• Élections européennes : le RN distance toujours la majorité, la tête de liste Renaissance connue jeudi

    Élections européennes : le RN distance toujours la majorité, la tête de liste Renaissance connue jeudi

    Alors qu’on ignore toujours qui sera le candidat de Renaissance pour les prochaines élections européennes, le RN caracole toujours en tête des intentions de vote. La liste PS-Place publique conduite par Raphaël Glucksmann progresse

    Le Rassemblement national caracole toujours en tête des intentions de vote pour les européennes de juin, avec 11 points d’avance sur la majorité, tandis que les listes PS-Place publique et écologistes enregistrent une progression notable, selon un sondage Odoxa publié ce mardi.

    Selon cette enquête réalisée pour Public Sénat

    et la presse quotidienne régionale, la liste d’extrême droite menée par Jordan Bardella recueille 30 % des intentions de vote (-1 point par rapport à décembre) contre 19 % (-2 points par rapport à décembre) pour la liste Renaissance, MoDem et Horizons.

    Comme en France, les députés européens élaborent les textes législatifs au sein du Parlement, renouvelé le 9 juin prochain. Le droit européen est-il supérieur au droit français ? Réponse avec David Szymczak, professeur de droit public et spécialiste du droit de l’Union européenne à Sciences Po Bordeaux

    Valérie Hayer officiellement investie ?

    L’institut Odoxa a testé les sondés sur la base d’une liste de la majorité conduite par l’ex-ministre Clément Beaune. Mais c’est l’eurodéputée Valérie Hayer qui devrait être désignée cette semaine comme tête de liste. Le bureau exécutif de Renaissance se réunit en effet jeudi pour « désigner » la tête de liste de la majorité. La personne désignée conduira une liste composée de candidats issus de Renaissance et de ses alliés du MoDem, d’Horizons et du Parti radical. La majorité lancera sa campagne le 9 mars lors d’un meeting à Lille.

    À la troisième place, la liste PS-Place publique conduite par Raphaël Glucksmann obtient désormais 11 % des intentions de vote, en hausse de deux points par rapport à décembre. Elle devance celle de l’écologiste Marie Toussaint, qui bénéficie également d’une tendance positive à 8,5 % (+2,5 points), contrairement à la liste de La France insoumise de Manon Aubry, légèrement en baisse (6 %, -0,5 point).

     

    À droite, la liste Les Républicains (LR) de François-Xavier Bellamy reste stable à 8,5 % (-0,5 point), devant celle de Reconquête de Marion Maréchal à 7 % (+ 1 point) et Nicolas Dupont-Aignan (4 points, + 2 points).

    Après la débâcle de 2022 et avant de se projeter vers 2027, les Républicains doivent passer l’obstacle des européennes. Tout sauf une formalité. Leur offensive sur l’immigration n’a pas créé d’élan

    Cette enquête a été réalisée par internet les 21 et 22 février 2024 auprès d’un échantillon de 1 005 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points. Lors du précédent scrutin en 2019, le RN était arrivé en tête avec 23,3 % des voix, devant le parti présidentiel LREM (22,4 %), EELV (13,5 %), LR (8,5 %), LFI (6,3 %) et le PS (6,2 %).

     


  • Entre les Français et les agriculteurs, c’est l’amour vache

    SONDAGE EXCLUSIF. Selon l’enquête réalisée par Cluster 17 pour « Le Point », les Français soutiennent massivement la mobilisation… tout en réclamant plus de normes.

     

    Blocage du centre de Nantes par un cortège d’agriculteurs, le 25 janvier 2024.

    Vous avez dit schizophrènes ? À l'issue d'une semaine de mobilisation intense des agriculteurs, le soutien des Français reste massif : 85 % des sondés appuient le mouvement de contestation. Une unanimité qui complique les marges de manœuvre du gouvernement, mal à l'aise à l'idée d'employer la force publique pour mettre fin aux troubles, alors qu'une majorité de Français (68 %) soutient également les blocages d'axes routiers. Solidaires, oui… mais pas forcément pour les bonnes raisons ! L'enquête réalisée par l'institut Cluster 17 en exclusivité pour Le Point révèle l'ampleur du fossé qui s'est creusé entre les agriculteurs et une population qui ne les connaît plus et entretient sur les réalités de leur métier des représentations erronées.

     Les agriculteurs sont appréciés, notamment, parce qu'ils sont perçus comme des moins-que-rien du système, analyse Stéphane Fournier, directeur d'étude à Cluster17. Ils sont vus comme des exploités, sur le dos desquels d'autres se font de l'argent et qui vivent dans la misère. » Ainsi, 94 % des sondés, soit une proportion écrasante, considèrent que les agriculteurs sont les jouets « des industriels et de la grande distribution », et 93 % les voient comme des « victimes des lobbies de l'agrobusiness ».

    À l'inverse, une minorité de Français seulement (48 %) admettent que les agriculteurs « n'ont pas d'autre choix » que d'utiliser pesticides et engrais pour assurer leur production… En clair : quand les agriculteurs (dont le revenu moyen se situe au-dessus de la médiane des Français, selon l'Insee) se plaignent de normes environnementales de plus en plus contraignantes et de revenus rongés par les restrictions imposées à leurs productions, l'opinion préfère voir dans leurs malheurs la main de l'agrobusiness. Et plaide… pour plus de contraintes !

    Le décalage entre le discours et le comportement des consommateurs

    Ainsi, en dépit de leur soutien affiché, 78 % des sondés réclament que l'utilisation des pesticides soit réduite de 50 % d'ici 2030, et 68 % jugent souhaitable d'atteindre « 25 % des terres cultivées en agriculture biologique », alors que ces deux sujets figurent en tête des préoccupations pointées par les manifestants – qui alertent sur la disparition prochaine des cultures de cerises, d'épinards, de noisettes, d'endives, de betteraves, etc., faute de protection des cultures ; l'agriculture biologique s'enfonçant, elle, dans la crise faute de clients.

     

    « La question des coûts de production, beaucoup plus élevés en France qu'ailleurs en Europe, et renchéris par des normes environnementales toujours plus exigeantes, échappe totalement aux Français, qui sont surtout focalisés sur le pouvoir d'achat, en miroir de ce qu'ils vivent, souligne le politologue Eddy Fougier, spécialiste du monde agricole. Le public tend à considérer, à tort, les agriculteurs comme des individus subventionnés pour entretenir le paysage plutôt que comme des acteurs économiques. »

    La période actuelle, qui voit les agriculteurs enfin entendus sur les plateaux de télévision, changera-t-elle une perception largement passéiste ? « Le décalage entre le discours des consommateurs et leur comportement d'achat, qui favorise les produits moins chers importés, éclate au grand jour, juge le spécialiste. Un basculement est en train de s'opérer, au moins dans les médias. » Rien ne dit qu'il soit durable ni qu'il se traduise, demain, par une réelle prise de conscience des réalités du monde agricole dans l'opinion publique.

     

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