• Affaire abbé Pierre : le Vatican savait depuis au moins 1959

    Affaire abbé Pierre : le Vatican savait depuis au moins 1959

    Affaire Abbé Pierredossier
     
    Selon les archives consultées par «Libération», Rome avait tenté d’empêcher le prélat de se rendre au Canada après des signalements des évêques de ce pays.
    publié le 17 septembre 2024 à 12h36
    (mis à jour le 17 septembre 2024 à 17h27)
     

    Même si le pape François semble l’ignorer – c’est ce qu’il déclarait, vendredi 13 septembre, dans son avion de retour de Singapour – l’abbé Pierre est une très vieille connaissance pour le Vatican. D’après les informations de Libération, le «cas» d’Henri Grouès (le nom à l’état civil du prêtre) et des accusations de violences sexuelles dont il faisait l’objet étaient connus, bien avant sa mort, des plus hautes instances de la curie romaine. Celles-ci avaient été signalées au Vatican depuis au moins 1959, selon des archives très récemment déclassifiées de l’épiscopat français.

    Le 27 janvier de cette année-là, le nonce apostolique en poste à Paris (l’ambassadeur du Saint-Siège en France), Mgr Paolo Marella, envoie une lettre en urgence à Mgr Jean-Marie Villot, qui dirige le secrétariat de l’Assemblée des cardinaux et archevêques (ACA), la structure la plus importante de l’épiscopat. Sur un papier à en-tête de la nonciature, Marella écrit : «Ne sachant pas où se trouve M. l’abbé Pierre, je vous prie de vous mettre en relation avec le père franciscain qui est son représentant à Emmaüs.» Sorti en juin 1958 de la clinique psychiatrique suisse de Prangins, où il a passé presque six mo

     
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