• la mascarade française et les piranhas clientélistes pour récupérer des voix électorales

    • Par
    • Anna Cabana
    • avec
    • Sarah Paillou

    Pour ne pas abandonner les Gilets jaunes à l'extrême droite, Jean-Luc Mélenchon multiplie les appels du pied à des figures controversées du mouvement comme Eric Drouet. Et se refuse à en critiquer les éventuelles dérives homophobes, antisémites et racistes.

    "Arrêtez de taper sur Mélenchon ; heureusement qu'il est là", proclame ces jours-ci Bernard Tapie sur les plateaux télé en arguant de ce que l'Insoumis en chef nous prémunirait contre le risque d'une collusion à l'italienne entre les populistes de gauche et l'extrême-droite. "Heureusement qu'il n'y en a pas deux comme lui", a-t-on envie de répliquer. On ne sait pas quoi faire de Jean-Luc Mélenchon. Faut-il le ranger parmi les infréquentables qui auraient "quitté les rivages de la République", comme l'a dit cette semaine le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux? Ou bien doit-on le regarder comme un être politiquement bipolaire qui n'en finira jamais d'osciller entre Mitterrand-le-réconciliateur-du-peuple-de-gauche et Robespierre-le-guillotineur-des-privilégiés?

    Pour Cambadélis, "à force d'en appeler au dégagisme, Mélenchon est à son tour dégagé"

    [...] Mélenchon aime trop l'histoire pour ignorer qu'elle est tragique. On ne compte plus le nombre de fois depuis presque vingt ans où il a, en plantant ses yeux d'angoisse dans les nôtres, cité cette phrase de Trotski : "Histoire, que tu es lente, que tu es cruelle!" À présent qu'il est convaincu qu'enfin l'histoire s'accélère, il ne manquerait plus qu'elle ait la cruauté de le laisser au bord de la route et de faire de lui "le prophète désarmé" - pour reprendre le titre du livre de référence d'Isaac Deutscher sur le même Trotski.

    "Le drame de Mélenchon est de ne pas être le débouché des Gilets jaunes, analyse l'un de ses anciens camarades lambertistes, l'ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Alors il tente par tous les moyens de reprendre pied dans ce mouvement qui ne veut de personne. À force d'en appeler au dégagisme, il est à son tour dégagé." De quoi faire bondir ce passionné des mouvements sociaux - et vieux complice de Mélenchon - qu'est Julien Dray : "Faut arrêter! Jean-Luc est là. Il n'est pas là comme il voudrait parce que c'est compliqué, mais il est là." 

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