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    Si vous lisez la presse écrite, les placards du Ministère de l’action et des comptes publics consacrés au gain de pouvoir d’achat suite à la baisse de la taxe d’habitation ne vous auront pas échappé.

    Si on analyse les choses de plus près, c’est à dire si on sort de la communication politique, quelle est la réalité ?

    Remettre les choses en perspectives

    Tout d’abord en rappelant que le pouvoir d’achat, c’est ce qui reste une fois les charges soustraites des revenus d’une personne ou d’un foyer.

    On ne peut donc pas dire que le pouvoir d’achat augmente suite à telle ou telle largesse (taxe d’habitation, cotisation salariales,…) sans avoir analysé l’augmentation de l’inflation générale, par exemple, ou d’autres mesures d’augmentation des taxes (taxes sur l’essence, le diesel, le gaz, le fuel ou l’électricité…).

    Actuellement, avec une inflation à 2 %, il est clair que « l’avantage » de la baisse actuelle de la taxe d’habitation peut se trouver complètement annulé selon la situation du contribuable.

    Taxe d’habitation et énergie

    Si l’on reprend le placard de pub du Ministère, 8 foyers sur 10 auront un « gain de pouvoir d’achat » de 180 euros suite à la baisse de 30 % de la taxe d’habitation mais ces calculs à la cornecul et très généralistes ne donneront jamais un tableau précis de la situation de chaque foyer.

    Par exemple, un contribuable qui habite dans une petite commune rurale ou périphérique, dont la taxe d’habitation est peu élevée et qui fait deux pleins de diésel par mois pour se rendre au travail à 10 euros de plus à chaque fois, est déjà perdant en terme de pouvoir d’achat réel.

    S’il se chauffe au fuel ou au gaz ou à l’électricité, il devra payer en plus (comme tout le monde) la taxe sur l’énergie (destinée à nous rendre plus vertueux, bien sûr..) son pouvoir d’achat réel sera carrément en baisse.

    Pourquoi le choix de la suppression de la taxe d’habitation ?

    Oui, pourquoi ne pas avoir choisi de baisser des taxes ou impôts perçus par l’Etat lui-même au lieu de supprimer un impôt perçu par les communes et les intercommunalités ?

    Pour trois raisons, parce que la taxe d’habitation est un bâton merdeux que se refilent tous les gouvernements depuis trente ans et que cet impôt n’est pas facile à réformer sans craindre des « retours de terrain » importants, du genre explosion de la fiscalité en zone rurale et faible baisse en zone urbaine.

    Macron savait le risque politique qu’il y avait à réformer cet impôt, alors même que les conclusions d’une énième simulation dans trois départements était sortie. Il a fait le choix de la facilité. Voilà pour la première raison.

    La seconde est plus politique et vise à faire rentrer les collectivités locales dans le rang de la rigueur en leur supprimant le droit de fixer l’impôt (avec les risques politiques que cela comporte).

    La troisième coule de source : il vaut mieux supprimer un impôt perçu par d’autres que de baisser la TVA ou les taxes sur l’essence. Dans le premier cas, la visibilité est énorme et les inconvénients seront à la charge des élus locaux, dans l’autre, la baisse des taxes ou de la TVA ne se verra pas et pour cette dernière taxe, les commerçants et la grande distribution se feront tirer l’oreille pour répercuter la baisse.

    Mine de rien, Macron est en train de mettre fin à la décentralisation en France en rétablissant la tutelle financière sur les collectivités locales. 

    La face cachée du « pouvoir d’achat redonné » au Français

    Le gouvernement s’est mis en tête d’augmenter le pouvoir d’achat des français, alors que cette fonction relevait traditionnellement, soit d’augmentations générales du SMIC ou d’accords de branches et dans les deux cas c’était l’entreprise qui procédait à l’augmentation des salaires. Aujourd’hui, les entreprises peuvent donc se sentir exonérées de cette fonction et consacrer leurs bénéfices soit à la rémunération des dirigeants ou des actionnaires, soit à l’investissement, le tout sans créer d’emplois malgré les milliards du CICE, les baisses de charges et autres « assouplissements » du code du travail. L’augmentation des chiffres du chômage, du montant des dividendes versés et les 260 000 millionnaires en plus en France sont là pour illustrer les effets néfastes de cette politique.

    En sus de la baisse de la taxe d’habitation, il faut aussi considérer la suppression des cotisations salariales sur la maladie et le chômage qui doivent également « redonner du pouvoir d’achat » aux salariés, en fonction de leurs salaires bien entendu, c’est-à-dire qu’un cadre « gagnera » in fine deux ou trois fois plus qu’un smicard. Où est la justice sociale dans ce genre de mesure généraliste qui de plus exonérera les entreprises de toute mesure d’augmentation salariale générale, voire individuelle ?

    Où nous mène cette politique ?

    Le gouvernement, dans sa communication, considère que ces mesures généralistes, ces grandes masses, règleront tous les problèmes d’en bas - une autre forme de théorie du ruissellement - mais qui va aggraver la situation de millions de salariés, de retraités, de chômeurs et conforter les plus riches qui bénéficient eux de réelles baisses d’impôts (rappelons que la Ministre du Travail du Gouvernement Macron a ainsi bénéficié d’un gain annuel de plus de 50 000 euros suite à la suppression de l’ISF !)

