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Par rsfrontieres le 13 Août 2022 à 11:01
Comment la fumée des incendies impacte la santé de tous
Des odeurs de feu de bois à Paris quand la forêt brûle en Gironde ? Normal. C’est une pollution aux particules fines qui sera de plus en plus fréquente.
Avignon sous un nuage de fumée noire lors de l'incendie dans le massif de la Montagnette, en juillet 2022. © REY Jérôme / MAXPPP / PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPPPar Olivier Hertel
Publié le 13/08/2022 à 08h00Le chiffre donne le tournis : environ 50 000 hectares de forêts seraient déjà partis en fumée cette année en France, selon des données satellitaires européennes. C'est plus de trois fois la moyenne annuelle de la dernière décennie. Et nous ne sommes qu'en août. Outre leurs effets environnementaux, paysagers et économiques, les incendies ont aussi un impact sur la santé. Certains bien connus, d'autres insoupçonnables.
Les populations les plus à risque sont bien sûr celles qui se trouvent au plus près du feu. Pour les pompiers, par exemple, malgré leurs équipements de protection et leur expertise, les effets sur la santé vont, entre autres, de la simple crampe liée à la déshydratation, très handicapante dans l'action, au redoutable coup de chaleur pouvant être fatal. Les habitants encore a...
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Par rsfrontieres le 12 Août 2022 à 11:15
Crise de l’hôpital : « Et si c’était à refaire ? » Six ex-ministres de la santé reviennent sur vingt ans de réformes
Jean-François Mattei, Xavier Bertrand, Philippe Bas, Roselyne Bachelot, Marisol Touraine, Agnès Buzyn. Tous sont passés par l’Avenue de Ségur, et tous ont accepté d’évoquer ce qui aurait dû être décidé, ou au contraire ne pas être lancé, ces vingt dernières années pour éviter la situation actuelle.
Le ministre de la santé Jean-François Mattei et le secrétaire d’Etat aux personnes âgées Hubert Falco visitent le service des urgences de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le 13 août 2003. THOMAS COEX / AFP
« Tout notre système de santé est à bout de souffle. » C’est lors de sa prise de fonctions, en juillet, que le nouveau ministre de la santé et ancien chef des urgences de l’hôpital de Metz-Thionville, François Braun, a dressé ce constat alarmiste. La pénurie de médecins, d’infirmières et d’aides-soignantes a déjà provoqué, aux premiers jours de l’été, la fermeture ou le fonctionnement dégradé de plus de cent vingt services d’urgence dans le secteur public.
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Pour remonter aux racines de cette crise profonde du système hospitalier, Le Monde a interrogé plusieurs des ministres de la santé qui se sont succédé au cours de ces vingt dernières années : Jean-François Mattei (2002-2004), Xavier Bertrand (2005-2007, puis 2010-2012), Philippe Bas (quelques mois en 2007, mais aussi ministre délégué à la Sécurité sociale de 2005 à 2007), Roselyne Bachelot (2007-2010), Marisol Touraine (2012-2017) et Agnès Buzyn (2017-2020). Nous leur avons demandé, si c’était à refaire, quelles réformes auraient dû être engagées ou au contraire amendées, pour éviter la crise actuelle. Tous ont un regard critique sur la politique de santé engagée depuis le tournant du XXIe siècle, mais souvent moins sévère sur leur propre bilan Avenue de Ségur.
Le numerus clausus ou la chute du nombre de médecins
La France estime dans les années 1970 qu’elle risque d’avoir trop de médecins. Un numerus clausus est alors mis en place pour limiter le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine, sans réelle évaluation des besoins en santé, en partant de l’hypothèse que plus il y a de médecins, plus il y a de prescripteurs et plus le déficit de la Sécurité sociale se creuse. Le monde médical y voit aussi son avantage : contenir le nombre de praticiens permet de limiter la concurrence et de garantir les revenus. La mesure conduit logiquement à un effondrement du nombre de médecins formés, avec une diminution de près de 60 % au milieu des années 1990.
« Quand je suis arrivée au ministère en 2017, raconte l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn, je savais que le système de santé était en tension. La première chose que j’ai demandée à mes équipes a été de me montrer les projections démographiques. Quand j’ai vu les courbes, j’ai été paniquée. J’ai vu que les départs à la retraite projetés des médecins formés dans les années 1970 et le nombre de médecins formés faisaient une courbe en V, dans les dix ans à venir. Nous n’avions aucun moyen de maintenir le même nombre de médecins – déjà insuffisant en 2017 – sur le territoire. »
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