• Covid-19 : faut-il une troisième dose de vaccin pour tous les adultes?

    La généralisation du rappel servirait de bouclier antivirus mais la priorité des autorités reste de convaincre les plus fragiles. 

    Vaccination à Londres, décembre 2020.

    Vaccination à Londres, décembre 2020. (Reuters)
     

    Jamais deux injections sans trois? L'idée semblait incongrue il y a quelques jours encore mais elle s'immisce dans le débat. D'autant que le gouvernement allemand a plaidé, vendredi, pour la généralisation d'une dose de rappel vaccinal six mois après la dernière piqûre. Pour l'instant, seul Israël a lancé une telle campagne et l'Italie l'envisage pour janvier. En France, la troisième injection est réservée aux plus de 65 ans, aux personnes vulnérables jeunes ou aux soignants. Des études en population ont en effet montré que la protection contre les formes graves diminuait au fil du temps chez les plus âgés. En cause, le vieillissement du système immunitaire.

    Lire aussi - Face au retour du Covid, Emmanuel Macron est confronté à un dilemme avant son allocution

     

    Mais le succès des injections de masse en Israël, qui pourrait avoir freiné le virus, et un article paru récemment dans la revue New England Journal of Medecine, suggérant que la protection contre les formes sévères chuterait aussi chez les moins de 65 ans avec le temps, pourraient étayer le bénéfice d'un rappel pour tous. Cependant, selon Alain Fischer, le "­Monsieur ­Vaccin" du gouvernement et président du conseil d'orientation de la stratégie ­vaccinale, l'heure n'est pas venue : "L'étude du New ­England est critiquable, notamment car l'effectif est faible. Des données plus solides, françaises et britanniques, n'ont pas montré de baisse de la protection contre les formes graves chez les moins de 65 ans en bonne santé. Personnellement et sans m'exprimer au nom du conseil, j'y suis opposé. Mais ma position pourrait changer au vu de nouvelles données ou si la circulation du virus s'accélérait comme en Allemagne."

    Un bouclier contre le Covid

    C'est justement l'un des arguments avancés par ceux qui réfléchissent au rappel pour tous : la protection contre la transmission diminue avec le temps même chez des personnes jeunes. Une généralisation du rappel pourrait jouer le rôle d'un bouclier anti-Sars-CoV-2, en diminuant le risque d'infection chez les gens vaccinés et en ­protégeant indirectement les non-vaccinés.

    Chaque petit point de pourcentage de gagné, ce sont des vies sauvées

    Aux yeux d'Alain Fischer, l'enjeu est plutôt de convaincre les personnes fragiles de la pertinence d'une troisième injection : "Pour l'instant, la campagne de rappel se déroule bien mais on peut mieux faire. Il faut passer de 65-70% de plus de 65 ans protégés à 90%. Les personnes plus jeunes atteintes de comorbidités, elles, ne sont que 20% environ à avoir reçu un rappel et c'est insuffisant. Globalement, on n'a pas atteint la moitié de la cible, il faut accélérer." Pour cela, il plaide pour "encore plus de pédagogie". Son autre priorité? Les plus de 85 ans non vaccinés, immunisés à 87%. "Des efforts énormes sont faits pour aller vers eux. Chaque petit point de pourcentage de gagné, ce sont des vies sauvées."

     
     
    « enquête sur ce chiffre qui fait peurVoitures électriques : en Île-de-France, la course aux bornes de recharge est lancée »