• Windsor : Andrew entre en résistance face à son frère Charles III

    Windsor : Andrew entre en résistance face à son frère Charles III

    Le roi souhaite mettre Andrew à la porte du Royal Lodge. Mais ce dernier s’accroche à son manoir comme une huître à son rocher. Et a le droit pour lui.

    Par Marc Fourny

    Publié le 06/07/2024 à 07h00, mis à jour le 06/07/2024 à 10h39

     

    C'est un bras de fer discret mais musclé qui oppose une fois de plus les deux frères ennemis de la couronne. Et qui pourrait bien se terminer par l'abandon de Charles III en rase campagne… Depuis son accession au trône, le nouveau souverain britannique souhaite le départ d'Andrew du Royal Lodge, cet immense manoir situé tout près du château de Windsor, dans lequel le duc d'York a élu domicile depuis une vingtaine d'années avec son ex-femme Sarah Ferguson.

    La raison ? Charles III souhaiterait y installer Kate et William, avec leurs trois enfants, qui seront demain à l'étroit dans leur manoir tout proche d'Adelaide Cottage, et placer ensuite les York à Frogmore Cottage, l'ancienne résidence de Harry et Meghan. Des rumeurs avancent également qu'il aurait pour projet de laisser, à terme, le domaine à Camilla comme dernière dépendance officielle, s'il venait à décéder – les Galles récupéreraient alors la magnifique demeure de Clarence House, près du palais de Buckingham.

    Un bail en béton

    Il faut dire que le Royal Lodge paraît complètement démesuré pour abriter deux personnes qui n'ont plus aucune fonction officielle chez les Windsor – Sarah, en raison de son divorce, et Andrew, à cause de ses anciens liens avec Jeffrey Epstein. Le domaine, estimé à 30 millions de livres, compte trente pièces, dont sept chambres, des dépendances pour le personnel, une piscine, un terrain de tennis, un parcours de golf privatif, le tout sur quarante hectares… Sans compter les frais de sécurité particulièrement lourds, estimés à 3 millions par an, réglés par la Couronne. De quoi agacer les Britanniques, qui ont subi de plein fouet des vagues inflationnistes…Mais Andrew fait de la résistance, rappelle le Times. Pas question pour lui de changer de toit alors qu'il a le droit pour lui : en 2003, il a signé un bail en béton sur soixante-quinze ans avec le Crown Estate, le domaine de la Couronne, qui gère le patrimoine royal non privatif.

    À charge pour lui d'entretenir régulièrement le manoir – ce qui lui coûterait plus de 200 000 euros chaque année – et de payer un loyer symbolique. Le Crown Estate reverse les profits de tous les actifs et biens gérés dans le royaume au Trésor britannique, lequel alloue ensuite une subvention annuelle au souverain pour assurer le train de vie des Windsor…

    Charles n'a donc pas la main, il n'est pas propriétaire, Andrew le sait, d'autant qu'il a investi 8 millions dans les lieux en 2008 pour assurer les rénovations à sa charge, comme le stipule son contrat. « Ce bail ne peut être modifié sans son accord, rappelle un spécialiste au Times. Son propriétaire, le Crown Estate, attend de lui qu'il maintienne en état la demeure royale, mais même s'il existe un différend autour de cela, il est peu probable que cela aille jusqu'à une expulsion du duc d'York. »

    Une vie quasi en ermite

    Pour faire fléchir son frère, Charles III pourrait décider de baisser l'allocation annuelle qu'il lui verse, soit près de 300 000 euros selon le Daily Mail. Avec le risque de passer pour un roi cruel et sans cœur, alors même que Sarah, qui loge sur place, a fait face au cancer, tout comme lui… Il pourrait aussi engager un procès compliqué, mais là encore l'image se révélerait désastreuse pour les Windsor, avec une lutte fratricide portée devant les tribunaux – la presse a déjà surnommé l'affaire « le siège du Royal Lodge ».

    Dernière solution, la plus raisonnable : négocier à l'amiable, trouver un autre point de chute à Andrew et lui rembourser intégralement les sommes qu'il a payées pour rénover les lieux sur sa cassette personnelle. En attendant, Charles aurait mis la pression sur son frère il y a plusieurs mois pour le forcer à lancer des travaux de rénovation face aux nombreuses dégradations constatées, rapporte le Daily Mail, sachant très bien qu'il n'a plus un sou vaillant pour se lancer dans de gros chantiers d'entretien…

     

    « Il n'y a aucune chance pour que je parte », a déclaré le prince à ses proches l'an dernier. « Si le roi veut dépenser des millions pour me rembourser l'argent que j'ai dépensé pour la propriété, c'est une autre affaire… » En attendant, Andrew, 64 ans, continue à profiter des lieux quasi en ermite : il passerait la plupart de ses journées à ruminer sa disgrâce en regardant la télévision en boucle et profiterait du parc attenant pour des balades à cheval ou promener les corgis de sa mère défunte, qu'il a récupérés avec Sarah. Pour l'heure, les atouts sont dans son jeu, mais pour combien de temps ?

     

     

    « En Corrèze, la guerre de l’eau aura-t-elle lieu ?Front républicain : le risque du « tous pourris » »