• Les partenaires sociaux à nouveau au chevet des retraites complémentaires

    Syndicats et patronat se réunissent ce lundi pour examiner l’état du régime. Ils vont devoir décider comment combler le déficit et reconstituer les réserves.

     

    Le régime de retraites complémentaires du privé a accusé un déficit de 4,5 milliards d’euros dû au chômage partiel et à la perte d’activité en 2020. ARNAUD ROBIN/Le Figaro Magazine

     

    Alors qu’Emmanuel Macron s’interroge sur la manière de relancer la réforme des retraites, les partenaires sociaux se penchent de leur côté sur l’avenir du régime de retraites complémentaires du privé, mis à mal par la crise sanitaire. Syndicats et organisations patronales, gestionnaires du régime Agirc-Arrco qui verse chaque année 80 milliards d’euros de pensions à 13 millions de retraités du privé, se réunissent en effet ce lundi pour examiner l’état du régime qui est sorti de la trajectoire qu’ils lui avaient fixée.

    «Nous avons alerté les partenaires sociaux, car les hypothèses de départ ne sont plus respectées», indique Didier Weckner (Medef), président du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco. «La crise Covid fait qu’on ne respecte plus les paramètres, il faut donc se mettre d’accord pour voir si on bouge quelque chose», confirme Brigitte Pisa (CFDT), vice-présidente.

    D’une part, le régime accuse un déficit d’environ 4,5 milliards d’euros, dû au chômage partiel et à la perte d’activité qui ont engendré moins de rentrées de cotisations. D’autre part, les réserves ont baissé de 65 à 61 milliards d’euros, et la règle voulant qu’elles représentent au minimum six mois de prestations pourrait ne plus être tenue d’ici à 2033.

    Trois solutions sur la table

    La première réunion, ce lundi, doit permettre aux partenaires sociaux de se mettre d’accord sur les chiffres. Lors des séances suivantes, ils devront décider des mesures à prendre pour ajuster le tir. Syndicats et patronat se donnent trois semaines pour s’entendre et signer un avenant au précédent accord datant de 2019, ou carrément renégocier un nouvel accord national interprofessionnel (ANI).

    «On va regarder les chiffres, ensuite, chacun réfléchit et revient avec des propositions, indique prudemment Frédéric Sève (CFDT). Mais le régime est costaud. Il faut d’abord voir les évolutions possibles, en fonction de la nature de la reprise.» Le patronat est, lui, déterminé à redresser la barre. «On attend des partenaires sociaux qu’ils agissent. Il faut trouver un plan de retour à l’équilibre et une stratégie de reconstitution des réserves», affirme Éric Chevée (CPME).

    Pour cela, il n’y a que trois solutions: augmenter les cotisations, baisser les pensions ou relever l’âge de départ. Avec un panachage possible. D’ores et déjà, un consensus se dégage pour ne pas augmenter les cotisations, déjà à un niveau record, et ce n’est pas le moment en sortie de crise. «Ce serait la spirale de la mort pour casser la relance», assène le Medef. Autre solution: geler l’évolution des pensions.

    Une solution qui suppose de revenir sur l’accord de 2019 prévoyant qu’elles seraient indexées sur l’inflation jusqu’en 2022. Le patronat y est favorable. «Les salariés ont plus souffert de la crise que les retraités», justifie Éric Chevée. Mais les syndicats ne veulent pas toucher au pouvoir d’achat des retraités, la CGT refusant d’opposer «les intérêts des actifs et des retraités». Idem chez FO. «Pas question de désindexer les pensions», affirme Michel Beaugas, qui propose, plutôt, «d’accepter, sur une période de temps limitée, d’avoir 40 % de réserves au lieu de 50 %».

    Enfin, dernière solution, relever l’âge. Les partenaires sociaux ont déjà mis en place, depuis le 1er janvier 2019, un système de bonus/malus autour d’un âge pivot de 63 ans pour inciter les salariés du privé - même ceux ayant tous leurs trimestres - à retarder leur départ d’un an. Sinon, une décote de 10 % est appliquée sur leur pension durant trois ans. Le mécanisme devait être réexaminé en 2021, mais déjà les syndicats le jugent inefficace. «Ce bonus-malus n’a pas fait changer les comportements. Seulement 50 % des gens sont partis un an plus tard, les autres sont partis avec la décote. Et cela n’a rapporté que 325 millions au régime. Bref, ça ne marche pas», observe Frédéric Sève. «Il faut arrêter, ce n’est pas convaincant», conforte Michel Beaugas.