    On donne à penser qu’il a moins besoin de remplir les caisses de l’assurance chômage parce que – c’est sûr – le chômage baisse ou il va baisser (alors que cela ne se vérifie pas) et que le très précaire équilibre de la Sécurité Sociale permet ce genre de « cadeau ».

    On donne à penser que les prothèses auditives, dentaires et les lunettes seront gratuites, alors même qu’il s’agit d’un tour de passe-passe avec les mutuelles qui ne manqueront pas d’augmenter leurs tarifs, voire de proposer des contrats spécifiques pour couvrir ce genre de risque pour les plus aisés.

    On donne à penser que les collectivités territoriales sont des dépensières invétérées (ce qui peut parfois s’avérer exact) et que, par conséquent, restreindre leur autonomie fiscale est bon pour les français qui ne paieront plus de taxe d’habitation. La compensation de cette taxe par l’Etat aux collectivités locales nécessitera de trouver de nouveaux financements (taxes, CSG ?...). Préparez-vous !

    On donne à penser, en surfant sur le sentiment anti-fonctionnaires bien présent dans la société qu’il faut supprimer des postes dans les administrations d’Etat et locales et dans les hôpitaux et que tout marchera mieux quand on aura privatisé le tout.

    Avant de se réjouir, il faut se demander comment les services publics (écoles, crèches, voirie, restauration collective, maisons de retraite, police, justice, hôpitaux publics,…) fonctionneront, ou non, dans quelques années. Il faudra bien que les citoyens mettent la main à la poche. Pour compenser tous les « cadeaux » faits par le Gouvernement et toutes ces « réformes indispensables »

    On donne à penser enfin que les retraites servies sont trop élevées, surtout qu’elle sont versées de plus en plus longtemps, mais comme il est électoralement difficile de reculer l’âge de départ en retraite, on nous vend une retraite à points qui obligera bon nombre de futurs retraités à continuer à travailler au-delà de l’âge de départ, sans compter les incertitudes qui pèsent sur les pensions de réversion, autre trappe à pauvreté.

    Un avenir tout tracé

    La communication gouvernementale sur le pouvoir d’achat est une escroquerie intellectuelle.

    Ce qui nous est présenté comme « gain de pouvoir d’achat », est en réalité une régression sans précédent du modèle social du pays pour les moins aisés bien entendu, les plus riches étant hors système.

    La boîte de pandore des assurances privées, des fonds de pension pour les retraites et de l’acceptation de tous les emplois mal payés est ouverte.

    En mettant fin aux cotisations sociales des salariés et en redessinant le paysage de la fiscalité locale, l’Etat recentralise des financements qui sont l’essence même du paritarisme et du contrat social actuel et du lien entre élus locaux et citoyens. Il reprend la main de manière très ferme en distribuant quelques miettes au bon peuple ébahi et prié d’applaudir.

    L’Etat s’arroge donc le droit de tout reprendre en mains et de pouvoir dire, le moment venu qu’il ne peut plus compenser l’intégralité de la taxe d’habitation aux collectivités, qu’il doit diminuer les allocations chômage ou les remboursements de santé.

    Cela ne saurait tarder, et le contexte spéculatif des marchés financiers ouvre la voie à une nouvelle crise financière et économique, comme en 2008, qui justifieront de « réformer » encore plus vite et laisseront à nouveau des dizaines de milliers de salariés et leurs familles sur le carreau.

    Vos enfants et petits-enfants ne vous remercieront certainement pas d’avoir voté Macron. 


  • Twitter: Depuis le passage à 280 caractères, les tweets sont plus courts (et plus polis)

    RESEAUX SOCIAUX Un an après, seulement environ 1 % des tweets atteignent les 280 caractères tandis que 12 % dépassent les 140 caractères...

    20 Minutes avec AFP

     Illustration Twitter.

    Publié le 31/10/18 à 04h58 — Mis à jour le 31/10/18 à 04h59

     

    On pourra appeler cela le paradoxe de Twitter. Un an après avoir doublé la longueur autorisée des tweets, le réseau social a observé que les messages sont paradoxalement devenus en moyenne légèrement plus courts et les twittos plus polis.

    En anglais, ils font en moyenne 33 caractères, soit un de moins qu’avant le doublement de la longueur maximale. Seulement environ 1 % des tweets atteignent les 280 caractères tandis que 12 % dépassent les 140 caractères, le format d’origine.

    Plus de mercis et moins d’abréviations

    Twitter a aussi observé qu'« avec 280 caractères, les gens disent davantage "please" (« s’il vous plaît ») (+54 %) et "thank you" (« merci ») (+22 %) » et utilisent beaucoup moins d’abréviations.

    Twitter Data 
     
    @TwitterData
     
     

    r u abbreving less rn?

    Since the switch to 280 characters a year ago, we've seen an increase in people writing out full words and phrases.

     

    Ces tendances se retrouvent dans toutes les langues qui avaient connu le doublement de la longueur des tweets l’an dernier, a précisé le réseau social.

    En novembre 2017, Twitter avait opéré une mini-révolution en abandonnant la limite de 140 caractères dans les langues en caractères latins, un seuil qui posait problème aux utilisateurs dans ces langues, contrairement au japonais, coréen ou chinois, langues plus compactes.

     

     






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