• Pas un pour sauver l’autre

     

    Cette république qui se voulait exemplaire n’en finit pas de s’accrocher des casseroles, la dernière en date étant celle de Richard Ferrand...qui fait suite à une série noire de scandales.

    Pourtant nous sommes très loin de tout savoir...à preuve une affaire qui touche le rejeton de l’ancienne ministre de la santé, Roselyne Bachelot.

    Il se prénomme Pierre, son parcours mérite le détour.

    Sorti d’une école privée parisienne d’enseignement de l’art, avec en poche un diplôme d’une valeur discutable, puisqu’il s’agit de management artistique.

    Sa chance est d’être le fils de sa mère, laquelle d’abord députée, s’empresse de le nommer assistant parlementaire, puis Conseiller du Ministre de l’écologie, la ministre n’étant autre que Bachelot, Roselyne.

    C’est le début d’une longue et fructueuse carrière : en effet, il sera par la suite « responsable des relations institutionnelle » assorti d’un salaire non négligeable. Comme par hasard, le groupe industriel qui l’engage est spécialisé dans l’environnement.

    En 2007, il s’en va pour assumer le rôle de conseiller auprès du ministre de la santé, une certaine Bachelot, prénom Roselyne.

    Mais il ne s’arrête pas là, et, en 2010, deviendra pas moins que directeur de l’INPES, « responsable de plaidoyer pour la santé dans les politiques publiques », avec à la clef un salaire de + de 50 000 €, alors que déjà à l’époque, on était en pleine période d’économie budgétaire. lien

    Ce poste illustre lui a permis d’occuper un appartement de 80 m² dans le 15ème arrondissement parisien, loué pour la modique somme de 783 € par mois...somme plus que raisonnable, lorsque l’on sait que le niveau des loyers parisiens est supérieur à 20 € le m². lien

    Aujourd’hui, Pierre Bachelot continue à rouler sa bosse « au service de l’état », et doit toujours occuper cet appartement.

    Au sujet de ces appartements « préférentiels », il n’est pas seul dans ce cas si l’on veut bien se souvenir de celui de Fadela Amara, laquelle avait prêté son logement de fonction à un membre de sa famille...sa chef de cabinet, Marie-Christine Blanchard-Amelin, occupait un logement HLM pour 420 € par mois à Boulogne.

    L’ex-ministre de l’industrie, Christian Estrosi, aurait, d’après le Canard Enchaîné, hérité de 2 logements de fonction parisiens, dont l’un serait occupé par sa fille.

    On se souvient aussi que Georges Tron, bénéficiait d’un logement social à Paris ...que Benoit Apparu occupait un logement HLM de 45 m² dans le Marais, à Paris...que Jean-Paul Bolufer, directeur adjoint du cabinet de Christine Boutin, (alors ministre du logement) occupait un logement de 190 m² pour un prix 5 fois inférieur au marché...

    Quant à Christine Boutin, alors qu’elle touchait déjà 2605 € en tant que conseillère générale, somme à laquelle s’ajoutait sa retraite de député (6000 €) mensuels, elle n’en a pas moins été chargée de mission pour 9500 , avec à la clef, voiture, chauffeur, bureaux, et secrétaire particulier.

    Jean-François Copé n’est pas en reste : alors qu’il possédait un appartement de 160 m² à Paris, il était logé, avec sa famille dans un appartement de 230 m², contrevenant ainsi à la règle instituée par Raffarin.

    On pourrait allonger cette liste avec les appartements de Juppé, Chirac, Tibéri, Gaymard... lien

    On peut lire avec intérêt l’article d’un internaute bien documenté qui s’attarde à d’autres scandales...celui concernant Alain Joyandet, ex secrétaire d’état, louant pour plus de 100 000 € un jet privé pour se rendre en Martinique afin d'assister à une réunion destinée à évoquer la reconstruction d’Haïti...ou bien les gros cigares de Christian Blanc qui ont couté aux contribuables 12 000 € en 10 mois...les agissements étonnants de Rachida Dati... lien

    Plus près de nous, personne n’a oublié les gros mensonges de Cahuzac, qui pratiquait l’exil fiscal, alors qu’il était censé le traquer. Finalement, il a été condamné, mais a échappé à la prison. lien

    La pratique du mensonge en politique est si flamboyante que le politologue Thomas Guénolé a conçu un prix satirique, récompensant « les pires mensonges des personnalités politiques françaises », dont on peut découvrir ici le palmarès 2017...annonçant pour 2018 une rivalité entre Castaner et Darmanin.

