• Bordeaux : SNCF-Réseau veut avancer sur le RER métropolitain

     

    SNCF-Réseau, la métropole de Bordeaux et la Région Nouvelle-Aquitaine organisaient ce mardi à la Cité mondiale de Bordeaux un colloque presque exclusivement consacré au projet de RER métropolitain

    "Un RER, c’est un service cadencé et régulier, avec des arrêts rapprochés et une forte amplitude horaire dont les trains circulent aussi en dehors des heures de pointe", résume Patrick Jeantet, le PDG de SNCF-Réseau, venu assister à une table ronde avant de repartir à Paris pour une réunion à Matignon.

     

    Ça, c’est pour le technique. Côté politique, il faut l’entente entre principales collectivités organisatrices de transports, en l’occurrence Bordeaux Métropole et la Nouvelle-Aquitaine. Et çà, c’est bon aussi, comme l’ont rappelé sans se faire prier Patrick Bobet, le président de la Métropole, et son vice-président aux transports, Christophe Duprat, ainsi que son homologue à la Région, Renaud Lagrave, à la tête de Nouvelle-Aquitaine Mobilités, le syndicat intermodal qui réunit le Conseil Régional et les principales agglomérations régionales.

    Patrick Jeantet, le PDG de SNCF-Réseau, Christophe Duprat, vic et Renaud Lagrave.Patrick Jeantet, le PDG de SNCF-Réseau, Christophe Duprat, vic et Renaud Lagrave. 

    CRÉDIT PHOTO : THIERRY DAVID

    2,6 milliards d’euros en dix ans

    Reste le financement et ce n’est pas le plus simple. Par un message vidéo, la ministre des Transports, Elisabeth Borne a rappelé que trois quarts des investissements publics dans les transports pendant ce quinquennat iraient vers le ferroviaire. Dans les dix ans qui viennent, le réseau néo-aquitain devrait bénéficier d’une enveloppe de 2,6 milliards d’euros dont la moitié sera versée par l’État. "En ce qui concerne le RER métropolitain, il ne s’agit pas de calquer le modèle francilien" ajoute la ministre qui demande à SNCF-Réseau de présenter d’ici à décembre un plan global sur les grandes agglomérations.

    Parlons encore d’argent. Pour Patrick Bobet, il faudra sans doute 600 millions d’euros pour aménager la ligne Nord-Sud entre Saint-Mariens et Langon, à l’horizon 2028.

    En huit ans, avec plusieurs cofinanceurs, c’est tout à fait jouable pour les finances publiques."

    D’autres orateurs ont rappelé que la ligne Libourne-Arcachon ne réclamerait aucun investissement majeur. Juste des réglages de trains. Car, rappelle Patrick Jeantet, " sur une même ligne circulent les TGV, les trains de fret et les TER auxquels il faudra rajouter le RER. Et les trains ne se dépassent pas entre eux…"

    Gares du Bouscat et de Talence

    Serpent de mer depuis des années comme la ligne ferroviaire de ceinture bordelaise, le RER est-il condamné à rester une nouvelle Arlésienne ? Non, répondent les personnalités concernées qui évoquent 2025 pour la mise en service de Libourne-Arcachon et 2028 pour Saint-Mariens-Langon avec, dans l’intervalle, les réouvertures des gares du Bouscat en 2021 et de Talence-Médoquine en 2023. 

    Le RER métropolitain se justifie encore plus à entendre Alain Turby, maire de Carbon-Blanc : 66% des habitants de la rive droite travaillent sur la rive gauche et, pour la moitié d’entre eux, à Mérignac. En train, le trajet de Carbon-Blanc à Mérignac prendrait 22 minutes. "Inutile de préciser que c’est beaucoup plus long en voiture et même en tramway".

    Ce mardi matin, Patrick Jeantet a précisé que son entreprise allait désigner dans les semaines qui viennent un chef de projet RER métropolitain qui coordonnera le dossier avec la métropole bordelaise et la Région. "Il faudra adapter l’infrastructure au service attendu et pas l’inverse" a-t-il rappelé.  

     

     

    Publié le 28/05/2019 à 17h02 par Benoît Lasserre.

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