Question posée par Ludovic F. le 06/06/2019

Bonjour,

Le 3 juin, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) communique sur l'«extension des plans particuliers d’intervention autour des centrales nucléaires françaises». Ce qui signifie que les mesures de gestion du risque initialement déployées dans un rayon de 10 kilomètres autour des centrales sont dorénavant déployées dans un rayon de 20 kilomètres.

Six réflexes

Le plan particulier d’intervention (PPI, de son petit nom) concerne les communes avoisinant les centrales nucléaires. Il détermine les actions de protection et les moyens de secours associés susceptibles d’être mis en œuvre en cas d’accident. Initialement, il était donc mis en place dans un périmètre de 10 kilomètres autour des centrales.

Pour les habitants, ce plan consiste à faire passer le message autour des six réflexes à avoir en cas d’alerte : se mettre à l’abri, se tenir informé, ne pas sortir, ne pas saturer les réseaux de communication, se préparer à une éventuelle évacuation et prendre de l’iode si le préfet l’ordonne.

6 Réflexes pour bien réagir en cas d'alerte nucléaire

Ce dernier point nécessite d’avoir un comprimé d’iode sur soi. Les habitants du nouveau périmètre concerné (entre 10 et 20 kilomètres autour des centrales) vont donc recevoir des courriers courant juin les invitant à retirer en pharmacie leurs comprimés d’iode à partir de septembre. Les habitants vivant à moins de dix kilomètres des centrales en avaient déjà.

Pourquoi de l’iode ?

Lors des accidents de centrale nucléaire, de l’iode radioactif peut être rejeté dans l’atmosphère. Cet iode, inhalé ou avalé, se fixe sur la thyroïde et entraîne une survenue du cancer de la thyroïde autour des lieux d’accidents. L’idée du comprimé est de saturer la thyroïde avec de l’iode sain afin que l’iode radioactif ne puisse se fixer. Précision importante, il est absolument inutile de prendre de l’iode en prévision d’un incident. L’effet n’est efficace que si le comprimé est pris au bon moment. Il faut donc attendre l’ordre du préfet pour le faire. Le comprimé doit être renouvelé tous les sept ans. Les institutions accueillant du public dans la zone du PPI ont aussi des stocks de comprimés.

Pourquoi cette extension ?

Cette extension concerne 2,2 millions de personnes et plus de 200 000 établissements recevant du public répartis sur 1 063 communes, selon l’ASN.

La décision d’étendre le PPI de 10 à 20 km avait été prise en avril… 2016 par Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement. Il s’agit de pouvoir réagir rapidement en cas de catastrophe pour les populations qui ont le plus de risque d’être touchées.

Au-delà des périmètres des PPI, le Premier ministre, Edouard Philippe, rappelait en 2018 dans une réponse écrite au Sénat que «l’Etat constitue préventivement des stocks de comprimés d’iode stable. Ils ont vocation à pouvoir être distribués à la population, selon les dispositions prévues dans le dispositif "Orsec-iode" spécifique à chaque département».

Olivier Monod