    Décote plus longue ou plus dure

    Côté patronat, on estime que si le système n’est pas efficace, c’est qu’il n’est pas assez incitatif: il faudrait une décote plus longue ou plus dure. En tout cas, pas question de revenir en arrière. «Impossible d’envoyer le signal politique que relever l’âge ne sert à rien», indique Éric Chevée, les employeurs militant pour porter à 64 ans la borne d’âge pour le régime général…

     

    Une chose est sûre: syndicats et patronat ont intérêt à s’entendre et montrer au gouvernement qu’ils sont des gestionnaires responsables. C’est une condition sine qua non s’ils veulent sauver le rôle du paritarisme dans la future réforme des retraites.

     


  • Retraites, assurance-chômage...: «Des réformes nécessaires au rééquilibrage des comptes publics», explique Laurent-Martin (LREM)

    Ce jeudi, Olivier Baccuzat reçoit Laurent Saint-Martin, tête de liste LREM aux régionales en Île-de-France

    A partir de dimanche, le couvre-feu est levé. Une bonne nouvelle pour le moral des Français, mais l’est-ce aussi pour les candidats de la majorité, qui ne sont pas au mieux dans les sondages ? «C’est surtout bon pour le pays», estime Laurent Saint-Martin, qui se réjouit de constater que «les efforts des Français ont enfin porté leurs fruits», avant de se présenter comme le «candidat de l’optimisme» dans cette campagne.

    Anne Hidalgo, la maire de Paris, vient de décider de la fin de la gratuité du stationnement des motos et des scooters dans la capitale et a fortement relevé les tarifs horaires des automobilistes «visiteurs». Notre invité pense-t-il, à l’instar de la candidate de la droite Valérie Pécresse, qu’il s’agit là d’«écologie punitive» ? «La lutte contre le réchauffement climatique, c’est deux salles deux ambiances. Il y a ceux qui punissent, taxent, et ceux qui accompagnent d’une manière positive». Cette mesure, que critique Laurent Saint-Martin, s’inscrit selon lui parfaitement dans «la continuité de la politique d’Anne Hidalgo et d’Audrey Pulvar». Et d’ajouter que «l’automobiliste n’est pas l’ennemi de la région Ile-de-France».

    «Le projet de Laurent Saint-Martin, c’est mon bilan. Il copie tout ce que j’ai fait et il explique que c’est son projet (...). C’est le roi de la récup, mais il paraît que le recyclage est important aujourd’hui et nous voulons faire de l’Île-de-France une région circulaire». Ces propos ont été tenus hier par Valérie Pécresse, la présidente sortante de la région. «L’aide au financement des véhicules propres, je suis le premier à l’avoir présentée, se défend Laurent Saint-Martin. Et je ne traite pas les autres de “roi de la récup” parce que mon programme est en logiciel libre. C’est très bien si mes propositions sont considérées comme utiles et reprises. Je voudrais dire à Valérie Pécresse que je ne fais pas de la récupération mais de la réparation. Ce qu’elle n’a pas fait en six ans, je le ferai dans les six prochaines années.»

    Enfin, la Cour des comptes alerte sur les dégâts du «quoi qu’il en coûte». Dès 2023, il faudra s’attaquer à la réforme de l’Etat, aux retraites, à l’assurance-maladie, aux politiques de l’emploi, aux minima sociaux et à la politique du logement, estime les magistrats de la rue Cambon. «Si nous avons fait face à la crise et si nous pouvons faire la relance, c’est parce que nous avons une crédibilité sur les marchés qui nous permet d’emprunter, explique le rapporteur général du budget. Ce qui devra conduire à l’équilibre de nos comptes sociaux sur le moyen et le long terme, par la mise en place de réformes structurelles, conclut-il.»

     

     





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