Corse : l’adieu à la plus grande usine d’amiante de France

Soixante ans après sa fermeture, l’« enfer blanc » va être démoli. L’épilogue d’une histoire industrielle hors norme et tragique qui coûte (très) cher à l’État.

Par Julian Mattei, correspondant à Bastia (Haute-Corse).

Sur l'étroite route qui serpente à flanc de falaise sur le versant occidental du cap Corse, le paysage d'un gris lunaire contraste étrangement avec l'aspect sauvage de la côte et le décor de carte postale. Un imposant bâtiment aux façades noircies par le temps surplombe la Méditerranée, avec son lot de silos éventrés et de galeries sinistres. À première vue, difficile d'imaginer que cet immense vaisseau fantôme, dévalant en terrasses jusqu'à la mer, était « le » fleuron industriel de l'île et la plus grande mine  d'amiante de France