• Réforme de l’assurance-chômage: des doutes sur son efficacité

    Une telle réforme n’aurait qu’un impact très marginal sur les finances publiques et incertain sur l’emploi
     
     
     
    Les faits -

    Un an après la mise en œuvre de la dernière réforme de l’assurance-chômage, le gouvernement annonce, pour des motifs budgétaires, souhaiter durcir encore l’éligibilité, le montant et la durée de l’assurance-chômage. Or, l’assurance-chômage ne doit pas être considérée comme une variable d’ajustement des recettes.

     

    La réforme de 2019-2021, un pilier du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, a notamment eu pour objectif de durcir la condition d’éligibilité de quatre à six mois de travail sur les deux années précédant la fin de contrat (trois pour les travailleurs de 53 ans et plus) et de modifier la répartition du capital de droit, en particulier pour les travailleurs ayant alternés des périodes d’emploi et de chômage (facteur de réduction de l’allocation). Pour ces trajectoires professionnelles, l’allocation journalière a été réduite mais perçue plus longtemps afin d’encourager un retour à l’emploi plus rapide et durable. Par la suite, en février 2023, la durée d’indemnisation est devenue dépendante du taux de chômage, diminuant s’il est inférieur à 9 % et s’il n’augmente pas de plus de 0,8 point sur un trimestre.

     

  • Finances publiques : le piège du mensonge sur les retraites

    Trucages et manipulations ont permis de masquer la réalité quasi-mathématique du déséquilibre structurel de la branche vieillesse. Ils rendent aujourd’hui tout redressement illusoire.
     
     
     

    Soyons lucides : la France ne réussira pas à redresser ses finances publiques d’ici à 2027. L’imprévoyance coupable du gouvernement, le déni du PS, l’incompétence de LFI et du RN, les reniements de LR auront tous contribué à précipiter le krach budgétaire. Mais la perte de contrôle sur les déficits, nourrie par cet aveuglement commun, remonte en fait à... la réforme des retraites. Censé éclairer le débat, le Conseil d’orientation des retraites aura contribué à l’obscurcir pour mieux le fausser. C’est terminé !

     

     

     

    Dans une note préparatoire au prochain rapport, le nouveau président du COR tente une opération vérité qu’il faut saluer. Elle consiste à ne retenir qu’un seul scénario (et pas trois !), basé sur une hypothèse réaliste de productivité – un indicateur clé pour prévoir les recettes. C’est donc la fin d’une confusion savamment orchestrée, visant à afficher un équilibre aussi artificiel que trompeur ! Le COR devrait aller plus loin encore, et dénoncer cette convention comptable absurde qui éclipse 48 milliards de sur-cotisations versées par l’Etat et les collectivités aux agents retraités.

     

    Bercy l’a dit : pas de recul des dépenses sans réduction de leur volet social (le plus élevé au monde). Mais le rendez-vous manqué de 2023 l’empêche d’enchaîner : pas de baisse significative des dépenses sociales sans diminution de la charge des retraites – la moitié du total. Et pas non plus de résorption structurelle du déficit public, causé pour les deux tiers par le déséquilibre réel de la branche vieillesse. Trucages et mensonges ont permis de masquer cette réalité quasi-mathématique. Ils rendent aujourd’hui tout redressement illusoire.

     

    Gouverner, c’est contraindre, assurait Pompidou : « C’est conduire les hommes collectivement vers des objectifs qui ne leur sont ni naturels, ni clairement perceptibles. » Vers une nouvelle réforme des retraites ?





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