• À Gradignan, le calvaire d’un locataire et de sa mère qui subissent des infiltrations d’eau depuis près d’un an

    À Gradignan, le calvaire d’un locataire et de sa mère qui subissent des infiltrations d’eau depuis près d’un an

    À Gradignan, le calvaire d’un locataire et de sa mère qui subissent des infiltrations d’eau depuis près d’un an

     

    La mère et son fils, tous deux en situation d’invalidité, n’en peuvent plus de passer leurs journées et leurs nuits à essuyer le sol. Depuis neuf mois, ni le bailleur social Domofrance, ni la municipalité, propriétaire du bâtiment mitoyen d’où provient l’eau, n’ont trouvé de solution

    S

    a vie s’est transformée en calvaire. Depuis août 2023, Serge Georget, locataire d’un appartement de la résidence Gabriel-Fauré, à Gradignan, voit de l’eau s’infiltrer partout dans son salon. Dès qu’il pleut, la flaque d’eau revient inlassablement sur le sol, malgré les appels à répétition auprès de son bailleur Domofrance et de la mairie de Gradignan, pour alerter sur le problème. En situation de handicap en raison d’une maladie orpheline, l’homme de 50 ans, qui vit en fauteuil roulant et perd l’usage de sa parole, ne peut pas essuyer tout seul l’eau qui coule parfois jusque dans sa chambre. Sa mère de 77 ans, également invalide, vient régulièrement éponger l’eau, restant éveillée toute la nuit s’il le faut.

    « Regardez ça sort d’ici, sous le meuble de la télé », montre Thérèse Georget, désespérée. « Si on n’éponge pas régulièrement quand il pleut, l’appartement devient une piscine. Il faut deux jours de beau temps au moins pour que tout sèche. Chaque jour, on croise les doigts pour qu’il ne pleuve pas. Certaines nuits, on doit se lever toutes les trente minutes pour essuyer l’eau », raconte-t-elle. Elle a dû investir dans un aspirateur à eau, mais il n’a pas tenu longtemps. Serviettes, bassines et serpillières à la main, elle répète les mêmes gestes depuis bientôt un an. « Les jours de pluie, je ne mange pas. »

    Les serviettes sont constamment posées devant le meuble de la télé, sous lequel s’écoule l’eau.

    Les serviettes sont constamment posées devant le meuble de la télé, sous lequel s’écoule l’eau.

    T. G.

    Sentiment d’abandon

    L’eau s’infiltre par le mur du salon, depuis le toit du foyer Saint-Géry, un bâtiment municipal mitoyen de l’appartement. La mairie a tenté à plusieurs reprises de réparer la fuite, en vain. « Les locaux du foyer sont vieux. Le zinc de la toiture est abîmé. Nous avons posé une bâche mais ça n’a pas marché. J’ai beaucoup de peine pour cette famille, on essaye de faire le plus vite possible », confiait en avril Ricardo Gonzalez, adjoint aux solidarités et au handicap, qui espérait que la pose d’une résine stopperait les infiltrations.

    « Chaque jour, on croise les doigts pour qu’il ne pleuve pas. Certaines nuits, on doit se lever toutes les trente minutes pour essuyer l’eau »

    L’eau qui s’infiltre forme des flaques d’eau dans l’appartement.L’eau qui s’infiltre forme des flaques d’eau dans l’appartement.

    T. G.

    Pour Domofrance, en contact avec la mairie, le dossier était classé « résolu » le 11 avril dernier, après les travaux engagés par la municipalité. Mais il semblerait que le problème provienne également d’une gouttière de 13 mètres de long, gérée par le bailleur social. Le dossier est complexe, impliquant les deux parties.

    Plusieurs fois, la mère et son fils ont bien cru que la situation se réglerait. Mais à chaque nouvelle pluie, le problème revient. Ils sont aujourd’hui arrivés à l’épuisement. L’état de santé de Serge Georget s’est dégradé. « Il ne cesse de trembler de tout son corps et m’a appelé au secours par SMS. Il n’a pas fait de relation avec les inondations successives, mais nous ne sommes plus dans l’état ni l’un ni l’autre de subir au quotidien ces situations. C’est innommable, j’en pleure », craque-t-elle.

    L’eau coule du toit du foyer municipal (à gauche) pour s’infiltrer dans le mur de l’appartement de Serge Georget (à droite).L’eau coule du toit du foyer municipal (à gauche) pour s’infiltrer dans le mur de l’appartement de Serge Georget (à droite).

    N. L.

    Début mai, les infiltrations étaient toujours présentes. Serge et Thérèse Georget ont le sentiment d’être abandonnés, « de vivre dans l’indifférence » et d’être livrés à eux-mêmes. Une nouvelle fuite est arrivée vendredi 3 mai, venant d’un autre mur du salon. Cette fois-ci, l’eau coule sous le canapé de Serge Georget, où il passe ses journées et ses nuits.

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