• Il faut en finir avec notre démocratie représentative qui surprotège les élus.

     

    En démocratie représentative le peuple est représenté par les élus qu’il a choisis. Ils sont censés œuvrer pour le bien de la société, et j’ajouterai qu’ils devraient accorder un maximum d’attention aux plus fragiles.

    En réalité, que se passe-t-il ?

    Une fois élus, ces derniers s’empressent d’oublier leur raison d’être, prennent la grosse tête et magouillent pour se remplir les poches.

    C’est exactement comme pour les syndicats. Des types au départ altruistes utilisent souvent leur fonction syndicale pour défendre leur intérêt personnel. Combien de fois, ai-je entendu des collègues de travail faire des réflexions allant dans ce sens !

    Il en va ainsi de nature humaine qui n’est pas fondamentalement bonne et honnête.

    Siégeant dans un conseil de quartier, je fus étonné de découvrir comment les élus de ma ville étaient mis sur un piédestal par les militants de leur parti politique, qui pour la petite histoire noyautaient le conseil de quartier.

    L’élu était vraiment un surhomme que certains courtisaient dans le but évident d’obtenir une contrepartie en leur faveur.

    Pourtant la réalité était bien différente. Au lieu de surhommes je voyais des personnes ordinaires avec une intelligence médiocre qui s’appuyaient sur les propositions des techniciens, salariés de la ville.

    J’ai pu constater dans de multiples dossiers que c’était de facto les techniciens qui proposaient et imposaient leur façon de voir et que les élus se contentaient de dire amen. En général, ils faisaient une ou deux petites objections, histoire de s’approprier la paternité et le mérite du projet.

    Là où les élus que j’ai côtoyé étaient meilleurs que le quidam ordinaire, c’est dans l’estime qu’ils se portent à eux-mêmes. Pour la plupart, leur moteur est leur égo surdimensionné et leur capacité à se croire les meilleurs. Cette qualité est indispensable pour leurs courtisans les soutiennent et les vénèrent.

    Dans la réalité, une fois élus les surhommes s’empressent d’oublier qu’ils sont au service de la population, qu’ils doivent œuvrer pour son améliorer son bien-être. Au lieu de cela ils se mettent au service de leur intérêt particulier ou de lobbies.

    Ils prennent alors des décisions qui ont des conséquences néfastes sur la population car ils savent qu’ils ne seront jamais sanctionnés. En effet, dans notre pseudo démocratie les élus peuvent semer la misère. Ils ne seront jamais inquiétés, même pour ça !

    Tous argumentent qu’ils sont soumis à la sanction du peuple qui ne votera plus pour eux aux prochaines élections. Sauf que les techniques modernes de marketing permettent de faire des prouesses. Même le plus crétin des députés peut se refaire élire de nombreuses fois, même s’il est à moitié sénile.

    Le petit peuple n’a que rarement la lucidité de voter pour les candidats qui pourraient vraiment défendre ses intérêts. Le petit peuple préfère très majoritairement les beaux faciès ou les beaux discours qui ne veulent rien dire… Sinon Macron n’aurait jamais été élu !

    Tant que les élus n’auront pas de comptes à rendre sur les décisions prises dans l’exercice de leur mandat, la démocratie représentative sera biaisée et vouée à l’échec.

    Pour quelle raison, une grande partie des électeurs ne vont plus voter aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’ils ne croient plus à la probité des élus.

    Les élus doivent rendre des comptes, y compris devant un tribunal s’il est prouvé que leurs décisions ont eu des conséquences catastrophiques pour la population.

    - Ne pensez-vous pas que les élus qui s’obstinent à refuser la suppression de substances éminemment cancérigènes devraient être condamnés par un tribunal ?

    - Ne pensez-vous pas que tous les élus (de gauche et de droite) qui ont contribués à la privatisation des autoroutes devraient rendre des comptes pour la vente des autoroutes à leurs amis. Il est aujourd’hui admis que les autoroutes ont été bradées et que le contrat empêche toute action contre les concessionnaires qui se goinfrent de profits.

    - Ne pensez-vous pas que les gouvernements successifs qui depuis 1983 imposent des politiques d’austérité qui conduisent à l’appauvrissement généralisé des classes populaires devraient enfin payer pour leur forfaiture ? Les inégalités sont devenues si grandes que les classes pauvres n’ont même pas idée des fortunes dont disposent les plus riches.

    Si les élus qui sèment la misère pouvaient être démis ou condamnés par le peuple, vous verriez qu’ils y réfléchiraient à deux fois avant de prendre des décisions iniques, comme ils le font aujourd’hui.

    Le référendum d’initiative populaire devrait avoir un rôle à jouer pour bloquer l’action d’un élu (maire, conseiller général, gouvernement) qui s’obstine dans l’erreur à cause de son impunité.

    La destitution d’un élu, quel qu’il soit devrait pouvoir être possible en cours de mandat avec remboursement des indemnités et avantages perçus.

    Vous verriez que les dérives observées aujourd’hui ne seraient plus aussi importantes.

    Les élus sont normalement au service du peuple. Quand Le ministre de l’intérieur M. Castaner donne l’ordre de généraliser l’usage d’armes qui provoquent des éborgnements, des traumatismes crâniens, des mains arrachées à des dizaines de personnes (dont beaucoup sont étrangères aux manifestations), il faudrait disposer d’un mécanisme constitutionnel d’urgence pour mettre un terme à ces drames affreux et mettre en prison le sieur Castaner.

    Oui, il faut profondément changer notre démocratie, sonner le glas de la démocratie représentative (qui a du plomb dans l’aile) et instaurer une démocratie participative où l’intérêt de la population et des plus pauvres soient réellement pris en compte.

     

     

    « Et si la « gauche militante » arrêtait de se la raconter ?Apprenez la langue de bois avec nos élus (leçon 4) »