Elle promet de remporter l'élection de novembre. Kamala Harris, désormais quasi assurée d'être désignée candidate par son camp après le retrait de Joe Biden, s'est pleinement lancée dans la course à la Maison-Blanche. Lors d'un événement de campagne lundi 22 juillet au soir dans le Delaware, la quinquagénaire a donné un avant-goût de ce à quoi ressemblerait Kamala Harris, la candidate.
« Je vois bien le genre de gars qu'est Donald Trump », a lancé l'ancienne procureure, comparant le candidat républicain, condamné au pénal, à un « prédateur » et un « escroc ». « Nous allons gagner », a-t-elle promis, sous les applaudissements de militants démocrates.
Propulsée dans la présidentielle après le renoncement de Joe Biden, Kamala Harris a reconnu que la campagne avait fait l'effet de « montagnes russes ». « Je sais que […] nous sommes tous remplis de tant de sentiments mitigés à ce sujet. J'adore Joe Biden », a-t-elle lancé depuis le siège de la campagne à Wilmington.
L'ancienne sénatrice de Californie s'est aussi engagée à placer le droit à l'avortement au cœur de sa campagne. « Nous allons nous battre pour le droit à disposer de son corps, en sachant très bien que si Trump en a l'occasion, il promulguera une interdiction de l'avortement dans chacun des États », a-t-elle dit.
Le sacre de Trump à Milwaukee
Autant d'arguments qu'elle testera désormais mardi auprès d'électeurs lors de son premier meeting de campagne, à Milwaukee, dans le Wisconsin, un État décisif pour son duel probable face à Donald Trump.
Le choix de cette métropole du Wisconsin, donnant sur le lac Michigan, ne tient évidemment pas au hasard. Cette ville de la région des Grands Lacs a accueilli la semaine dernière la convention des républicains, lors de laquelle Donald Trump a été investi comme le candidat de son parti pour l'élection.
Une grand-messe de quatre jours qui a illustré la mainmise absolue de l'ancien président sur les républicains. Le milliardaire, qui venait d'échapper à une tentative d'assassinat, a été reçu en héros et couronné en fanfare.
Mais le Wisconsin fait aussi, et surtout, partie des cinq ou six États qui doivent décider du sort de l'élection présidentielle du 5 novembre. Donald Trump a mené la course dans cet État face à Joe Biden, mais il est encore bien trop tôt pour dire s'il conservera son avance face à Kamala Harris, si tant est qu'elle soit bien choisie comme la candidate des démocrates.
Soutenue par des poids lourds démocrates
Un choix qui ne fait plus guère de doutes : une majorité de délégués démocrates – ces quelque 4 000 personnes en charge de désigner officiellement le ou la candidate du parti – ont déjà annoncé leur intention de la soutenir, ont indiqué lundi soir des médias américains.
Kamala Harris s'est ainsi dite « fière d'avoir acquis le large soutien nécessaire pour devenir la candidate du Parti » démocrate. « J'ai hâte de pouvoir bientôt accepter formellement cette nomination », d'ici à la convention du parti prévue mi-août à Chicago, a-t-elle ajouté.
La vice-présidente de 59 ans a déjà reçu le soutien d'une ribambelle de gouverneurs, dont certains étaient perçus comme de possibles rivaux, et d'autres poids lourds du parti, comme Nancy Pelosi et Hillary Clinton. Mais l'ancien président Barack Obama et les chefs démocrates au Congrès Hakeem Jeffries et Chuck Schumer ne lui ont pas encore offert leur soutien explicite.
Joe Biden, qui a fait l'annonce choc dimanche qu'il abandonnait la course à la Maison-Blanche, a exhorté lundi les démocrates à se rallier autour de la candidature de sa vice-présidente. « C'est la meilleure », a assuré le président, qui sera de retour à la Maison-Blanche mardi après s'être isolé dans sa maison de vacances, la voix encore enrouée par le Covid.