• D’une enfance maltraitée aux « gilets jaunes », Ingrid Levavasseur raconte une vie de combats

    Ingrid Levavasseur le 24 février 2019. (BRUNO COUTIER POUR L’OBS)

    Porte-voix des « gilets jaunes », violemment rejetée par une partie du mouvement, l’ancienne aide-soignante se confie dans un livre sensible, à paraître le 4 septembre chez Flammarion : « Rester digne », écrit en collaboration avec notre journaliste Emmanuelle Anizon. Extraits exclusifs.

    Par L'Obs

    Publié le 31 août 2019 à 08h00

    Pour la couverture de son livre, elle a accepté d’enfiler à nouveau ce gilet qu’elle n’avait pas remis depuis le 17 février 2019. Ce jour-là, devant les caméras, Ingrid Levavasseur avait été bousculée et insultée par des « gilets jaunes » dont elle était pourtant l’une des figures les plus emblématiques. Qui mieux qu’elle incarnait le plus grand mouvement social que la France ait vécu ces dernières années (et qui couve toujours) : une mère célibataire, aide-soignante près de Rouen, propulsée du jour au lendemain sur les plateaux télé, reçue par les ministres, s’imaginant tête de liste aux européennes ? Dans ce livre coécrit avec notre journaliste Emmanuelle Anizon, qui a arpenté pendant des mois la France des « gilets jaunes », Ingrid Levavasseur revient sans fard sur ces mois qui ont bouleversé sa vie comme ils ont « bouleversé tout un pays ». Elle y raconte tout, et c’est là la force de ce témoignage qui permet de comprendre à la fois la détermination de ce peuple des ronds-points et la bascule d’une partie du mouvement vers la violence : il y est question d’une jeunesse vrillée par la maltraitance et la pauvreté, d’une vie de femme malmenée qui enchaîne les petits boulots pour survivre ; de sa conscience citoyenne qui s’éveille mais se heurte vite à la défiance d’une partie des manifestants vis-à-vis de tout ce qui s’approche du monde politique ; des rumeurs et de la haine sur les réseaux sociaux..

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    Bakounine, penseur socialiste russe. - Selva / Leemage
    POLITIQUE
    Idéologie

    Le socialisme peut-il redevenir à la mode ?

    De plus en plus plébiscité par les jeunes générations, le socialisme peut-il redevenir un courant majeur ?

    Cet article est à retrouver dans le magazine numéro 1172, "Ecole : jusqu'où ira Blanquer ?", disponible en ligne pour 3,49 euros.

    Le socialisme connaîtra-t-il une nouvelle jeunesse après ses échecs du XXe siècle ? L'ampleur prise par les Socialistes démocrates d'Amérique (DSA), aux Etats-Unis, patrie du capitalisme, semble en témoigner. En 2016, Bernie Sanders fait trembler le Parti démocrate en concurrençant Hillary Clinton lors de la primaire. Depuis l'an dernier, Alexandria Ocasio-Cortez et Rashida Tlaib, bêtes noires de Donald Trump, jouent les trouble-fête à la Chambre des représentants. Enfin, le magazine Jacobin, créé en 2010, a le vent en poupe. Résultat, les DSA sont passés de 6 000 à 45 000 membres en seulement trois ans. Cette dynamique « s'accentue au fur et à mesure qu'arrivent sur le marché électoral de nouveaux jeunes, issus de la générationiGen, pour reprendre le terme de la psychologue Jean Twenge », commente le politologue Thffibault Muzergues. Selon lui, « on assiste à une véritable gauchisation de l'électorat jeune éduqué et intéressé par la politique, qui se traduit soit par une adhésion extrême aux principes des “identity politics , soit par le ralliement à un programme économique et social beaucoup plus socialisant, mais pas forcément étatique ».

    UN REJET DE LA “GAUCHE MODÉRÉE”

    Ce phénomène générationnel, qui s'explique notamment par « le rejet de la gauche “modérée” des deux dernières décennies, celle qui avait porté Bill Clinton au pouvoir dans les années 1990 » et « la crise de 2008, [qui] a mis au jour les limites du système social-libéral porté par la gauche et la droite depuis la fin des années 1980 », s'étend « non seulement en Grande-Bretagne », avec Corbyn, mais également « partout en Europe, en particulier en Europe du Sud » . Mais quel sens peut aujourd'hui...

     

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