• « Sans ordinateur, on ne peut plus rien faire » : un dispositif pour former les retraités au numérique

    Pour favoriser l’inclusion numérique, des formations sont dispensées dans le cadre de la Carsat, comme au Fablab de Bègles, qui propose d’accompagner des retraités en trois séances d’initiation. Antonio en est à sa deuxième

    Du bout des doigts, il tape avec prudence sur le clavier. « J’ai toujours tendance à appuyer trop fort, j’ai peur que ça ne fonctionne pas », lance Antonio face à son ordinateur. Pour sa deuxième séance au laboratoire de fabrication numérique Ben, le retraité de 64 ans va apprendre à utiliser la souris et à taper une phrase complète.

    L’association béglaise, créée en 2017 par Marc et Bénédicte Fontaine, travaille depuis deux ans avec la Carsat pour lutter contre la fracture numérique des aînés. Ils proposent à certains retraités l’accès à un équipement, une formation et un accompagnement au long terme. Sur l’année 2022, le FabLab Ben a accompagné 200 bénéficiaires.

    Sans ordinateur, des problèmes administratifs

    C’est aux côtés de Quentin, militaire en reconversion, que l’électronicien à la retraite depuis deux ans se forme aux usages numériques de base. Penché sur l’écran, il plisse les yeux : « Même avec mes lunettes, c’est dur à trouver. » Le formateur lui indique la démarche à suivre pour changer la couleur du curseur et la barre de recherche dans laquelle formuler le mot-clé : « Pointeur », qu’écrit consciencieusement Antonio, en n’oubliant pas la majuscule. Il jette son dévolu sur la couleur bleue. « C’est mieux. »

    Exercice de fin de séance pour Antonio, recopier la phrase : « Génial ! Maintenant, je sais écrire au clavier ! » Un sans-faute pour le retraité qui, en bon élève, a pris note des conseils de Quentin sur un carnet. Après avoir été réfractaire au numérique pendant des années, il n’avait plus le choix. « Sans ordinateur, on ne peut plus rien faire. Je me suis retrouvé confronté à des problèmes de démarches administratives. »

    Après sa formation, il prévoit de souscrire à un accès internet et de retourner au Fablab pour continuer le suivi. Ce savoir-faire numérique lui permettra aussi « d’accéder à de la musique en ligne », mais surtout pas aux réseaux sociaux car Antonio a mieux à faire : « Je travaille beaucoup dans mon potager. Maintenant je suis passé de la main verte à la main bleue ! »


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