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    Mayotte: malgré des moyens policiers hors normes, le chaos demeure

    REPORTAGE - Alors que l'archipel bénéficie d'effectifs de police sans équivalent en France et répète des opérations d'ampleur contre l'immigration et l'insécurité, le territoire ne parvient pas à endiguer sa délinquance endémique.

     

    À Mamoudzou (Mayotte)

     

    Dans le dédale des rues d'un bidonville de Koungou, au nord de Mamoudzou, Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte, a réuni ses hommes pour « aller débusquer l'adversaire ». Sur une application de son téléphone, il scrute en temps réel l'avancée de la quarantaine de gendarmes dépêchés pour sillonner les environs. « L'objectif n'est pas forcément d'interpeller mais de montrer que nous sommes présents », explique-t-il avant de recevoir une alerte : « Ils en ont interpellé quatre, on y va ! »

    À toute vitesse, les véhicules reprennent la route. Ils s'arrêtent devant un chemin qui mène dans un sous-bois. Les militaires s'engouffrent dans la brousse pour récupérer les individus interpellés et menottés par leurs collègues. Une progression rythmée par le bruit des grenades assourdissantes et l'aspersion de gaz lacrymogènes. Cinq minutes plus tard, quatre hommes en boubou ou torse nu sortent des buissons. Sitôt appréhendés, ils…

     


  • Festival Itinéraires photographes voyageurs : 17 expositions à voir à Bordeaux en avril

    Festival Itinéraires photographes voyageurs : 17 expositions à voir à Bordeaux en avril

     

    Du 5 au 30 avril 2023, à Bordeaux, le festival Itinéraires des photographes voyageurs expose les travaux de 17 artistes autour de thématiques comme le voyage (forcément), l’environnement ou la place des femmes. Entrée libre à chaque fois

    Le voyage envisagé comme la découverte d’un nouvel espace géographique, comme un voyage intérieur ou comme les deux conjointement – comment le fait d’aller ailleurs nous fait découvrir des choses en nous-mêmes – : c’est autour de ces trois notions que le festival Itinéraires des photographes voyageurs construit traditionnellement sa programmation. L’édition 2023, programmée du 5 au 30 avril, joue à nouveau sur ce panel, avec 17 expositions dans 8 lieux de Bordeaux, ainsi qu’au Rocher de Palmer, à Cenon.

     
    Les montages photos de Tiphaine Populu de la Forge, qui associent des photos d’intérieurs de maisons dégradés et des images satellites témoignant du dérèglement climatique.Les montages photos de Tiphaine Populu de la Forge, qui associent des photos d’intérieurs de maisons dégradés et des images satellites témoignant du dérèglement climatique.
    Thierry David/ « SUD OUEST »

    Une tendance pour ce 32e festival ? Sans doute la présence accrue de travaux ayant l’environnement pour thème. « Ce n’est pas un choix de notre part, c’est juste que ce sujet inspire de plus en plus de monde », indique Vincent Bengold, directeur artistique associé. Ainsi, les montages de Tiphaine Populu de la Forge associent des photos d’intérieurs de maisons dégradés et des images satellites témoignant de la fonte des glaciers ou de l’épuisement des sols. L’intime et le global : la conjonction est assurée par un travail soigné autour des couleurs et des lignes. À voir à l’Espace Saint-Rémi, l’ancienne église près de la rue Saint-Rémi.

     
    « Paradise » : une ville de Californie dévastée par deux méga-incendies. L’effet dramatique lié aux phénomènes climatiques est surligné par l’emploi d’un film infrarouge.« Paradise » : une ville de Californie dévastée par deux méga-incendies. L’effet dramatique lié aux phénomènes climatiques est surligné par l’emploi d’un film infrarouge.
    Maxime Riché

    On peut aussi citer le travail de Maxime Riché (à la bibliothèque Meriadeck) sur une ville de Californie victime de deux méga-incendies déclenchés par le changement climatique en 2018 et 2021, et qui en porte encore les stigmates. L’effet dramatique est surligné par l’emploi d’un film infrarouge. Nom de la ville : Paradise. Ça ne s’invente pas.

    Les photos de Julie Bourges sur des femmes marins pêcheurs en Bretagne.Les photos de Julie Bourges sur des femmes marins pêcheurs en Bretagne.
    Thierry David/ « SUD OUEST »

    Autre tendance forte cette année : la présence accrue des femmes. Femmes photographes – elles sont 10 sur 17 à être exposées – et femmes sujets de reportage. On pense en particulier aux pêcheuses que Julie Bourges a suivies au large de la Bretagne, pour des images aux contrastes appuyés, entre nuit noire et chairs éclairées, et aux lignes retravaillées sur ordinateur. Jusqu’à rassembler à celles de dessins ou de peintures (espace Saint-Rémi).

     
    Un musicien joue du saz dans les champs situés près de la ferme du Loir-et-Cher où des retraites spirituelles soufies sont régulièrement organisées.Un musicien joue du saz dans les champs situés près de la ferme du Loir-et-Cher où des retraites spirituelles soufies sont régulièrement organisées.
    Natalya Saprunova

    Ce qui ne change pas en revanche, ce sont les travaux autour de notions de mémoire ou de quête personnelle. Philippe Dollo s’est ainsi intéressé aux crimes oubliés, commis en Espagne pendant la dictature franquiste (espace Saint-Rémi). Ici, c’est une tombe inconnue photographiée au bord d’un chemin. Là, une femme dans la vallée de los Caídos, où Franco a été enterré. Là encore, un arbre tordu dont le tronc part vers l’obscurité. « Un symbole de cette mémoire espagnole », dit-il.

     

     





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