• Anne Hidalgo obtient la création d’une police municipale grâce à l’opposition de droite

     
    Anne Hidalgo obtient la création d’une police municipale grâce à l’opposition de droite

    À droite, le projet de police municipale à Paris a été favorablement accueilli. À gauche, les élus ont grincé des dents.
    Hans Lucas via AFP

    Anne Hidalgo obtient la création d’une police municipale grâce à l’opposition de droite

    Politique

    Par Magazine Marianne

    Publié le 03/06/2021 à 9:18

    Le projet controversé de police municipale parisienne, promesse d’Anne Hidalgo aux municipales de 2020, a finalement été adopté mercredi 2 juin. L’opposition de droite l’a approuvé mais pas les alliés écologistes et communistes de la maire PS.

    Elle la voulait, elle l’a eue. La création d’une police municipale, soutenue par Anne Hidalgo et portée par son adjoint à la sécurité Nicolas Nordman, va bien voir le jour. Le projet a été adopté à 114 voix pour et 30 contre, mercredi 2 juin, en Conseil de Paris.

    Anne Hidalgo s’est félicitée de cette « décision historique » pour la capitale. En effet, cette dernière faisait figure d’exception alors que la police municipale est « partout ailleurs en France une évidence du quotidien ». La promulgation fin mai de la loi Sécurité globale, même partiellement censurée, a permis d'y mettre fin. « Cette décision marque un nouveau pas dans l'évolution du statut de notre ville vers le droit commun des communes », renchérit la maire PS de Paris.

     

     

    Cette création s’apparente à une petite révolution pour Paris, ville qui n’a pas pu choisir son maire au suffrage universel avant 1977.

    Ce qui surprend également, c'est qu'Anne Hidalgo n’a pas pu compter sur ses alliés communistes, écologistes et de Génération.s.

    Les élus de droite restent sur leur faim

    Ce sont les élus de l’opposition, de la droite et du centre, favorables au projet, qui lui ont permis de remporter la partie sur ce sujet d’envergure.

    L'objectif de la mairie apparaît ambitieux : passer de 3 300 agents actuellement actifs au sein de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) à 5 000 pour les Jeux olympiques de 2024.

    Les policiers municipaux devront se montrer vigilants concernant les dépôts sauvages, épanchements d'urine, jets de mégots, nuisances sonores, déjections canines, stationnements gênants ou débords de terrasses. Tous seront équipés d'un gilet pare-balles, d'une gazeuse, d'une matraque, de menottes et d'une caméra mais pas d'arme létale.

    C’est ce « détail » qui continue de chiffonner les élus de droite, même s’ils plaidaient pour la mise en place d'une police municipale depuis longtemps. Pour Brigitte Kuster (LR), « un policier sans arme, c'est une cible ». Nicolas Jeanneté (Les Centristes) craint que cette création ne soit une coquille vide, en l’absence de prérogatives supplémentaires par rapport à la DPSP. « Ils auront juste le mot Police dans le dos », estime-t-il. Le maire du XVe arrondissement Philippe Goujon (LR) déplore le caractère biaisé du fameux chiffre de 5 000 policiers. D’après lui, il y en aura « 3 400, le solde étant composé de médiateurs et de simples agents de surveillance ».

    Une crainte que veut faire taire Nicolas Nordman, interrogé par l’AFP : « L'ensemble de ces 5.000 agents concourent à la tranquillité publique. »

    Une aspiration de longue date des Parisiens ?

    Anne Hidalgo s’était ralliée à l’idée d’une police municipale en 2019, un an avant sa réélection. Un revirement qui semble coller avec les souhaits des Parisiens. En effet, dans un sondage de l’Ifop pour Sud-Radio et le Journal du Dimanche paru en septembre 2019, 63% des sondés avaient déclaré que la sécurité des biens et des personnes serait un sujet déterminant dans leur vote et 32% qu’il serait important. De même, ils étaient 71% à considérer la création d’une police municipale comme un point déterminant ou important au moment de glisser leur bulletin dans l'urne.

    Autre preuve que la police municipale est une aspiration de longue des habitants : dans un sondage Ipsos diffusé en octobre 2018, plus de quatre Parisiens sur cinq y étaient favorables.

     

     

    De leur côté, les élus de gauche ont fait valoir leurs arguments. Fatoumata Koné (EELV) ne nie pas que « que des problèmes de sécurité existent » mais, pour elle, la police municipale ne saurait y répondre. Elle plaide plutôt pour une augmentation des effectifs et des moyens de la police nationale et des équipes de prévention.

     

     

    « À chaque création d'une police municipale, l'État se désengage de ses fonctions régaliennes, les effectifs de police nationale diminuent et le coût de la sécurité augmente pour la collectivité », ajoute Nicolas Bonnet-Oulaldj (PCF).

    Une opinion qui n'a pas su convaincre la majorité des élus. Les nouveaux agents devraient, pour leur part, être opérationnels dans la capitale à la rentrée de septembre, après avoir assuré leurs sessions de forme

    « Retraités, militaires, cathos, patrons : ces catégories draguées par Marine Le PenNotre société française agonise par ses tares ......dont ils deversent leurs fiels »

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