• Je vous rassure, ASTRID n'est pas une pute de luxe mais l'Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration.

    Bien qu'il s'agisse d'un projet français, on emploie l'anglais car ça fait plus sérieux et surtout plus crédible que Surgénérateur Superphénix (d'autant que l'abréviation n'est pas terrible).

    Et oui, ASTRID n'est rien d'autre qu'un surgénérateur qui utilise les neutrons rapides (20 000 km/s quand les lents de la fission d'U235 sont à 2 km/s) et aussi le sodium liquide comme refroidisseur et comme caloporteur. ASTRID est différent de Superphénix car il est plus sûr, des dispositions ont été prises en cas de vidange de la cuve du réacteur, ainsi que d'autres mesures que je ne vais pas détailler. Ce qu'il y a d'inquiétant c'est qu'il s'agit du même argument que l'EPR, une centrale identique aux autres centrales Rep (réacteur à eau pressurisée), mais plus sûre. Or jamais la construction d'une centrale Rep n'a eu autant de problèmes liés à la sécurité que l'EPR.

    Allo ASTRID, où en êtes-vous ? Eh bien, non seulement je ne suis pas née, mais je suis toujours dans la phase de conception depuis 2012. Cette phase (dossier de pré-étude) sera terminée en 2019. Une étude dont le coût a été évalué à 630 millions d'euros et qui va se terminer à 1 milliard d'euros en 2019.

    Pourtant sur le papier, le Surgénérateur c'est l'avenir de l'humanité.

    Dans une centrale Rep, on utilise l'uranium 235 qui est fissile. Or l'uranium naturel est composé de 99,3 % d'isotope 238 et seulement 0,7 % d'isotope 235. L'U235 doit être enrichi à hauteur de 3,5 %. Les neutrons sont ralentis par un modérateur, l'eau préssurisée ou le graphite dans la filière RMBK. Le surgénérateur n'utilise pas de modérateur, ni d'U235 mais du plutonium 239 qui est fissile et qu'on trouve en beaucoup plus grande quantité que l'U235. L'U238, qu'il soit naturel ou appauvri (=déchets), lorsqu'il est bombardé de neutrons issus de la fission du plutonium 239, produit à son tour du plutonium 239 (d'où le terme de surgénération). Aurait-on inventé le mouvement perpétuel des neutrons ?

    Les déchets ultimes d'uranium, dits actinides mineurs, resteront radioactifs durant 100 000 ans. Une fois réutilisés par ASTRID, la période passe de 100 000 à 300 ans. Le pied, non ? Le stock de déchets ultimes actuels, en France, est de 250 000 tonnes. La densité de l'uranium est de 18,5, ce qui fait un volume total de 13 514 m3 ; franchement pas de quoi s'affoler, si on sait que stocké dans des piscines d'eau déminéralisée, il n'y a aucun risque. Si les partisans d'ASTRID, croyaient vraiment au projet, pourquoi vouloir, à tout prix, prévoir un site d'enfouissement des déchets ultimes ? Quand on prévoit une période de 100 000 ans, on n'est pas à quelques dizaine d'années près. Si le futur d'ASTRID était si merveilleux, il serait inutile d'envisager des sites d'enfouissement.

    Le seul surgénérateur qui a fonctionné durant une longue période (mais avec des interruptions quasi annuelles) est le BN 600 soviétique. Si le succès avait été au rendez-vous, pourquoi les Russes n'auraient-ils pas poursuivi en construisant des dizaines de surgénérateurs ? Le BN 800 a bien été construit mais sur le site du BN 600. Mais les champions du scénario catastrophe restent les Japonais. Le surgénérateur de Monju est mis en service à la fin des années quatre-vingt-dix et immédiatement, un important incendie, dû à une fuite de sodium, provoque l'arrêt de la centrale durant 14 ans. Quelques mois après la remise en service, une masse de 300 kg tombe dans le réacteur. Monju est définitivement arrêté, il aura produit le KWh le plus cher du monde. La facture de Monju est de 8,15 milliards d'euros et de 3,06 milliards pour le démantèlement.

    J'ai trouvé cet article dans les blog de Médiapart (je suis abonné). A aucun moment l'auteur ne parle de la dangerosité du plutonium 239. Si le plutonium 239 venait à s'échapper du réacteur, ce sont des milliers de morts qu'il faudrait déplorer. Mais il est aussi vrai qu'il n'y a jamais eu de fuite de plutonium 239 et en dehors d'une explosion du réacteur, je ne vois pas comment cela est possible. En revanche, on a déjà eu droit à des fuites de sodium liquide, qui s'enflamme au contact de l'air et explose au contact de l'eau. Le plus remarquable dans notre belle démocratie, c'est qu'on prélève un milliard d'euros dans la poche du contribuables sans l'informer sur la destination et la finalité de ce prélèvement.

     


  • La nouvelle version de Snapchat sépare le social des médias

    WEB En difficulté, la messagerie américaine lance une nouvelle version...

    20 Minutes avec AFP

    Publié le 30/11/17 à 02h24 — Mis à jour le 30/11/17 à 02h25

     

    « Jusqu’à présent, les réseaux sociaux ont toujours mélangé photos et vidéos émanant des amis avec des contenus provenant d’éditeurs ou de créateurs », explique son patron Evan Spiegel dans une vidéo. Le Snapchat nouveau sépare les deux. L’app est toujours centrée sur l’appareil photo/caméra pour capturer un moment illico. En swipant à gauche, on arrive sur les stories et les messages de ses amis. A droite, on trouve tous les contenus de la section « Discover », notamment des journaux.

    443 millions de dollars de pertes au troisième trimestre

    Ces nouveautés vont permettre de « renforcer nos relations avec nos + amis + et nos relations avec les médias. Cela donnera (aussi) un meilleur moyen aux éditeurs de distribuer et + monétiser + » leurs contenus, a précisé le patron de Snap Evan Spiegel dans un texte publié sur le site d’informations Axios.

    Snap avait annoncé début novembre une perte nette au troisième trimestre de 443,2 millions de dollars, soit près de quatre fois plus qu’un an plus tôt. Comme Twitter, Snap peine à convaincre les marchés de sa capacité à transformer sa fréquentation en revenus (« monétisation »), notamment par le biais de la publicité et des données vendues aux annonceurs. De plus, si le nombre d’utilisateurs quotidiens s’inscrivait en hausse (à 178 millions), le ralentissement du rythme de progression semble inquiéter les investisseurs.

    Snap n’a cessé de reculer en Bourse et s’échange aujourd’hui à un cours 20 % plus bas qu’à ses débuts.