• Précarité : les associations vent debout contre l’arrêté anti-mendicité pris à Amiens

    Précarité : les associations vent debout contre l’arrêté anti-mendicité pris à Amiens

     

     

    À partir du 1er mai et jusqu’au 31 août, du mardi au samedi, de 8 heures à 20 heures, « l’exercice de la mendicité est interdit sur le domaine public », stipule le texte signé jeudi par la maire de la cité picarde.
    ©️ KENZO TRIBOUILLARD / AFP

    Criminaliser la pauvreté pour la cacher plutôt que s’attaquer à ses causes, telle est la philosophie des arrêtés anti-mendicité pris régulièrement par certains maires sous couvert de lutte contre les « troubles à l’ordre public ». L’édile UDI d’Amiens, Brigitte Fouré, vient de s’ajouter à la cohorte au prétexte de l’approche de la période estivale et des prochains Jeux olympiques qui pourraient entraîner l’arrivée, redoute la mairie, de sans-abris chassés de Paris. À partir du 1er mai et jusqu’au 31 août, du mardi au samedi, de 8 heures à 20 heures, « l’exercice de la mendicité est interdit sur le domaine public », stipule le texte signé jeudi 25 avril par la maire de la cité picarde.

    L’argumentaire est, lui, toujours le même, pointant une pratique qui « aux abords des commerces, de manière continue et statique constitue une occupation abusive du domaine public de nature à causer des troubles à l’ordre public en générant des attroupements avec parfois de l’alcoolisation » et « les plaintes récurrentes des commerçants ainsi que les interventions multiples des forces de l’ordre pour faire cesser ces troubles (mendicité agressive, alcoolisation, gêne à la libre circulation des piétons…) ». Comble du cynisme, l’arrêté trouve aussi dans « le plan pouvoir d’achat doté de 300 000 euros, présenté le lundi 22 janvier 2024 » une justification, sous-entendant qu’on en ferait bien assez.

    « Avec quelle autre catégorie de la population une maire pourrait se permettre ça ? »

    Cette décision « nous choque toutes et tous », a réagi, dimanche sur BFMTV, Jérémy Dage, bénévole des Maraudes Citoyennes Amiénoises « On avait déjà entendu parler de cet arrêté de façon non officiel il y a quelques semaines, on avait répondu avec un rassemblement devant l’hôtel de ville. On avait prévenu que si jamais il passait on saisirait la Ligue des droits de l’Homme », rappelle le militant.

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