    Mais l’année n’est pas finie...

    Finalement, quand tout change, rien ne change, car le septennat de Macron a déjà son lot de scandales : de Benalla, à de Rugy, en passant par Alain Tourret, lequel a détourné son indemnité parlementaire pour s’offrir des « plaisirs personnels », l’avenir pourrait bien pour une fois donner raison à Sarközi, lui qui auparavant disait « Macron, c’est moi en mieux  », dit maintenant « ça finira mal, pour Macron  ». lien

    Celui-ci, encombré par les affaires qui n’en finissent plus, puis déserté par une bonne partie de son gouvernement, défendu par sa porte-parole, laquelle affirme être prête à mentir pour protéger la présidence (lien), est maintenant menacé par la nouvelle affaire Ferrand.

    Ajoutons pour la bonne bouche que Sibeth Ndiaye est la seule rescapée de la garde rapprochée de Macron.

    C’est le « Canard Enchaîné » qui a tiré le premier, révélant une affaire à 586 000 €.

    Pour faire simple, Ferrand, lequel a été le 1er député PS à avoir rejoint « en marche », est, en 2011, directeur général des Mutuelles de Bretagne, lesquelles cherchent un local pour développer un centre de soin à Brest.

    3 possibilités se présentaient, et bizarrement, c’est l’offre portée par la société « Saca » qui sera choisie.

    Or, « Saca », c’est Sandrine Doucen, la compagne de Richard Ferrand : cette « Saca » n’a pas d’existence légale, et ce n’est qu’après que la proposition ait été acceptée par les Mutuelles, qu’elle va officialiser sa société. lien

    Les mutuelles vont ainsi payer les 42 000 € de loyer annuel, tout comme 184 000 € pour la rénovation des locaux, et c’est grâce à ce bel argent que la compagne pacsée de Ferrand pourra acquérir ce bien mobilier sans verser le moindre centime.

    Depuis l’acquisition des Mutuelles de Bretagne, la valeur des parts a été multipliée par 3000, soit un joli patrimoine de 402 000 €, intégralement financé grâce aux loyers payés par les Mutuelles de Bretagne de Richard Ferrand. lien

    Ce dernier pensait l’affaire enterrée, mais la justice en a jugé autrement, et vient de mettre en examen le Président de l’Assemblée Nationale pour « prise illégale d’intérêts ».

    Sibeth Ndiaye, porte-parole gouvernementale, assure que « Ferrand garde toute la confiance » de Macron...et Ferrand est « déterminé à poursuivre sa mission »...tout comme De Rugy auparavant. lien

    Hélas pour De Rugy, les homards ont été trop lourds à digérer, et il a dû démissionner...allongeant la liste des démissionnaires.

    Que fera Ferrand, qui, situation cocasse, a remplacé à la présidence de l’Assemblée Nationale, un certain De Rugy ?

    Ferrand avait déjà été poussé à démissionner lorsqu’il était ministre, grâce notamment à une pétition.

    Il est probable qu’une nouvelle pétition sera lancée...sera-t-elle de nature à pousser Ferrand à quitter la présidence de l’Assemblée Nationale ?

    L’avenir nous le dira... avenir assez sombre :

    Les Gilets Jaunes sont loin d’avoir désarmé, la grogne frappe les hôpitaux et les urgences, la colère a monté d’un cran, malgré les promesses de la ministre de la santé...la réforme des retraites souffle sur les braises de la contestation, et la RATP vient de lancer une grève. lien

    Comme dit mon vieil ami africain : « on guérit parfois d’une maladie, mais pas d’une mauvaise habitude  ».

    L’image illustrant l’article vient de chouard.org

    Merci aux internautes pour leur aide précieuse

    Olivier Cabanel

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