• Ligne Bordeaux-Marmande-Agen : le réseau des TER veut sortir des tempêtes

     

    Ligne Bordeaux-Marmande-Agen : le réseau des TER veut sortir des tempêtes

    Une réunion avec les usagers a permis d’éclaircir les causes de retards et de suppression de trains en 2023. La Région a obtenu des compensations pour les plus impactés, alors que d’importants travaux sont prévus à partir de 2025

    L’un des 14 comités de ligne TER de Nouvelle-Aquitaine s’est tenu ce lund soir 8 avril, au lycée Palissy, à Agen, entre usagers, représentants de la SNCF et de la Région pour la ligne Bordeaux-Marmande-Agen, soit la n° 44. Un moment de clarté et d’information pour expliquer ce qui a pu dérailler ces derniers mois, et les perspectives à venir.

    Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui finance une bonne partie de ces lignes (1), n’a pas caché que « le service n’a pas été bien rendu en 2023, ce qui a occasionné pas mal d’insatisfactions et la création de comités d’usagers sur cette ligne en particulier, qui se sont plaints à juste titre ».

    « L’information voyageurs SNCF, c’est les Mérovingiens quand ils allumaient encore les bougies »

    L’entreprise n’est pas la seule fautive, novembre et décembre 2023 ayant subi trois violentes tempêtes, engendrant des coupures de voies et la mise à l’abri de 57 rames de TER, impactées et endommagées par ces aléas climatiques. « Et il a fallu beaucoup de temps pour se remettre en place, d’où le retour à une vie normale courant mars, selon Renaud Lagrave, avec des taux de régularité descendus à des niveaux sous les 80 % et des suppressions de trains de l’ordre de 20 %. » Enfin, des tempêtes, cette fois sociales, ont ponctuellement impacté le mois de février 2024.

    18 rames commandées

    La Région a d’ailleurs obtenu de SNCF Voyageurs des compensations pour les abonnés les plus touchés, dont ceux de cette ligne 44, avec une réduction de 50 % sur la mensualité d’avril. « Mais il faut que SNCF Réseau s’adapte à ce changement climatique, à la chaleur comme au gel, indique Renaud Lagrave, en investissant sur le réseau ferroviaire pour des travaux au sud de Bordeaux à partir de 2025. » Travaux qui occasionneront quelques difficultés, avec parfois des retards de dix minutes, mais qui offriront davantage de voies une fois achevés.

    Les investissements se poursuivent également sur les pôles d’échange multimodaux, celui de Tonneins devant être réalisé cette année, financé à 25 % par la Région (488 000 euros), avec des abris vélos sécurisés. Une nouvelle convention, portant sur la période 2024-2030, a également été signée entre la Région et la SNCF pour accroître l’offre de trains, et donc diminuer leurs retards et leur suroccupation (18 nouvelles rames sont commandées pour la Nouvelle-Aquitaine).

    Enfin, Renaud Lagrave a aussi épinglé la communication de la SCNF, l’un des griefs des usagers. « Les voyageurs arrivent sur les quais et on ne leur dit rien, c’est insupportable ! L’information voyageurs SNCF, c’est les Mérovingiens quand ils allumaient encore les bougies. C’est un sujet que l’on aborde tous les ans et je suis désespéré car on est capable d’avoir du temps réel pour les cars sur l’application Modalis, mais pas pour les TER… »

    (1) En 2023, la Région a investi 55 millions d’euros pour des travaux sur les infrastructures ferroviaires et dans les gares.

    La ligne 44 en chiffres

    La ligne Bordeaux-Agen est particulièrement concernée par la hausse de la fréquentation au niveau régional, avec +7,4 % de voyageurs entre 2022 et 2023. Cette ligne 44 transporte 9 040 voyageurs par jour, soit 115 usagers par train.

     


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    Quelle riche idée que le pass rail, dernier avatar d’un vieux monde utopique rêvant de transports gratuits, ou quasi. Annoncé par Emmanuel Macron en septembre, ce forfait à 49 euros permettant aux moins de 27 ans de voyager en train presque partout en France de manière illimitée – mais pas en TGV – va être expérimenté en juillet-août. Le coût (80% pour l’Etat, soit 15 millions d’euros par an, le reste à la charge des régions) est infime, nous dit-on. Et, argument présidentiel massue, emprunter les transports ferroviaires, décarbonés, c’est bon pour la lutte contre le réchauffement climatique. La belle affaire !

     

     

     

    Quand bien même la facture est epsilonesque, ce énième coup de pouce anti-inflation de l’Etat nounou brouille les messages. Que l’on parle de retraites, d’énergie, d’éducation ou de transports, qu’ils soient catégoriels ou pas, les cadeaux n’existent pas. Jamais. Il n’y a que des libéralités dont la facture devra, tôt ou tard, être assumée par la collectivité. Surtout, comment rabâcher que le « quoi qu’il en coûte, c’est fini », comment expliquer que des économies sont nécessaires pour tenter de remettre en ordre les comptes de la maison France quand on s’évertue à subventionner non sans quelques arrière-pensées électorales ?

     

    La question se pose donc de la pertinence et du timing d’un pass rail ciblant 700 000 moins de 27 ans (et au passage pas seulement ceux qui en ont le plus besoin). Vu les circonstances, ne devrait-on pas plutôt tenir aux jeunes générations un discours de vérité qu’il conviendra d’adresser un jour ou l’autre à l’ensemble de la population ? Aussi louables les intentions soient-elles, la France n’a plus les moyens de tout faire et tout le temps. Par principe. Mais est-ce vraiment l’inclinaison d’un Président qui goûte peu la méthode du rabot budgétaire et n’a jamais été un thuriféraire de la maîtrise des dépenses publiques ?

     





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