• "Cathos de gauche", militants écolos, les Enragés : chez les soixante-huitards, y en avait des biens !

    Manifestation des étudiants et enseignants à Paris en mai 1968.
    LE CAMPION/SIPA

    "Cathos de gauche", militants écolos, les Enragés : chez les soixante-huitards, y en avait des biens !

    "Cathos de gauche", militants écolos, les Enragés : chez les soixante-huitards, y en avait des biens !

     

    Entendu, le « jouir sans entraves » du joli mois de mai contenait en germe les dérives néolibérales observées et maintes fois dénoncées dans ces colonnes. Pour autant, le mouvement ne saurait se limiter aux quelques slogans répétés par une génération d’enfants gâtés. Mai 68 n’est pas monolithique.

    La critique de Mai 68 ne date pas d’hier. En 1988, deux philosophes, Luc Ferry et Alain Renaut, publient La Pensée 68. Ils y décrivent un mouvement ­antihumaniste, voire nihiliste, et remportent un vif succès. Mais l’offensive avait commencé bien avant et venait de la gauche. En 1973, le philosophe communiste Michel Clouscard avance que le mouvement étudiant n’aura été qu’une étape vers le stade « libéral-libertaire » du capitalisme. De même, en 1978, dans sa Modeste contribution aux discours et cérémonies officielles du dixième anniversaire Régis Debray, encore auréolé de son titre de compagnon de route de Che Guevara, considère Mai 68 comme le « berceau de la nouvelle société bourgeoise ».

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