• Solidarité et biodiversité : un enjeu de la mondialisation

     

    À l’heure de la mondialisation, plusieurs questions sont soulevées dont celle de la solidarité envers la faune et la flore. Des solutions sont proposées mais leur mise en œuvre est fortement remise en question.

    Tout d’abord il faut donner quelques définitions. Selon Universalis la solidarité se traduit par la « nature de ce qui est solidaire, lié par des intérêts communs ou dépendant de quelque chose ou quelqu’un », la faune par un « ensemble des animaux vivant dans des environnements déterminés » et la flore par un « ensemble des espèces végétales d’un milieu ».

     

    Vision globale

    À ce jour, l’environnement est menacé de différente façon dans le monde. En effet depuis quelque temps nous entendons souvent des thèmes d’actualité autour : des espèces en voie de disparition, de la déforestation, des écosystèmes en perdition et aussi des mouvements effectués envers la protection de l’environnement. Nous pouvons donc nous demander : la solidarité envers la faune et la flore est-elle possible à l’heure de la mondialisation ? Pour ce qui est du constat global de notre planète, la biodiversité est en pleine destruction. Cela permet d’évoquer la régression de cette biodiversité avec la perte de certaines espèces. Il faut donc réaliser un constat des conséquences que cela peut avoir sur la faune et la flore, ainsi que la recherche de différents moyens de sauvegarde.

     

    Un constat inquiétant

    Les sols, dès qu’ils sont bétonnés, n’ont que pour seule utilité que de servir les activités humaines. Ainsi ils perdent donc tous leurs pouvoirs de filtration de l’eau et de régulation des inondations. Cette pratique tue donc la biodiversité en profondeur telle que les vers de terre. Comme le dit Alexandra LANGLAIS (juriste au CNRS, spécialiste des interactions entre la biodiversité et l’activité agricole) : « On se retrouve aujourd’hui à fabriquer de nouveaux sols à partir de déchets pour les remplacer ».

    Les forêts abritent une grande partie de la diversité biologique. Cependant, la superficie boisée continue de reculer même si le taux de perte de forêts a diminué de 50% au cours des dernières décennies. Cela équivaut à une perte annuelle de 9,4 millions d’hectares. De plus, la superficie des mangroves a diminué d’environ 20% entre 1980 et 2005, au niveau mondial ces écosystèmes essentiels restent fortement menacés. Selon les estimations, il y a donc plus de 70% des zones intérieures et plus de 60% des zones côtières qui ont été perdues depuis 1900.

    Il faut également se rappeler que les végétaux sont présents grâce à l’action des insectes pollinisateurs. Mais il y a une privation de ces pollinisateurs (40% au niveau mondial), ce qui met en péril les écosystèmes sauvages, la biodiversité et bien entendu l’agriculture. Avec des études réalisées au niveau international nous pouvons indiquer qu’il y a une importante baisse des populations d’insectes en Allemagne (-75% en trente ans), et au Porto-Rico (-98% en 35 ans). Cela est très problématique puisque les insectes sont indispensables au bon développement des différents écosystèmes de notre planète. Biological Conservation a donc fait un constat alarmant : « Leur extinction pourrait menacer la survie de l’humanité. »

    Et pour ce qui est de la liste rouge des espèces menacées, il y a plus de 9600 espèces sauvages prélevées dans la nature à des fins alimentaires, dont 20% sont considérées comme des espèces menacées. Il y a également 7745 espèces locales d’animaux d’élevage dont 26% en voie d’extinction. De plus, selon les estimations, 33% des stocks de poissons sont surexploités, 60% font l’objet d’une exploitation durable maximale et 7% sont sous-exploités. Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) : « La biodiversité qui soutient nos systèmes alimentaires, à tous les niveaux, est en déclin dans le monde entier et menace l’avenir de notre nourriture ainsi que notre environnement » et cette tendance tend à s’accentuer de jours en jours. Et d’après la FAO : « Le secteur aquacole exploite 694 espèces au niveau mondial, la pêche de capture menace plus de 1 800 espèces d’animaux et de végétaux ». Sébastien MONCORPS (directeur du comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature) signale que « Globalement, 30 % des espèces sur le territoire français sont menacés. Cette situation est symbolique de ce qui se passe dans le monde ».

