• Que valent vraiment les nouveaux médicaments anti-obésité ?

    Que valent vraiment les nouveaux médicaments anti-obésité ?

    LA CHRONIQUE DE BORIS HANSEL. Le tirzépatide sera commercialisé en 2025. Il promet une perte de poids moyenne de 19 %. D’autres, en cours de développement, vont jusqu’à 25 %.

    Par Boris Hansel, Guillaume Paret (vidéo)

    Publié le 22/11/2024 à 16h30

     

    De nouveaux médicaments anti-obésité sont récemment apparus sur le marché européen. D'autres vont bientôt arriver. On va voir ensemble ce qui fonctionne le mieux et dans quel cas ils sont vraiment utiles. Ces médicaments ont en commun d'agir comme des hormones fabriquées par le système digestif. Ils font perdre du poids par un effet coupe-faim qui entraîne une réduction des apports caloriques.

    Le premier disponible était le liraglutide vendu sous le nom Saxenda. Il agit comme l'hormone GLP1 naturellement produite par l'intestin, mais de façon plus marquée. La perte de poids moyenne est de 5 %. Pour une personne de 80 kg, cela fait 4 kg de perdus.

    À LIRE AUSSI Médicament anti-obésité : « J'ai retrouvé le corps de mes 20 ans »Plus puissant, il y a maintenant le sémaglutide, le fameux Wegovy arrivé sur le marché français le 8 octobre 2024. Les mécanismes d'action sont similaires à son aîné, mais la perte de poids moyenne attribuable à ce traitement est de 12 %. Pour notre exemple d'une personne de 80 kg, cela fait 10 kg en moins. Vous aviez entendu parler de l'Ozempic ? C'est strictement la même molécule mais conditionné à des doses différentes. L'Ozempic est réservé au traitement du diabète, le Wegovy au traitement de l'obésité.

    Le miracle du tirzépatide

    Il y a un troisième médicament dont on parle peu, mais qui est pourtant déjà présent en Europe. Retenez son nom, car il va faire l'actualité en 2025 : c'est le tirzépatide, commercialement, il s'appelle le Mounjaro. Ce médicament agit comme le Wegovy mais en plus de l'effet GLP1, s'y ajoute un effet similaire à une deuxième hormone appelée GIP. Le résultat est une perte de poids encore plus importante : – 19 % en moyenne, donc – 15 kg si on part de 80 kg. C'est clairement le médicament disponible le plus puissant.

    Les chercheurs et l'industrie pharmaceutique ne s'arrêtent pas là puisque des médicaments avec non plus deux mais trois effets hormonaux sont en développement avec des pertes de poids attendues de 25 %. À ce niveau, cela devient réellement compétitif avec la chirurgie bariatrique qui est le traitement de référence pour les personnes en situation de grande obésité. Nous n'en sommes pas encore là.

    Le Wegovy et demain le Mounjaro ont un intérêt certain pour traiter l'obésité, mais attention, même si ces médicaments cochent aujourd'hui toutes les cases pour pouvoir être commercialisés et prescrits avec un bon rapport bénéfice/risque, ils restent des médicaments avec de potentiels effets indésirables et donc une nécessaire prescription au cas par cas.

    Surtout, ils ne doivent pas être considérés comme des traitements qui guérissent l'obésité ! L'obésité est une maladie chronique de causes multiples. Et réduire l'appétit avec une molécule artificielle ne suffit pas. Prendre un tel traitement pour maigrir à tout prix sans avoir mis en place un vrai changement de comportement vis-à-vis de l'alimentation, l'activité physique et le sommeil peut même se solder par un échec à long terme, en particulier dès qu'on arrête le traitement.

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