• Législatives: comment Jean-Luc Mélenchon a vampirisé la campagne du Nouveau Front populaire

    Législatives: comment Jean-Luc Mélenchon a vampirisé la campagne du Nouveau Front populaire

    Antoine Oberdorff, journaliste au service politique, revient sur l’omniprésence de Jean-Luc Mélenchon dans les débats au sein de la campagne du Nouveau Front populaire
    Antoine Oberdorff
     
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    « Jean-Luc Mélenchon ferait-il un bon Premier ministre ? » « Jean-Luc Mélenchon pourrait-il être désigné par le Nouveau Front populaire pour aller à Matignon ? » « Pensez-vous que Jean-Luc Mélenchon soit capable de réunir les Français ? »… Combien de questions, combien de temps de parole des chefs de file du Nouveau Front populaire aura-t-il été capté par l’insoumis en chef ? L’obsession médiatique pour Jean-Luc Mélenchon est bien compréhensible : parce qu’il incarne « le bruit et la fureur », parce qu’il est porteur d’une stratégie de conflictualité qui sème systématiquement la polémique, chacun veut avoir son Mélenchon à l’antenne.

    A chaque fois qu’il ouvre la bouche, le tribun réussit à cliver. Sur Gaza, sur la question de l’antisémitisme, sur ses méthodes autoritaires vis-à-vis des frondeurs. Un succès d’audience assuré ; le « nouveau diable de la République » est en plateau et tout le monde l’air de s’en satisfaire.

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    Tout le monde sauf les partenaires du Nouveau Front populaire qui pensaient en avoir fini de l’hégémonie de La France insoumise par rapport à l’accord Nupes de 2022. Il y a deux ans, le capital politique de Jean-Luc Mélenchon – 22 % à l’élection présidentielle – lui assurait un leadership incontestable et incontesté à gauche. Bien naïfs sont ceux qui, au Parti socialiste notamment, ont cru qu’ils allaient pouvoir procéder à un rééquilibrage à gauche. Le nombre de circonscriptions ? Certes, les négociateurs mandatés par Jean-Luc Mélenchon ont consenti à lâcher une centaine de circonscriptions au PS d’Olivier Faure mais elles sont loin d’être les plus favorables à un candidat de gauche.

    Et puis surtout, les idées car cela compte encore les idées en politique : Jean-Luc Mélenchon a obtenu que soient inscrits dans le programme du NFP tous les marqueurs de rupture qu’il défend depuis années. Sur la retraite à 60 ans, Jean-Luc Mélenchon prend sa revanche. Sur la hausse du Smic, du point d’indice des fonctionnaires, la taxation des plus riches, la désobéissance au Pacte de stabilité budgétaire de Bruxelles… victoire sans conteste de l’insoumis. Les sociaux-démocrates n’ont qu’à battre en retraite, la menace de l’extrême droite suffit à leur faire avaler la pillule… du moins pour l’instant. Car s’il fallait gouverner demain, ce serait une autre affaire.

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