Loin du référentiel socio-économique de leurs aînés, les jeunes se politisent à partir des questions culturelles. Quitte à cliver.
Si vous leur parlez d’universalisme, vous risquez de passer pour un vieux con. Chez les jeunes, en effet, la radicalité s’opère désormais sur le front de l’identité et des valeurs culturelles – et non plus sur un référentiel socio-économique. Quitte à créer une génération très clivée, entre une alliance religieux-« progressistes » d’un côté et un bloc « à droite toute » de l’autre. Ces oppositions se sont d’ailleurs nettement manifestées à la dernière présidentielle. Selon l’analyse électorale menée par les chercheurs Vincent Tiberj et Laurent Lardeux, si les candidats Mélenchon et Le Pen sont arrivés largement en tête chez les 18-34 ans (35,5 % ont voté pour le candidat LFI, 29 % pour la candidate RN), ce n’est pas pour leurs propositions socio-économiques mais pour leurs positions culturelles, comme le rapport à la diversité, au genre, à l’autorité. Des variables beaucoup plus déterminantes chez les jeunes que chez leurs aînés.