• Interdire Facebook aux moins de 16 ans? «Mieux vaut éduquer qu'interdire bêtement»

    Interdire Facebook aux moins de 16 ans? «Mieux vaut éduquer qu'interdire bêtement»

    VOUS TEMOIGNEZ Le gouvernement souhaite instaurer une limite d'âge pour accéder à Facebook...

    Tristan Lescot

    Publié le 15/12/17 à 09h35 — Mis à jour le 15/12/17 à 11h23

     

     

    Facebook bientôt interdit aux moins de 16 ans ? — Pxhere

    • Le gouvernement réfléchit à interdire Facebook aux moins de 16 ans.
    • La mesure pourrait s’étendre à d’autres réseaux sociaux.
    • Nos internautes oscillent entre approbation et franche perplexité.

    Wesh le jeune, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi. En tout cas, si tu as moins de 16 ans. Le gouvernement, par la voix de la garde des Sceaux, souhaite t’interdire l’accès à Facebook à moins que tu n’aies l’accord de tes parents. Passons maintenant aux bonnes nouvelles. La mesure envisagée par l’exécutif paraît difficilement réalisable dans les faits. Le texte présenté ce mercredi matin au Conseil des Ministres (dans le cadre du projet de loi concernant la protection des données personnelles) va dans le sens d’un contrôle a priori. Or, comme l’observe Gilles Buis, avocat spécialisé dans les secteurs de la communication et de la distribution :  « Vérifier l’âge avant l’inscription paraît utopique et cela donnerait des informations personnelles supplémentaires », c’est-à-dire irait strictement à l’opposé de l’esprit voulu par la loi. Deuxième raison de te réjouir, à en croire les internautes de 20 Minutes, les parents ne sont pas vraiment fans de cette proposition.

     

    «Mieux vaut éduquer plutôt qu’interdire bêtement»

    Ainsi, Laura est perplexe quant à l’efficacité de cette mesure. Selon elle, les parents sont complètement dépassés par leurs enfants en matière d’internet 2 ou… 3.0 : « De tout temps, les enfants/ados ont fait des trucs dans le dos de leurs parents. Ce n’est pas ça qui va les arrêter, surtout que la majorité est bien plus calée sur le Web que leurs parents ! » Elle trouve également l’attitude du gouvernement infantilisante et outrepassant ses prérogatives : « En plus, 16 ans, n’exagérons rien… On ne parle pas d’une soirée en boîte de nuit, juste de pouvoir partager avec ses potes. Aux parents/instituteurs de sensibiliser sur les dangers du net et le harcèlement. »

    Chacun son rôle, c’est également le sentiment de Mireille : « Mieux vaut éduquer les enfants au monde qui les attend plutôt qu’interdire bêtement. » Elle pointe un autre oubli dans le raisonnement de l’exécutif : l’attirance « du fruit défendu beaucoup plus motivant que l’attrait du réseau en lui-même ». Quant à Marianne, elle se veut tout simplement pragmatique : « Si les parents mettent le contrôle parental et qu’ils surveillent, ça ne devrait pas trop poser de problème, interdire pourquoi ? Internet, ils l’ont à l’école… »

     

    L'interdiction, c'est oui

    Rassuré le jeune ? N’allons pas trop vite en besogne, d’autres parents défendent la position du gouvernement. Kool56 a trois enfants dont deux au collège. Pour les convaincre de ne pas utiliser Facebook, elle a utilisé un argument choc, le dialogue. Cependant, la nocivité des réseaux sociaux lui paraît évidente : « Ils ont bien vu comment leurs amis pouvaient être malheureux avec des remarques sur les réseaux sociaux. » Pour les préserver d’éventuels acharnements et de propos blessants sur le Web, elle est très favorable à l’interdiction aux moins de 16 ans.

    Jeune papa, Julien est sur la même ligne. Utilisateur régulier de Facebook, il est souvent effrayé par ce qu’il voit apparaître dans son fil d’actualité alors que rien dans ses actions ne justifierait la présence de tels éléments : « Des choses violentes, racistes, haineuses, sexuelles… »

    Il pose des constats légitimes : « Si un adulte va pouvoir faire la part des choses, c’est plus compliqué pour un enfant ou un jeune plus facilement influençable ou impacté par certaines publications. Et si on interdit à un jeune d’aller voir un film au cinéma pour sa violence ou ses propos, je ne vois pas pourquoi on le laisserait aller librement sur les réseaux sociaux sachant qu’on peut y trouver bien pire. » et insiste : « Et je ne parle même pas des personnes malveillantes sur ces réseaux qui vont parfois se faire passer pour quelqu’un d’autre afin de profiter de la naïveté des plus jeunes avec de mauvaises intentions, le lynchage public chez les enfants qui peuvent avoir des conséquences dramatiques, etc. »

     

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