• France Inter : Charline Vanhoenacker dédie son émission à Guillaume Meurice, Djamil le Shlag démissionne de la station en direct

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    France Inter : Charline Vanhoenacker dédie son émission à Guillaume Meurice, Djamil le Shlag démissionne de la station en direct

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    Charline Vanhoenacker a fait de son émission du dimanche 5 mai un hommage à l’humoriste mis à pied, au nom de la liberté d’expression. L’un des comiques a même profité de sa chronique pour annoncer qu’il démissionnait de l’antenne publique.

    par LIBERATION et AFP

    publié aujourd'hui à 7h37
     

    Le conflit est bel et bien ouvert. Trois jours après la suspension de Guillaume Meurice par Radio France, Charline Vanhoenacker a pris son parti en faisant de son émission le Grand dimanche soir un hommage à l’humoriste, au nom de la liberté d’expression. Au cours de l’émission, l’un des humoristes, Djamil le Shlag, a carrément décidé de claquer la porte en direct, en soutien à Guillaume Meurice.

    «C’était ma dernière chronique»

    «Perso, je ne vois pas ce qui est choquant à comparer Nétanyahou à une sorte de nazi sans prépuce. Cette phrase n’est pas offensante et je sais de quoi je parle, moi-même je n’ai pas de prépuce», a d’abord lancé Djamil le Shlag dans l’hilarité générale. Avant de dire qu’il ne se sentait plus libre à l’antenne. «Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ? Perso, je suis un Arabe en France, j’ai toujours été menacé de me faire virer. […] J’en tire les conclusions en me retirant du service public après l’émission, c’était ma dernière chronique. […] Dans cette station, je ne me sens plus dans mon safe space».

    C’était là l’une des nombreuses bravades de cette émission au cours de laquelle la place habituelle dans le studio de Guillaume Meurice a symboliquement été laissée vide. Il «n’a pas le droit d’être avec nous ce soir, Inter l’a envoyé en internat pour le remettre dans le droit chemin», a ironisé Charline Vanhoenacker au début de son émission. Guillaume Meurice a été suspendu jeudi dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement pour avoir réitéré ses propos polémiques sur Benyamin Nétanyahou, tenus fin octobre, comparant le dirigeant israélien à une «sorte de nazi mais sans prépuce». Une plainte pénale avait été déposée contre lui à la suite de ces propos, l’accusant d’antisémitisme, mais elle a été classée sans suite.

     

    «L’extrême droite a décidé de nous faire taire»

    «Certains d’entre vous se demandent pourquoi on n’est pas en grève. On est des spécialistes de la grève, on les a toutes faites depuis dix ans et on connaît les règles : préavis de cinq jours à Radio France. Vous ne voudriez pas qu’en plus on se mette hors-la-loi ?» a aussi dit Charline Vanhoenecker. «Comme l’extrême droite a décidé de nous faire taire ce soir, on ne va tout de même pas leur laisser ce plaisir», a poursuivi l’animatrice, réservant plusieurs piques au groupe public. «A force de passer plus de temps aux RH et à la PJ [police judiciaire, ndlr] qu’à écrire des blagues, on va finir par donner raison aux gens qui disent que l’argent public est mal dépensé», a-t-elle déroulé. «En matière de liberté d’expression, même s’il faut monter sur le terrain sur une seule jambe et les yeux bandés, on va le jouer ce match», a-t-elle promis. «La solidarité, ça existe encore, et c’est la meilleure défense.»

    Au nom de cette solidarité également, un autre humoriste de la troupe, Aymeric Lompret, a diffusé pendant une chronique des extraits de micro-trottoir humoristique de Guillaume Meurice, contournant ainsi la sanction. «On a les sons du reportage de Guillaume. […] On a décidé, nous, et j’ai validé parce que j’ai de l’autorité – vous l’avez vu –, de confier ces sons à Aymeric pour qu’il en fasse un peu de comique d’investigation», a justifié Charline Vanhoenacker.

    Convoqué le 16 mai, Guillaume Meurice a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de responsables de gauche, après cette mise à pied qui a suscité l’inquiétude de nombreuses personnalités quant au respect de la liberté d’expression et de caricature par le service public. Guillaume Meurice avait déjà écopé en novembre d’un avertissement de la direction de Radio France, qu’il conteste devant les prud’hommes.

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