• « L’Aventure de la grande pêche », ces métiers oubliés qui faisaient de Bordeaux un port morutier majeur

    « L’Aventure de la grande pêche », ces métiers oubliés qui faisaient de Bordeaux un port morutier majeur

     

    « L’Aventure de la grande pêche », ces métiers oubliés qui faisaient de Bordeaux un port morutier majeur

     

    Les « Morutiers », « Terres-Neuvas », « Rousselins » et sécheurs béglais ont œuvré au commerce morutier pendant quatre siècles, lorsque Bordeaux en était l’un des plus gros ports. Une époque révolue mais archivée jusqu’au 22 septembre dans l’exposition « L’Aventure de la grande pêche », en partenariat avec « Sud Ouest »

    L’histoire raconte que, lorsque les négociants des Chartrons croisaient ceux de morues, ils se bouchaient le nez à cause de l’odeur, en guise de moquerie. Les anecdotes de Geneviève Caillabet, documentaliste et coordinatrice de l’exposition « L’Aventure de la grande pêche », à l’Hôtel Raguenau de Bordeaux, fusent devant chaque photographie monochrome. L’aventure en question remonte au XXe siècle, lorsque Bordeaux était l’un des plus grands ports morutiers de France.

    L’association La Mémoire de Bordeaux Métropole a rassemblé 80 tirages photographiques et filmiques, issus de fonds d’archives privés et publics, comme le journal « Sud Ouest », ou en provenance de familles d’armateurs bordelais. L’exposition retrace le passé morutier local, de son avènement au XVIe siècle – lorsque Bordeaux était seulement un port de transfert – à son apogée au XXe siècle et jusqu’à son déclin, entre 1970 et 1992. La scénographie est de Bruce Milpied, directeur artistique de l’association Cdanslaboite.

    Plaque tournante

    Ce travail d’archives, composé de photographies et d’un film documentaire, révèle le lointain commerce de la pêche à la morue à travers les métiers du secteur : les armateurs, aussi appelés les « Morutiers », les marins-pêcheurs (souvent basques, normands, bretons, et rochelais), surnommés les « Terres-Neuvas », les négociants du quartier de la Rousselle – plaque tournante du commerce morutier –, les « Rousselins » et les sécheurs de Bègles. Le chemin vers la modernité des constructions navales, de la goélette à voile au bateau à moteur, y est largement illustré, ainsi que les expéditions dans les eaux glacées. « Ils allaient chercher la morue partout, de Terres-Neuves au Groenland », livre la documentaliste.Un panel de photographies retrace l’excursion du « Victoria » au Groenland en 1931 et présente des scènes, inédites, de chasse à l’ours, de pompage d’eau douce, et même de la cérémonie d’enterrement d’un marin. « Cet album m’a vraiment donné envie de faire cette exposition. C’est un peu comme si je partais en voyage avec eux. » Les méthodes de salage de la morue en cale – à l’époque seul moyen de conservation – sont aussi présentées au long de l’exposition : « Quand certaines cargaisons arrivaient pourries, l’armateur perdait tout », complète Geneviève Caillabet.

    Le poisson pêché et salé était expédié aux sécheurs béglais qui, à leur tour, le lavaient, le pelaient et le séchaient, avant de le renvoyer aux négociants pour une distribution sur les marchés locaux, régionaux, et dans les contrées lointaines. Le nombre de sécheries béglaises passe de 29 en 1968 à 14 en 1973. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’une.

    Pratique

    Entrée gratuite jusqu’au 22 septembre, lundi et vendredi de 13 à 19 heures et le week-end de 10 à 19 heures. Visite guidée samedi 21 septembre à 17 heures, suivi d’une projection du film « Les Morutiers » à 17 h 30 et d’une conférence de Catherine Poulain, autrice du roman « Le Grand Marin », à 18 heures. Hôtel Ragueneau, 71, rue du Loup.
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