• Sans-abri : après la rue, «arriver dans un logement, c’est un séisme»

    Reportage

    Sans-abri : après la rue, «arriver dans un logement, c’est un séisme»

    Depuis 2011, le dispositif «Un chez-soi d’abord» offre un appartement à des personnes sans domicile fixe atteintes de troubles psychiatriques et les aide dans leur réinsertion.

     

    Portrait de Bambi chez lui, dans son logement social du XIIIe arrondissement de Paris, géré par l'association Aurore, le 14 juillet. (Cyril ZANNETTACCI/VU' pour Libération)

     

    par Elsa Maudet

    publié le 21 juillet 2021 à 19h54
     
     
     

    La tournée démarre chez Stéphane (1). Le grand homme brun aux cheveux mi-longs, une barbe blanchissante s’échappant de son masque, reçoit dans son studio, debout, au milieu des tours de CD, commodes et valises récupérées çà et là, son matelas posé à la verticale contre l’unique fenêtre, lui qui préfère dormir à même le parquet, «à la japonaise». «Comment tu vas ?» interroge Pierre-Pascal Vandini, médecin généraliste spécialisé en psychiatrie et addictologie. «Il n’y a pas de très haut, il n’y a pas de très bas. Tout est bien», répond l’hôte.

    Stéphane est soucieux de ne pas se laisser grignoter par la «négativité». Mais finit par baisser un peu la garde. Certes, il ne connaît pas de «très bas», mais il n’a pas de boulot, et ça le pèse. «Je me déçois. Je m’en veux un peu. Je pourrais faire mieux», juge le quinquagénaire. Une déception d’autant plus grande qu’il est le premier à être entré dans le dispositif Un Chez-soi d’abord, il y a de cela neuf ans, …

     

     

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