• Violences faites aux enfants: «On a toujours peur de dénoncer mais là, il ne s’agit pas de délation», affirme Rossignol

    MALTRAITANCE « Tout le monde doit se sentir concerné », a expliqué la ministre Laurence Rossignol…

     

    La ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol

     

    La ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol - MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

    C. Ape. avec AFP

    « Enfants en danger : Dans le doute, agissez ! » Ce mercredi, une campagne nationale avec des affiches et des vidéos est lancée pour faire connaître le 119, numéro vert de l’enfance en danger. Ce premier plan de lutte contre les violences faites aux enfants, souvent commises dans le cadre familial, veut rendre visible un phénomène sous-estimé, engageant toute la société à « prendre ses responsabilités ».

    « Sauver un enfant exige de l’intrusion », avance la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, dans les colonnes du Parisien. « Le but du plan est de dire à chacun qu’il peut être utile. D’abord, en n’hésitant pas à signaler. On a toujours peur de dénoncer mais là, il ne s’agit pas de délation. Il s’agit de mise en mouvement des services sociaux. »

    « Ce n’est pas après qu’il faut s’émouvoir, c’est avant »

    Et la ministre de rappeler que « depuis le début de l’année, entre 7 et 9 enfants sont morts de violences dans leur famille. J’ai été frappée, dans plusieurs affaires, par les réactions des voisins qui étaient extrêmement choqués par ce qui était arrivé. Ils ont fait des marches blanches, ce qui est bien. Mais certains disaient aussi : "On avait vu des choses mais on s’est dit qu’on ne pouvait pas intervenir." Or, ce n’est pas après qu’il faut s’émouvoir, c’est avant. »

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    Ce plan d’une vingtaine de mesures qui sera lancé ce mercredi, à deux mois de la fin du quinquennat, est conçu sur trois ans (2017-2019) et s’est fixé quatre objectifs : quantifier et comprendre les violences, sensibiliser et prévenir, former les professionnels et accompagner les victimes.

    « Tout le monde doit se sentir concerné »

    « Il fallait une mobilisation interministérielle pour donner de la visibilité à un sujet qui en manque terriblement et inscrire dans la durée la lutte contre ces violences », a justifié mardi à la presse la ministre, estimant que la France avait « 20 ans de retard » sur cette question.

    Selon elle, « on est ému par les drames » mais « le vrai sujet, c’est le quotidien de milliers d’enfants qui en sont victimes, qu’on ne décèle pas, ou qu’on tait car on ne sait pas à qui le dire ».

    >> A lire aussi : Pourquoi certains témoins préfèrent se taire

    « Tout le monde doit se sentir concerné, on ne veut plus entendre les voisins dire : "On se doutait un peu mais on pense que cela ne nous regardait pas" », a expliqué Laurence Rossignol.

    Pour renforcer le repérage des victimes, une convention va lier le 119 au 3919, numéro pour les violences faites aux femmes, de façon à pouvoir basculer directement les appelants de l’un à l’autre.

    Un « droit de correction » qui demeure

    Interrogée sur la décision du Conseil constitutionnel de censurer, pour des raisons de forme, le refus des violences corporelles des parents envers les enfants, la ministre a rappelé : « sur la forme, pas sur le fond… Je n’ai pas pardonné aux Républicains d’avoir saisi le Conseil constitutionnel », a-t-elle lancé.

    « Que cherchent-ils à défendre ? Le droit de frapper les enfants ? Il faut rappeler que le Code pénal interdit toute forme de violence physique aux enfants. Après, il existe cette jurisprudence qui autorise un « droit de correction ». C’est la dernière poche de violence autorisée. Personnellement, je ne sais pas comment lutter contre la violence faite aux enfants si cela ne se fonde pas sur une interdiction globale. Dans trois mois, je serai redevenue sénatrice. La première chose que je ferai, c’est déposer une proposition de loi à ce sujet. »

     


  • VIDÉO - Lee Jae-yong, le patron de Samsung Group, a été mis en examen ce mardi

     

     

    L'héritier de Samsung et quatre autres dirigeants officiellement inculpés

    • Par lefigaro.fr
    • Mis à jour le 28/02/2017 à 12:04
    • Publié le 28/02/2017 à 08:49
    •  Lee Jae-yong, le patron de Samsung Group, a été mis en examen ce mardi pour corruption et détournement de fonds avec quatre autres dirigeants dont trois ont démissionné dans la foulée.

    Nouveau coup dur pour Samsung. Son patron, Lee Jae-yong, a été officiellement inculpé ce mardi pour corruption et détournement de fonds, avec quatre autres dirigeants. Agé de 48 ans, le fils du président du premier conglomérat sud-coréen avait été arrêté le 17 février dernier. Cette inculpation signifie de manière quasi certaine qu'il sera renvoyé devant un tribunal, avec ses collègues, dont trois ont démissioné ce mardi matin. Cette annonce ajoute encore à l'onde de choc pour le groupe qui pèse le cinquième de l'économie sud-coréenne et qui se remet à peine de la débâcle de son smartphone Galaxy Note 7 aux batteries explosives.

    Le petit-fils du fondateur du groupe, devenu de facto patron de Samsung après la crise cardiaque de son père en 2014, est accusé, entre autres, d'avoir versé près de 40 millions de dollars de pots-de-vin à Choi Soon-sil, confidente de l'ombre de la présidente de Corée du Sud, Park Geun-hye, en contrepartie de faveurs politiques. Les cinq responsables devront notamment répondre des accusations de «corruption, détournement de fonds et de dissimulation de biens à l'étranger», a déclaré Lee Kyu-chul, un porte-parole du bureau du procureur spécial. Lee Jae-yong sera également accusé de parjure devant le Parlement.

    Conclusion de l'enquête politique le 6 mars

    Samsung a annoncé dans la foulée le démantèlement de son bureau stratégique, le centre névralgique de ses opérations qui supervise toutes les décisions importantes du conglomérat. Samsung démantèle aussi son puissant service chargé du lobbying auprès du gouvernement. «Reste à savoir s'il s'agit d'une nouvelle mesure cosmétique pour détourner les critiques de l'opinion», a commenté Chung Sun-sup, directeur de chaebol.com, site de surveillance du comportement des entreprises.

    Cette affaire a pris une tournure très politique depuis des mois. Éclaboussée, la chef d'État, Park Geun-hye, a été destituée par le Parlement début décembre. Le porte-parole du procureur spécial a déclaré que le cas de la présidente Park, qui restait suspecte, serait confié à des procureurs et que d'autres conglomérats pourraient être visés par l'enquête. Park Geun-hye, 64 ans, est accusée, avec une amie et un de ses anciens conseillers, tous deux mis en examen, d'avoir fait pression sur de grandes entreprises sud-coréennes, dont Samsung, pour qu'elles fassent des dons à deux fondations mises en place pour soutenir ses initiatives politiques. Le bureau du procureur spécial annoncera officiellement le 6 mars les conclusions de son enquête. De son côté, Lee Jae-yong dément toutes les accusations portées contre lui.

    (Avec agences)