• A Echirolles, dans un immeuble squatté par des dealers, «le grave est devenu l’ordinaire»

    Reportage

    A Echirolles, dans un immeuble squatté par des dealers, «le grave est devenu l’ordinaire»

     
    Le point de deal du Carrare, dans la métropole de Grenoble, a été le théâtre de plusieurs fusillades depuis début juillet. La résidence est en grande partie réquisitionnée par les dealers, au grand désespoir des habitants.
    publié le 22 août 2024 à 14h56
     
     

    «C’est un endroit où il ne faut pas aller traîner ses guêtres», met en garde un habitant du quartier ce lundi 19 août. L’immeuble «le Carrare», un point de deal bien identifié de la commune d’Echirolles (au sud de Grenoble), est pourtant situé au croisement de deux artères passantes, en plein centre-ville. Pincé entre une salle de spectacle et un institut de communication, à une centaine de mètres de l’hôtel de ville, d’un poste de police nationale et des locaux de la police municipale. A proximité directe d’un arrêt de tramway, bien loin du cliché du point de deal de banlieue.

    Sur les murs extérieurs du bâtiment, vieux d’une vingtaine d’années, une frise de flèches rouges et une inscription «O par là» sont taguées pour guider les clients vers un renfoncement où se situe l’entrée de l’immeuble. Sous l’œil d’une caméra de vidéosurveillance de la ville, des guetteurs, le visage dissimulé par une casquette ou des lunettes de soleil, veillent à prévenir les dealers postés à l’intérieur du complexe de 89 studios d’une potentielle descente policière.

    «Les dealers m’ont fouillé à deux reprises quand je rentrais dans l’immeuble», se remémore Raoul (1). Méfiant, ce quinquagénaire vit depuis deux ans dans la résidence et souhaite rester anonyme. «Ils ont ouvert ma veste pour s’assurer que je n’étais pas armé», assure-t-i

     
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