• Etats-Unis: deux chefs du puissant cartel mexicain de Sinaloa arrêtés au Texas

    Washington – Joaquin Guzman Lopez et Ismael Zambada Garcia ont été arrêtés au Texas, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le ministère américain de la Justice. Le premier est le fils du célèbre baron de la drogue «El Chapo», qui a cofondé le cartel mexicain de Sinaloa avec le second
     
     
    Images d’Ismael « El Mayo » Zambada Garcia fournies par les autorités mexicaines, le 1er août 2003Images d’Ismael « El Mayo » Zambada Garcia fournies par les autorités mexicaines, le 1er août 2003  -  Handout - Mexico (AFP)

    Deux dirigeants du puissant cartel mexicain de Sinaloa sont aux mains des autorités américaines, s’est félicité vendredi 26 juillet le président Joe Biden, ce qui porte un coup majeur à l’un des réseaux de trafic de drogues « les plus meurtriers du monde ».

     

    A l’issue d’une opération d’infiltration particulièrement audacieuse, les deux chefs du cartel aux ramifications internationales ont été cueillis à l’atterrissage de leur avion privé au Texas, l’immense Etat américain frontalier du Mexique, a révélé la presse après l’annonce de leur arrestation dans la nuit de jeudi à vendredi par le ministère américain de la Justice.

    « Faux prétextes ». Joaquin Guzman Lopez, fils du célèbre baron de la drogue « El Chapo » lui-même incarcéré aux Etats-Unis, aurait convaincu Ismael Zambada Garcia, alias « El Mayo », cofondateur du cartel, de monter à bord d’un avion prétendument à destination du sud du Mexique. Mais l’appareil s’est en réalité dirigé vers le nord pour atterrir à El Paso, aux Etats-Unis, selon ces révélations des médias américains.

    Le fils d’« El Chapo » a attiré « El Mayo » dans l’avion « sous de faux prétextes », ont expliqué des responsables américains cités par le New York Times. Joaquin Guzman Lopez, un trentenaire, s’est rendu, et « El Mayo », 76 ans, a été arrêté. Les deux hommes devraient comparaître dans les prochains jours devant un tribunal fédéral américain.

    « Fléau du fentanyl ». Ce sont « deux des dirigeants les plus en vue du cartel de Sinaloa, l’une des organisations les plus meurtrières du monde », a souligné le président Biden dans un communiqué, rappelant que « trop de nos concitoyens meurent à cause du fléau du fentanyl ». Ce puissant opiacé de synthèse, qui fait des ravages aux Etats-Unis, est « la menace la plus meurtrière à laquelle notre pays ait jamais été confronté en matière de drogue », a insisté le ministre de la Justice Merrick Garland.

    Le Mexique n’a pas participé à l’opération. Son président Andrés Manuel Lopez Obrador a exigé des Etats-Unis un « rapport complet » et « de la transparence ». Anne Milgram, la cheffe de la DEA, l’organe fédéral américain antidrogue, s’est félicitée d’avoir frappé au « cœur du cartel responsable de la majorité des drogues, dont le fentanyl et la méthamphétamine, qui tuent des Américains » et d’avoir porté « un nouveau coup très dur au cartel de Sinaloa ».

    « Chapitos ». Joaquin Guzman Lopez est un des fils du baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman, qui a cofondé le cartel de Sinaloa et purge une peine de prison à perpétuité aux Etats-Unis, après sa condamnation en 2019. Un autre de ses fils, Ovidio Guzman Lopez, a été extradé vers les Etats-Unis en 2023. Plusieurs des fils d’« El Chapo », surnommés « Chapitos », ont hérité du contrôle de l’organisation, selon les autorités américaines.

    « El Mayo » est lui décrit comme « l’un des trafiquants de drogue les plus célèbres de l’histoire du Mexique » par le centre d’analyse spécialisé InSight Crime, bien qu’il soit « connu pour avoir fait profil bas » en ayant « privilégié les affaires à la violence ».

    Extraditions régulières. Les membres importants du cartel né dans l’Etat de Sinaloa, dans le nord-ouest du Mexique, sont régulièrement extradés aux Etats-Unis par le Mexique, pays voisin avec lequel Washington cherche constamment à renforcer la coopération dans la lutte contre les narcotrafiquants. Les Etats-Unis ont enregistré plus de 107 000 décès par overdose en 2023, le fentanyl étant à l’origine d’environ 70 % d’entre eux, selon des chiffres officiels.

    Au Mexique, les violences liées au narcotrafic font des ravages, avec plus de 450 000 personnes assassinées depuis que le gouvernement a lancé une offensive militaire contre les cartels de la drogue en 2006. Parmi les victimes, figurent notamment des membres des forces de sécurité ou encore des journalistes. Le réseau criminel « a tissé des liens aux plus hauts niveaux de la police fédérale et de l’armée mexicaine », selon InSight Crime.

