• Nucléaire : un EPR2 en Gironde, « ce sont des milliers d’emplois, une énergie bas carbone », défend Alain Rousset

    Nucléaire : un EPR2 en Gironde, « ce sont des milliers d’emplois, une énergie bas carbone », défend Alain Rousset

     

    Nucléaire : un EPR2 en Gironde, « ce sont des milliers d’emplois, une énergie bas carbone », défend Alain Rousset

     

    Pour le président PS du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, il ne sera pas possible de sortir des énergies fossiles sans l’implantation d’un EPR2 en Gironde. Interview

    Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, le socialiste Alain Rousset a officialisé ce vendredi son soutien à la candidature du site de la centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis, en Gironde, pour accueillir l’un des futurs réacteurs EPR2.

    Que cherchez-vous en réunissant les partisans du projet d’EPR2 dans le Blayais ?

    On montre que le comité de suivi qui regroupe l’ensemble des communes et des entreprises concernées est mobilisé pour défendre la candidature du Blayais. Il est très important pour notre candidature d’avoir une unanimité des élus du territoire et une forte mobilisation. L’enjeu, ce sont des milliers d’emplois, une production d’électricité bas-carbone. C’est aussi le pouvoir d’achat de nos concitoyens, car le nucléaire offre une stabilité du prix de l’énergie.

    C’est un projet à très long terme…

    La décision sera prise par le gouvernement, sur proposition des services d’EDF, à partir de 2026. Le chantier commencerait en 2043, pour un démarrage en 2050. Ces innovations technologiques mettent en jeu l’approvisionnement, la sécurisation, les réseaux, le recrutement, la recherche de compétences pour les entreprises. Nous avons anticipé, mis en place depuis plusieurs années un lycée des métiers en site sensible, autour de Blaye les entreprises sont regroupées dans un GIE [groupement d’intérêt économique, NDLR] et dans un cluster. On a pris de l’avance pour être attractifs, pertinents et technologiquement sûrs.

    Quel sera l’impact sur l’économie locale ?

    Des milliers d’emplois en phase chantier, le maintien des emplois autour de la centrale pendant des dizaines d’années, les retombées sur le territoire. Il faut aussi réfléchir à l’utilisation de la chaleur produite – on peut par exemple chauffer des serres avec. Tout cela fait partie des innovations que les territoires peuvent apporter à EDF.

    Quelles sont les forces de la candidature que vous défendez ?

    La force de notre dossier, c’est l’estuaire, le refroidissement, la mobilisation des élus et des entreprises. On n’impose plus d’en haut un équipement de ce type. On voit les discussions autour de la création de fermes éoliennes ou solaires, les projets sont de plus en plus compliqués à installer. Nous nous y prenons très en amont, il y a un consensus.

    Vous évoquez la technologie. Est-il pertinent de miser sur celle de l’EPR2, qui n’existe pas à ce jour ?

    Nous aurons l’expérience de l’EPR de Flamanville. Il faut toujours du temps dans ce type de projet. Une innovation, c’est au moins douze ans. La technologie de l’EPR2 est anticipée par les chercheurs, le temps de la mise en œuvre prend dix ou quinze ans. C’est pareil pour un nouveau médicament, la fusée Ariane, l’accès à l’espace, toutes les technologies qui sont à risque. Mais si nous ne modernisons pas la filière nucléaire aujourd’hui, nous n’arriverons pas à nous sortir du pétrole et du gaz dans les quinze ans qui viennent.

    La tempête de 1999 avait montré les limites du site du Blayais, est-ce un point faible du projet ?

    Les ingénieurs d’EDF ont fait les travaux nécessaires pour sécuriser le site du Blayais. Il est évident qu’ils prendront en compte l’étanchéité de la coque par rapport aux tempêtes et la sécurisation du site.

    La crise énergétique a mis en sourdine le débat sur les inconvénients du nucléaire. La question des déchets ne se pose-t-elle plus ?

    Si, il faut réfléchir à la déconstruction des centrales, au problème des déchets. C’est une question nationale, voire européenne. C’est aussi une question technologique : la France doit relancer la recherche sur le passage de la fission, qui donne des déchets, à la fusion, qui n’en produit pas.

    Le site antinucléaire Tchernoblaye vous qualifie de « dinosaure », comment le prenez-vous ?

    Ce n’est pas la première fois. On est la région qui traite 36 % de l’emploi industriel en France, y compris dans la transition énergétique, environnementale, écologique, j’ai ma conscience pour moi. Va-t-on continuer à consommer du pétrole et du gaz ? C’est notre défi, nous devons ralentir le réchauffement climatique avec une électricité bon marché qui ne lie pas le coût du kilowattheure aux importations pétrolières et gazières.

    « Une vision passéiste »

    Les élus écologistes du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine estiment que l’engagement en faveur de l’EPR2 en Haute Gironde est « une impasse climatique et financière ». Selon l’élue girondine Christine Seguinau, coprésidente du groupe, « cette prise de position, présentée comme un projet stratégique pour la région, ne répond ni aux enjeux climatiques ni aux défis énergétiques actuels […] En soutenant cette initiative, Alain Rousset s’enferme dans une vision passéiste et dangereuse pour l’avenir de notre territoire ».

     

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