• En Allemagne, l’extrême droite attendue en force dans deux élections régionales

    Selon les derniers sondages, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne progresse dans les deux Länder, en Saxe et en Thuringe. Une victoire de l’AfD à un scrutin régional constituerait une première dans le pays depuis l’après-guerre.

    s avec AFP

    Publié le 1 septembre 2024 à 11h31

    Des affiches de propagande électorale à Kamenz, en Allemagne, le 31 août 2024.  ODD ANDERSEN / AFP

    L’extrême droite devrait obtenir des succès inédits ce dimanche 1er septembre dans deux scrutins régionaux dans l’est de l’Allemagne propre à fragiliser davantage le chancelier Olaf Scholz, dans un contexte échauffé après l’attentat perpétré à Solingen.

     

    Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures pour les quelque 3,3 millions d’électeurs en Saxe et 1,7 million en Thuringe appelés aux urnes. Les premières estimations sont attendues peu après la fermeture des bureaux vers 18 heures. Ces élections à valeur de test en Saxe et en Thuringe interviennent un peu plus d’une semaine après le triple meurtre au couteau imputé à un Syrien dans cette commune de l’ouest, qui a bouleversé le pays et relancé un vif débat sur l’immigration.

    Selon les derniers sondages, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) progresse dans les deux Länder. En Thuringe, qui abrite l’aile la plus radicale de l’AfD avec son leader local Björn Höcke, il est donné gagnant devant les conservateurs de la CDU. En Saxe, la CDU le devance de peu. Un nouveau venu, le parti BSW, de l’ancienne égérie d’extrême gauche Sahra Wagenknecht, est lui appelé à faire une percée.

    Scholz sous pression

    Aussi bien l’AfD que le BSW séduisent par leur discours virulent contre l’immigration et en appelant à mettre un terme aux livraisons d’armes à l’Ukraine, position très populaire dans ces régions de l’ex-RDA communiste où la peur de la guerre reste profondément ancrée.

    Une victoire de l’AfD à un scrutin régional constituerait une première dans le pays depuis l’après-guerre, même s’il est improbable que la formation dirige un gouvernement, les autres partis refusant toute coalition avec lui. Et elle enfoncerait encore un peu plus le très impopulaire gouvernement de coalition du chancelier avec les Verts et les libéraux du FDP, à un an des élections législatives de 2025.

    Son parti social-démocrate tombe autour de 6 % dans les deux régions, selon les sondages. Le chancelier doit retourner à Solingen ce dimanche pour assister à une cérémonie d’hommage aux victimes. Les dirigeants de l’AfD ont cherché à capitaliser sur la colère suscitée par l’attaque de Solingen, accusant les gouvernements fédéraux successifs d’avoir semé le « chaos ».

    L’assaillant présumé, soupçonné de liens avec l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), avait réussi à se soustraire à une décision d’expulsion. Sous pression, le gouvernement d’Olaf Scholz a annoncé un durcissement des règles du port d’armes et du contrôle de l’immigration. L’Allemagne a aussi expulsé vendredi une trentaine de condamnés afghans, pour la première fois depuis le retour des talibans au pouvoir il y a trois ans.

    « Pas dupes »

    « De la poudre aux yeux juste avant les élections régionales », a raillé Björn Höcke sur la télévision Welt TV, mais les « gens ne sont pas dupes ». Au dernier meeting de campagne du parti, samedi à Erfurt, capitale de la Thuringe, Thorsten Häntzsche, un électeur de 52 ans, confiait à l’AFP « rêver d’une majorité absolue »« Mais nous sommes réalistes. Un score d’au moins 33 % serait super car il nous offrirait une minorité de blocage au parlement (régional) ».

    L’AfD, essentiellement eurosceptique à sa création en 2013, s’est radicalisée après la grande crise migratoire de 2015, la pandémie de Covid-19 puis la guerre russe en Ukraine qui a affaibli la première économie européenne. Il a remporté plusieurs succès électoraux ces derniers mois, obtenant le meilleur score de son histoire aux européennes de juin.

     

    L’ex-RDA s’est avérée un terrain fertile, en raison d’inégalités persistantes depuis la réunification en 1990 et d’une profonde crise démographique, malgré une attractivité économique retrouvée.

    L’AfD a progressivement glissé dans le rôle de la gauche radicale Die Linke, héritière de l’ancien parti communiste de la RDA, qui s’occupait des besoins spécifiques des Allemands de l’Est, souligne Ursula Münch, directrice de l’Académie pour l’éducation politique de Tutzing (sud). « L’AfD est devenu une normalité à l’est », c’est un peu « comme en France, où le Rassemblement national est devenu peu à peu quasiment la norme », ajoute-t-elle.

     

     avec AFP

     


  • Harris-Trump : pourquoi rien n’est joué à deux mois de l’élection américaine

    LA CHRONIQUE DE GÉRARD ARAUD. À moins de 70 jours de l’élection, Kamala Harris et Donald Trump entrent dans leur dernière phase de campagne.

    Par Gérard Araud

     

    Kamala Harris et Donald Trump ont un premier rendez-vous le 10 septembre pour débattre à la télévision.

     

    Kamala Harris et Donald Trump ont un premier rendez-vous le 10 septembre pour débattre à la télévision. © Charles Rex Arbogast/AP/Sipa

    Le 5 novembre, dans sept semaines, les Américains iront aux urnes pour élire leur président, l'ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Les deux candidats ont entamé la dernière ligne droite, qui les mènera au résultat final. Comme d'habitude, nos amis américains nous ont offert le scénario d'une série télévisée où l'intérêt rebondit à chaque épisode. Qu'on en juge : il y a un mois, le président sortant Joe Biden, qui ne cessait de réitérer sa décision de se représenter, a subi de telles pressions de ses prédécesseurs démocrates et de son entourage qu'il s'est retiré en catastrophe alors que tous les sondages annonçaient déjà sa défaite comme inéluctable.

    Seul candidat concevable à ce stade tardif de la campagne, la vice-présidente Kamala Harris, qui était jusqu'ici...

     





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