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    La politique recouvre deux termes : la souveraineté et le pouvoir. La souveraineté appartient au peuple qui vote (démocratie). Le pouvoir appartient aux élus qui les représentent via une entité, l’Etat (et son organisme central, le gouvernement).

     

    Car, le peuple, même en démocratie, est soumis à l’Etat. L’homme n’étant ni totalement mauvais, ni totalement bon, il convient de confier à l’Etat la protection de chacun contre tous les autres. La différence avec d’autres systèmes politiques est que le peuple est censé contrôler ses représentants et à loisir changer les lois selon le critère de la majorité. Mais l’État, à la fois garant des libertés et dans la plus grave menace pour ces mêmes libertés qu’il est censé garantir, son action doit être strictement limitée à la défense des libertés individuelles. Son seul rôle est de garantir le principe selon lequel « chaque être humain est libre d’agir comme il l’entend conformément à ses aspirations, à sa situation et à ses capacités. » Il en découle qu’aucun homme ne peut priver un autre de sa liberté d’agir. L’Etat doit permettre aux humains de « vivre ensemble », même s’ils ne sont d’accord sur rien d’autre que cette volonté de vivre ensemble. 

     

    On gouverne, on fait des lois et on juge « au nom du peuple français ». Mais il s’agit d’un peuple « représenté » dans le cadre d’une démocratie « représentative ». Ainsi, le gouvernement appartient, non au peuple, mais à la majorité qui impose de façon tout aussi tyrannique que n’importe quel dictateur sa vision des lois. La démocratie par essence est un rapport de forces, c’est-à-dire une crise permanente entre citoyens. Le mécanisme électoral, l’existence des partis, la présence dans les assemblées d’une majorité et d’une minorité ayant des droits protégés font partie de ce processus représentatif.

     

    Si la souveraineté regarde tout le monde (la société civile), l’exercice du pouvoir n’est pas accessible à tout le monde car cela prend du temps et exige des talents, des compétences et des connaissances particulières. Le R.I.C. (référendum d’initiative citoyenne) est une menace pour la démocratie, s’il était largement ouvert et d’accès facile (faire les lois, les abroger, révoquer des élus, changer la Constitution), au motif que « le peuple est souverain ».

     

    Est-ce à une majorité de définir le bien ? Le référendum efface les droits des minorités. Le processus démocratique du référendum ne permet pas de débattre et d’arbitrer ses opinions et celles d’autrui. Il ne permet pas d’éviter les excès d’un jour. Une génération ne doit sur un coup de tête ou de folie pouvoir démolir ce qui constitue les fondements de l’État de droit.

     

    Pour autant, on voit bien que nous sommes aujourd’hui devant un déficit démocratique et de sa représentativité. Le pouvoir (c’est-à-dire les élus) doit retrouver sa légitimité auprès du « peuple souverain ». Usons des dispositions de notre Constitution actuelle, afin d’aménager le référendum d’initiative partagée, issu de la révision constitutionnelle de 2008. Nous rendrons alors notre démocratie un peu plus participative. 

     


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    France vérolée, plutôt souffrante du chancre mou... Fait d’ulcérations et de lésions. Si au 1erdegré c’est une corruption sanitaire qui s’en prend aux organistes génitaux, au second degré figuré : c’est l’éclosion d’une infection mentale qui pollue les esprits, met les boules et rend la vie de beaucoup inconfortable, pour ne pas dire pire... Car !

    En matière de corruption française il y a les poids lourds, les chancres ultimes[1] : Dassault, Takieddine, Woerth-Bettencourt, Sarkozy-Kadhafi, Cahuzac, Bygmalion, Tapie-Lagarde, Fillon et tant et tant... De toute façon, tout se cicatrice à l’amiable : Soit les affaires sont enterrées, soit en attente (du délais de prescription), soit ça traîne tellement qu’elles vont être oubliées. Et comme l’exemple vient de haut, eh bien, en descendant la pyramide sociétale verticale de notre belle démocratie, il n’y a aucune raison que le péquin moyen sans sequin, soit plus royaliste que le roi, pardon, le président.

    Marie-France Garaud, une femme qui « en a », un jour interviewée lâcha : « ce qui m’effare comme députée, ce sont mes administrés ; lorsque je les rencontre, d’abord ils se scandalisent de la corruption rampante, puis, au détour de la conversation me demandent une petite faveur, un passe-droit, un coup de pouce... » Une tite corruption quoi ! qui à l’air d’un ti service. Et c’est significatif de nos mœurs. Il est admis depuis ???? Que le « système D », le « piston », le « renvoi d’ascenseur » sont, de plein droit, des éléments du bon fonctionnement du pays, et comme disent les adages : « il faut bien mettre un peu d’huile dans les rouages », « du beurre dans les épinards ». Ca doit être un truc de culture latine ça. En Italie, il en va ainsi ; cela se nomme « la combinazione ».

    D’ailleurs, pourquoi « le parachutage » politique a tant la cote chez nous ? Un candidat qui ne connaît personne dans sa future circonscription, aura la bénédiction, par le fait qu’il fut ministre, ou leader politique et aura pour résultat que les votants se ficheront pas mal du type, mais seront sensible à l’argument qu’il a certainement des accointances, des connexions, des relations dans la capitale, qui auront pour conséquences de créer la dépendance, le copinage, le clientélisme, mais chacun se disant, qu’il « apportera du bien à la ville, à la région » ou des « petites faveurs » personnelles si demandées bien poliment. Son honnêteté, son parcours politique, presque chacun s’en contrebalancera, par contre, ce qu’il pourra amener, sans trop y regarder de près, là, « ça le fera »...