     

    Causes de ce constat

    La diminution de population de certaines espèces, animales comme végétales, est due à la pollution, à l’usage d’insecticides, de pesticides et de désherbants, à la surexploitation, au changement d’usage des terres c’est-à-dire par l’action de l’Homme. Le déclin du nombre d’insectes est causé par l’expansion agricole, l’urbanisation (déforestation) ainsi que par le changement climatique. En effet, le changement climatique est un facteur important notamment dans les régions tropicales et les montagnes puisque ce sont des lieux où les insectes ne supportent pas la hausse des températures. Le trafic d’animaux est aussi un facteur à ne pas négliger quant à la diminution de population animalière. Il y avait 2,5 millions d’éléphants en 1970 et seulement 850 000 en 1995. Depuis, la mise de place de la « Convention de Ramsar » (convention relative à la protection des milieux fragiles), a débouché sur l’interdiction du marché de l’ivoire ce qui, a permis l’arrêt de l’extermination de l’éléphant.

     

    Réorganisation des terres

    Devant ce constat alarmant, l’Homme a donc peu à peu mis en place des moyens de sauvegarde ainsi que de protection des écosystèmes. Environ 80% des pays disent avoir mis en place au moins un type de pratique centré sur la biodiversité, comme la diminution des produits chimiques et la régulation naturelle. Il y a aussi une mise en place de refuges pour les abeilles (rondins ou fagots de roseaux). En France, 53 millions de personnes ont accès à des équipements de tri sélectif et de recyclage et cela est une bonne chose car, pour 1 tonne de plastique recyclé, nous économisons 700 kilos de pétrole brut. San Francisco, elle aussi, est enclin à un meilleur développement durable puisqu’elle traite 80% de ses déchets, le compost réalisé par la ville est ensuite vendu aux fermes et au vergers voisins ainsi qu’à plus de 300 vignobles. Maintenant, prenons comme exemple Växjö, cette ville de Suède pourrait bien être la ville la plus durable d’Europe, en effet elle a mis en place une chaudière centrale qui est alimentée par les déchets de la forêt (brindilles, mousse, écorces). Elle chauffe ainsi les logements et l’eau de 90% des 600 000 habitants de la ville. Les cendres restantes servent ensuite à faire de la culture sur brûlis. Cette pratique est notamment utilisée au Brésil, en Mongolie et en Namibie où des programmes de gestion forestière engagent les villageois à la maîtriser. Mais l’Homme n’a pas seulement mis en place de nouvelles pratiques de culture ou de recyclage, il a aussi mis en place différentes associations de protection envers la faune et la flore telle que la WWF (World Wildlife Fund), Greenpeace ainsi que la Ligue de Protection des Oiseaux. Les ONG et États mettent en place des labels de certification pour permettre une gestion durable des forêts. Cependant, cette démarche est encore marginale car seulement 2 % des forêts sont protégés par ces labels. Il y a également la mise en place de réserves naturelles qui sont des espaces protégés et donc « les zones de terre ou de mer spécialement dédiées à la protection et à la conservation de la biodiversité biologique, des ressources culturelles associées et organisées selon des moyens efficaces ou légaux ». Ces lieux comprennent à la fois des parcs nationaux, des monuments naturels ou culturels, des paysages terrestres ou marins dont certains sont aussi défendus par des traités mondiaux, comme les réserves de la biosphère de l’IUCN (Union mondiale pour la nature).

     

    Une solidarité possible à l’heure de la mondialisation ?

    La solidarité envers la faune et la flore est donc possible à l’heure de la mondialisation avec une mise en place de différents labels de protection environnementaux, par la formation de différentes associations depuis 1903 comme celle d’Edward North Bruxton la SPWFE (Society for the Preservation of the Wild Fauna of the Empire). Elle se traduit également par la mise en place de parcs naturels et ce depuis 1864 en Californie. Ainsi que par une prise de conscience de l’Homme visant à un meilleur recyclage et à l’amélioration des pratiques et de méthodes respectueuses de l’environnement. Il y a également une prise en compte de la biodiversité au sein et autour des systèmes de production, mais aussi une diversification des cultures, une restauration des terres, une gestion intégrée des organismes nuisibles, de l’agroforesterie, une gestion durable des sols et une agriculture biologique. « Bon fonctionnement de la biodiversité vitale pour l’humanité », message qu’essaya de faire passer Nicolas Hulot en présentant les grands axes de son plan biodiversité.

     

    Coulonnier Emma

    Eydieux Titouan

     

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