• « Nous défendons le service de proximité »

    « Nous défendons le service de proximité » : à Pessac, les commerçants de Saige demandent le retour d’un distributeur

    « Nous défendons le service de proximité » : à Pessac, les commerçants de Saige demandent le retour d’un distributeur

     

    Dix mois après les violences urbaines, le centre commercial de Saige n’a pas retrouvé toute sa sérénité. Les commerçants ont lancé une pétition afin de bénéficier d’un distributeur automatique. Plus de 400 personnes l’ont signée

    « Tout a été laissé à l’abandon. » Las, Stéphane Bouyrand désespère. Cela fait des mois qu’il voit, comme d’autres commerçants de Pessac Saige, le quartier délaissé. « Depuis les violences de juin, rien n’a été fait », regrette le buraliste. Dans la nuit du 29 au 30 juin 2023, dans un contexte d’émeutes en France à la suite de la mort du jeune Nahel à Nanterre, la plateforme France services, un restaurant, une boulangerie et la Caisse d’Épargne avaient pris feu, à Saige. Dix mois après, le constat est amer et les stigmates des violences encore bien présents.

    Alors, pour tenter d’alerter la mairie, Stéphane Bouyrand a lancé une pétition, il y a un peu plus d’un mois. « Nous demandons de pouvoir bénéficier d’un distributeur automatique. Nous défendons le service de proximité, d’autant que Saige est un quartier très peuplé où de nombreux usagers ont des difficultés à se déplacer », peut-on lire.

    « Les personnes âgées sont les plus touchées »

    « Plus de 400 personnes ont signé la pétition. Mais nous restons dans le flou, nous n’avons pas d’informations de la part de la mairie », poursuit celui qui tient le bureau de tabac avec sa sœur depuis plusieurs années. Si certains commerçants souhaitent rester anonymes, tous évoquent les difficultés rencontrées par les habitants, qui se plaignent de ne pas être soutenus dans leur vie quotidienne.Du côté de la pharmacie, les craintes sont partagées. « Nous avons appuyé cette pétition et incité les gens à la signer », assure Sébastien Guitton, l’un des gérants. « Notre patientèle est touchée, et nous ne voyons rien avancer depuis bientôt un an. L’absence de La Poste et d’un distributeur a un impact direct sur toute la population du quartier. Ils sont obligés d’aller au centre de Pessac, mais c’est bien trop loin. Les personnes âgées sont les plus touchées », développe-t-il. Le pharmacien évoque aussi le projet de refonte de la zone, voulue par la municipalité. « Ce qui a été brûlé devait être détruit dans ce projet, donc je crains que cela ne cristallise les choses », s’inquiète-t-il.

     

    Naji Yahmdi, l’adjoint au maire délégué à l’égalité des chances, l’emploi, l’économie sociale et solidaire et la politique de la ville, s’en défend. « Dans le cadre de notre projet de rénovation urbaine, nous voulons reconstruire l’ensemble du quartier au plus vite. Nous souhaitons tout faire pour ne pas le laisser dans cet état », explique-t-il. « Nous avons eu connaissance de la pétition assez tardivement. L’année dernière, après les événements, nous avons tenu plusieurs réunions de crise et rencontré les commerçants concernés par les dégâts », assure l’élu qui concède que ce centre commercial est délaissé par les Pessacais. « Il n’est pas agréable et certains ont même peur d’y aller. Le climat est anxiogène. Malheureusement, le sujet du distributeur ou de la poste ne dépend pas de nous. Nous avons eu des échanges avec la Caisse d’Épargne et La Poste. Ils se sont engagés à revenir dès qu’ils le pourront. »En attendant, la municipalité dit être en discussion avec le Market Oriental pour permettre l’accès à quelques services postaux dans leurs locaux.

     

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