• Je suis un beauf...

    Pourtant, le stéréotype du beauf, dans le langage courant, n’est pas flatteur. Français moyen, vulgaire, inculte, et borné, l’étiquette n’est pas facile à porter.

     Il est remarquable de constater l’influence des corps intermédiaires sur l’échiquier politique. Les catégories assez précises sont classées, soit à gauche, soit à droite. Le beauf a été catalogué, une bonne fois pour toutes, à droite. Toutes les vérités sont détenues essentiellement par le monde médiatique. En effet, les pros de « l’info dite réfléchie », sont aidés par des experts en tous genres, mais sélectionnés selon leurs aptitudes à penser comme eux.

    Avec ce petit monde, plus nous allons vers la gauche, plus il est de bon ton d’approuver l’existence de gens raffinés, d’une élégance exquise, cultivés, et plus que tout, ouverts aux arguments d’autrui. L’Elite des bien-pensants se déclare elle-même, avec conviction et un brin de condescendance.

    Inversement proportionnel, plus on va à droite, plus les clichés sont légion. Cabu avait fait le portrait du beauf, en faisant fort.

    « Le beauf, c’est le type qui assène des vérités, ses vérités, il ne réfléchit absolument pas, il est porté par les lieux communs, par le bon sens entre guillemets, par des certitudes dont il ne démordra jamais. Il ne lit plus de journaux, c’est la mort du papier. »

    C’est à ce moment-là, que je me suis reconnu. Enfin, je savais qui j’étais.

     

    Reprenons le chapelet des jugements, en réfléchissant. (oui, c’est possible)

    « Un type qui assène des vérités, ses vérités », c’est mieux qu’asséner des mensonges. Quant à asséner ses vérités, autant prendre les siennes que celles des autres.

    « Il est porté par le bon sens ». Généralement le refuge des lieux communs. Peut-on en tirer la conclusion que le bon sens (même entre guillemets) serait un signe, de dégénérescence caractérisée, chez les beaufs ? D’autant plus que sa prévision sur la mort du papier est justement pleine de bon sens. Cette mort retardée n’est due qu’aux soutiens massifs, sans faille de l’Etat, par des subventions généreuses et régulières.

    « Il est porté par des certitudes, dont il ne démordra jamais ». Oui, ça s’appelle avoir des convictions.

     

    Pour aller encore plus à droite, que le beauf du café du commerce, nous avons eu un personnage inégalable, créé par Thierry Le Luron et Bernard Mabille, le sieur Adolphe Benito Glandu. Ce personnage haut en couleur, archétype du français franchouillard, avec sa baguette de pain et son béret, Concierge au 23 rue de Bièvre, était et demeure une légende, à qui s’en souvient.

    Les vérités de Glandu faisaient autant rire, qu’elles choquaient les bien-pensants. Tout le monde en prenait pour son grade. Adolphe Benito Glandu fut de suite catalogué (par la presse et ses affidés critiques) dans l’électorat virtuel du FN, par commodité.

    Tout serait sans aucun nuage, pour le classement définitif de la population dite de droite, si quelques hardis libéraux ne venaient pas mettre leur grain de sel, dans cette belle entente unanime de gauche.

     

    La gauche adore faire passer la droite pour intellectuellement indigente, et les libéraux ayant des cœurs secs. Il faut chercher loin pour trouver une droite décomplexée, c’est-à-dire assumant ce que droite veut dire.

    Curieusement, pour rester dans les clichés de gauche, j’ai trouvé en Johnny Hallyday (tête de turc préférée des bien-pensants) plus de courage que bien des professionnels de la politique de droite. il disait :

    « Je n’aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça. Je ne suis pas pour que les gens pauvres, le soient. C’est malheureux. Il faut les aider, mais pas en leur faisant l’aumône. Je n’aime pas les sociétés d’assistés. Je n’aime pas qu’on me fasse passer pour un type sans cœur, sous prétexte que j’ai une sensibilité de droite. » Extraits de, Dans mes yeux, Johnny Halliday.

    S’il avait cité Confucius « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pécher, que de lui donner un poisson » la gauche l’aurait traité de pédant.

     

    Ma parole… de beauf !!!

     

     

     

    « Tumeurs, infections… Comment le changement climatique altère déjà la santé humaine« Chaque fois qu’il passait, il me faisait un clin d’œil » »