• La sécurité à Bordeaux, « un sujet prioritaire », explique le nouvel adjoint Marc Etcheverry

    La sécurité à Bordeaux, « un sujet prioritaire », explique le nouvel adjoint Marc Etcheverry

    Marc Etcheverry est le nouveau Monsieur sécurité de la municipalité de Bordeaux. Il prend en charge une délégation rebaptisée sécurité, prévention de la délinquance, médiation

    Le conseil municipal de Bordeaux a validé le 30 janvier la nomination de Marc Etcheverry en tant que maire-adjoint à la sécurité, en remplacement d’Amine Smihi, décédé au mois de décembre dernier. À 37 ans, il hérite d’un portefeuille aussi sensible que stratégique pour la majorité municipale.

    Votre désignation correspond au changement d’intitulé de la délégation. De tranquillité publique, on passe à sécurité, prévention de la délinquance, et médiation. Pourquoi ?

    Ce sont les trois piliers de notre action. L’aspect sécurité est à mettre en relation avec notre partenariat avec la police nationale. La prévention, ce sont des équipes mobilisées au quotidien partout dans Bordeaux. On souhaite avoir des « préventeurs » dans tous les quartiers. Enfin, nous souhaitons faire de Bordeaux une référence en matière de prévention. Il y a un historique, porté par nos prédécesseurs, mais nous souhaitons donner un nouvel élan en mettant des moyens supplémentaires.

    C’est-à-dire ?

    Quand on veut développer une politique, il faut mettre des moyens. Actuellement, on a une équipe de prévention médiation en interne, coordonnée via le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). On a aussi le Groupement d’intérêt public (GIP), médiation de 28 personnes. On a augmenté les effectifs d’un tiers depuis notre arrivée. Et en 2024, on embauchera quatre à cinq collaborateurs supplémentaires.

    Vous êtes sur la ligne « pragmatique » d’Amine Smihi, votre prédécesseur ?

    Quand je pense à l’action qu’il a menée, je vois des convictions, du courage et de l’énergie. Quand on est sur des sujets d’espace public, oui, il faut faire preuve de pragmatisme. Il y a une continuité avec le travail mené depuis le début du mandat, avec une consolidation des moyens. Nous avons 221 effectifs dans la police municipale, 40 supplémentaires depuis 2020. On a rajouté 40 caméras de vidéoprotection, augmenté le budget de la police municipale. Ça, c’est le socle. On va l’amplifier : plus dix policiers municipaux par an, 20 à 25 caméras supplémentaires en 2024. On va déployer de nouvelles choses, notamment plus de proximité.

    Concrètement, c’est quoi plus de proximité ?

    Ça passe par plus de moyens sur le terrain, mais ça nécessite aussi, au niveau « tactique », de changer nos usages. On a un très bel outil avec la brigade VTT, avec de très bons retours. Ça permet un vrai contact avec les riverains, la population, une capacité d’action rapide. On va renforcer cette brigade. On veut avoir des agents à pied, développer l’îlotage.

    Vous avez annoncé la création d’une brigade anti-incivilités. Or, il en existe une depuis 2015…

    Quand on parle de sentiment d’insécurité, majoritairement c’est parce que la rue est sale, qu’il y a des dépôts sauvages et des conflits d’usage. C’est le syndrome de la vitre cassée. L’espace urbain se dégrade, les dépôts sauvages s’accumulent, les gens ne l’investissent plus de la même manière. Ce sont des incivilités sur lesquelles il faut agir. Pour cela, il nous faut un outil. Il y a eu des initiatives avant nous qui n’avaient pas le même format. Nous mettons huit policiers municipaux à temps plein sur ce sujet. Viendront s’agréger d’autres services, comme le centre anti-incivilité déchets. Ce réseau va réunir 20, 30, 40 agents. C’est novateur dans la forme. Ce sera un marqueur de notre action. Il s’agit de quelque chose de prioritaire pour juguler une certaine forme d’incivilité, puis d’insécurité et de délinquance

    L’insécurité en France est à la hausse. Bordeaux a connu une forte poussée entre 2016 et 2019, + 25 %. Cela augmente encore entre 2020 et 2022 mais avec moins d’ampleur. Il y a des points durs, des points chauds. Et nous les prenons au sérieux. C’est souvent lié au trafic de drogue. La police nationale travaille dans ces secteurs (aux Aubiers, rue Elie-Gintrac, bas du cours Victor-Hugo, etc.) Nous entretenons d’excellentes relations avec les services de l’État, notamment la police nationale. Nous travaillons en confiance, en complémentarité, en réactivité. Pour traiter cette question de la délinquance, nous ne pouvons avancer qu’avec le concours de la police nationale. Notre police municipale ne va pas venir en substitution de celle-ci.

    CSI : « On souhaite une réciprocité »

    Voilà des mois que les discussions autour du contrat de sécurité intégré (CSI) entre la Ville et le ministère de l’Intérieur sont au point mort. Elles achoppent sur le financement des caméras de vidéoprotection. La Ville demande 80 % quand l’État propose 40 % : « Brest ou Marseille ont eu 80 % de financement. Pour Bordeaux, la vidéoprotection, c’est un budget de 2 millions par an. Nous demandons 260 000 euros pour l’installation de nouvelles caméras. Cela nous paraît raisonnable. Les caméras servent à la police municipale, à la police nationale. Nous souhaitons une réciprocité de l’engagement. »

     

     

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