    Le cartel de Sinaloa figure aussi parmi la longue liste des sujets de discorde entre Washington et Pékin. En juin, le ministère américain de la Justice a accusé des « banquiers chinois de l’ombre » d’avoir aidé le réseau à blanchir plus de 50 millions de dollars de revenus de la drogue.

    © Agence France-Presse


  • « Nous allons gagner » : Kamala Harris, quasi assurée de remplacer Joe Biden, passe à l’attaque

    La vice-présidente, soutenue par Joe Biden dans la course à la Maison-Blanche après son renoncement, a moins de 4 mois pour convaincre les Américains de la solidité de son profil.

    Par J.V. avec AFP

    Publié le 23/07/2024 à 06h41, mis à jour le 23/07/2024 à 09h22

     

    Elle promet de remporter l'élection de novembre. Kamala Harris, désormais quasi assurée d'être désignée candidate par son camp après le retrait de Joe Biden, s'est pleinement lancée dans la course à la Maison-Blanche. Lors d'un événement de campagne lundi 22 juillet au soir dans le Delaware, la quinquagénaire a donné un avant-goût de ce à quoi ressemblerait Kamala Harris, la candidate.

    « Je vois bien le genre de gars qu'est Donald Trump », a lancé l'ancienne procureure, comparant le candidat républicain, condamné au pénal, à un « prédateur » et un « escroc ». « Nous allons gagner », a-t-elle promis, sous les applaudissements de militants démocrates.

    Propulsée dans la présidentielle après le renoncement de Joe Biden, Kamala Harris a reconnu que la campagne avait fait l'effet de « montagnes russes ». « Je sais que […] nous sommes tous remplis de tant de sentiments mitigés à ce sujet. J'adore Joe Biden », a-t-elle lancé depuis le siège de la campagne à Wilmington.

    L'ancienne sénatrice de Californie s'est aussi engagée à placer le droit à l'avortement au cœur de sa campagne. « Nous allons nous battre pour le droit à disposer de son corps, en sachant très bien que si Trump en a l'occasion, il promulguera une interdiction de l'avortement dans chacun des États », a-t-elle dit.

    Le sacre de Trump à Milwaukee

    Autant d'arguments qu'elle testera désormais mardi auprès d'électeurs lors de son premier meeting de campagne, à Milwaukee, dans le Wisconsin, un État décisif pour son duel probable face à Donald Trump.

    Le choix de cette métropole du Wisconsin, donnant sur le lac Michigan, ne tient évidemment pas au hasard. Cette ville de la région des Grands Lacs a accueilli la semaine dernière la convention des républicains, lors de laquelle Donald Trump a été investi comme le candidat de son parti pour l'élection.

    Une grand-messe de quatre jours qui a illustré la mainmise absolue de l'ancien président sur les républicains. Le milliardaire, qui venait d'échapper à une tentative d'assassinat, a été reçu en héros et couronné en fanfare.

     

    Mais le Wisconsin fait aussi, et surtout, partie des cinq ou six États qui doivent décider du sort de l'élection présidentielle du 5 novembre. Donald Trump a mené la course dans cet État face à Joe Biden, mais il est encore bien trop tôt pour dire s'il conservera son avance face à Kamala Harris, si tant est qu'elle soit bien choisie comme la candidate des démocrates.

    Soutenue par des poids lourds démocrates

    Un choix qui ne fait plus guère de doutes : une majorité de délégués démocrates – ces quelque 4 000 personnes en charge de désigner officiellement le ou la candidate du parti – ont déjà annoncé leur intention de la soutenir, ont indiqué lundi soir des médias américains.

    Kamala Harris s'est ainsi dite « fière d'avoir acquis le large soutien nécessaire pour devenir la candidate du Parti » démocrate. « J'ai hâte de pouvoir bientôt accepter formellement cette nomination », d'ici à la convention du parti prévue mi-août à Chicago, a-t-elle ajouté.

    La vice-présidente de 59 ans a déjà reçu le soutien d'une ribambelle de gouverneurs, dont certains étaient perçus comme de possibles rivaux, et d'autres poids lourds du parti, comme Nancy Pelosi et Hillary Clinton. Mais l'ancien président Barack Obama et les chefs démocrates au Congrès Hakeem Jeffries et Chuck Schumer ne lui ont pas encore offert leur soutien explicite.

     Joe Biden, qui a fait l'annonce choc dimanche qu'il abandonnait la course à la Maison-Blanche, a exhorté lundi les démocrates à se rallier autour de la candidature de sa vice-présidente. « C'est la meilleure », a assuré le président, qui sera de retour à la Maison-Blanche mardi après s'être isolé dans sa maison de vacances, la voix encore enrouée par le Covid.





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