Catherine – dont le prénom a été changé –, 64 ans, rêvait d’embrasser cette profession depuis petite. Celle qui a été assistante sociale pendant 35 ans en Haute-Vienne a vu petit à petit son métier s’éloigner des réalités du terrain.
À 28 ans, déjà mariée, mère d'un petit, j’ai démarré ma carrière d’assistante sociale. J’avais de l’enthousiasme. Beaucoup d’enthousiasme.
Une fois mon diplôme d’État en poche en 1988, je n’ai pas voulu traîner avant d’exercer. Un hôpital de Haute-Vienne cherchait des assistantes sociales pour assurer des remplacements l’été. Cela met dans le bain, mais pas celui que l’on veut. Car j’avais idéalisé l’intégration dans une équipe, le rôle d’une assistante sociale en milieu hospitalier. En réalité, on nous sollicitait surtout pour vider les lits, libérer de la place. Une mission éloignée de ce que l’on avait appris en cours.
« Ceux qui ont besoin de nous »
Les contacts avec les équipes soignantes et les malades étaient limités. Il fallait respecter des procédures, tout était réglé comme sur du papier à musique. À l’époque, à l’hôpital, les équipes avaient la vision d’une assistante sociale déambulant dans les couloirs, l’agenda sous le bras. Reste à savoir si cela a changé… Je suis quelque peu pessimiste !