communications. Ils étaient trois, ces Navajos conviés dans les salons de la Maison-Blanche. Trois survivants sur les treize qui, durant le conflit, ont été enrôlés par l’armée américaine pour mettre en échec les experts du Chiffre japonais lors de la transmission des messages les plus sensibles.
Une réussite totale : malgré leur grande expertise, les spécialistes nippons du Chiffre ont été incapables de « casser » le code utilisé par leurs ennemis étasuniens. Un échec dû à une idée géniale : transmettre les messages codés après que ceux-ci aient préalablement été traduits de l’anglais au navajo, une langue rare aux particularités redoutables. Qu’on en juge avec cet extrait donné par les linguistes Young et Morgan dans un livre consacré à cette langue en 1987 : « Ashiiké t'óó diigis léi' tółikaní ła' ádiilnííł dóó nihaa nahidoonih níigo yee hodeez'ą́ jiní. » (Des jeunes gens un peu fous avaient décidé de faire du vin pour le vendre).
Si ce stratagème a porté ses fruits en permettant aux Américains de gagner ici et là des positions stratégiques, cela semble aujourd’hui dérisoire et vain en regard de l’évolution du conflit. Malgré le dévouement des auxiliaires Navajos, leur collaboration n’a évidemment pas permis d’écourter cette terrible Guerre du Pacifique, laquelle n’a pris fin qu’après les monstrueux bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Reste un épisode étonnant de l’histoire de la crypotologie qui n’a sans doute pas fini de faire la fierté des descendants de ces treize combattants de l’ombre, honorés avec tant de désinvolture par Trump en ce lundi 27 novembre.
Note : Cette histoire véridique a inspiré en 2002 le film Windtalkers au réalisateur John Woo.
À lire : Le Chiffre et le secret (Fergus, avril 2010)
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