    Nous avons certainement en notre pays, la représentation politique à notre image et méritée... Les chiens ne font pas des chats. Je passe d’ailleurs, car sentimental, un ti bonjour à « mon héro », le passe partout entre les gouttes ce cher Patoche Balka de Levallois, dit, « l’enfumeur des hauts le corps de Seine. » qui a surement en ces fêtes les orteils en éventail à Marrakech, aux Caraïbes, que sais-je, Tombouctou en boubou ?

    Deux exemples parmi des millions, sinon des milliards

    Il est tout à fait « normal » que des médecins, allant faire des mises à niveau, des séminaires, se voient d’être choyés dans des palaces 5 étoiles et des tables 5 toques guide Michelin au frais de la sécurité sociale. 

    Le Canard Enchainé, met en exemple ce docteur Meyer Sabbah,[2] président (ils sont toujours président), en plus lui, il y est 2 fois, de l’Amiform et de Formalliance, des sociétés aux statuts à but non-lucratif... Mais très lucratives lorsqu’il s’agit de dépenser l’argent public : pas moins de 2 millions de subventions annuelles.

    Donc, notre brave docteur Sabbah, signe au nom de ces entités des chèques de 156.000 euros à l’ordre d’un palace sur l’ile de Porquerolles, il a également claqué, tenez vous bien à votre chaise, une carte American express de 490.000 euros, presque 1 demi million : exclusivement pour des dépenses dans encore des palaces 5 stars. Comme il faut qu’il prenne soin de lui : 160.000 euros, prélevés sur les comptes pour ses besoins (gros) personnels... Interrogé par Le Canard, choqué, outré même ; son argument est imparable, mais un classique du genre (école Fillon) : « il y a de l’argent prévu pour ça (j’aime assez le « ça ») par l’état, On travaille à l’endroit où on a envie, ce n’est pas illégal » Avec une telle mentalité, je ne voudrais pas être un de ses patients, car, il doit certainement aussi, « comprendre » les arguments sonnants des labos pharma. Ce docteur en cynisme tous terrains, veut bien avouer se palper 10.000 par mois d’honoraires et se faire rembourser tous, absolument tous ses défraiements, et comme il n’a pas de limite ce Meyer, il crie au complot ourdi par la sécu le dénonçant car « il gênerait »... Il est surtout sans gêne ; mais quand il y n’y a plus de gêne, il n’y a plus de fusible, c’est bien connu.

    Le Canard Enchainé nous parle d’un nommé, Tristan Duval, maire de Cabourg,[3] dit aussi « le Kennedy du bocage » (sa Jacquie est son fox terrier), qui a eu une « grande idée » grandiose. Une vitrine/showroom en plein Paris de sa Normandie. C’est la marotte de plein de petits barons locaux, se faire exister dans la capitale par « une maison » de leur région. A chaque fois et comme il n’y a pas de limites aux élucubrations et dépenses fastueuses de self promotion, toujours sur le compte des administrés qui payent l’impôt, l’édile dispendieux voulait rayonner : D’abord le siège dans un hôtel particulier (c’est le minimum) situé dans le quartier Bastille ; Quartier branchouille et super cher ; 8 millions ! Comme il faut bien un gardien des lieux, paf ! 9.000 euros par mois, pour qui ? Ben pour lui banane ! faut bien veiller au grain normand ! A l’intérieur, pour promouvoir les produits régionaux ; un Bar à tapas de produits locaux, avez-vous dit « loco ? » Ahah, le camembert bien coulant sur des petits toasts arrosés au cidre, sur fond de musique folklorique et chansons populaires telles que Jean, Gros Jean et J'ai perdu ma femme, dans un pas de rigaudon endiablé... Prévu aussi, un atelier de beauté pour je cite le Tristan : « être belle comme une normande... » Il parle de qui là, des vaches avé les taches noires et blanches qui se font faire les ongles de sabots et une tartine de rouge carmin sur le museau ? Voulait-il nous jouer ? « alertez tous les pis ! » et faire monter à Paname, ces belles croupes dodues.

    Heureusement, suite à ses démêlées avec la justice pour des faits de violence, le projet tomba à l’eau, allo ? t’as pas d’champoing... Pourtant, le president (un autre !) de région, Hervé Morin avait donné le feu vert à cet élu au passé un peu chargé question gestion... En 2011, avec sa société d’événements culturels, il avait laissé une ardoise de 200.000 euros d’impayés au conseil général de l’Oise. Fauchon, le traiteur des prolos, lui, avait dû s’asseoir sur la facture de l’organisation d’un cocktail pour 3.000 invités... Trois milles !!! Au diable les varices, comme au temps de Louis le 14ème, et que ça flambe, et que ça feux d’artifices et que ça jets d’eau pour cette jet set ! Pourtant, toujours à ce jour, Tristan Duval poursuit ses activités dans l’événementiel et lorsqu’on lui en parle, pet-sec : « ça ne regarde que moi (lui)  », ce qui cloue le bec du Canard qu’a plus qu’à aller se faire cuire un magret. (Le commissaire Magret, héro local, bien connu des séries TV). 

    Ces deux petits sirs, aux grands besoins

    Et ils sont légions ces sirs qui cirent, nous coutent un pognon de dingue et appauvrissent le pays, car ça se chiffre en millions d’euros. Ils peuvent se montrer prodigue avec l’argent public puisque c’est comme la salle des courants d’air ; un grand hall, où tout est permis puisque incontrôlé, au dessus des lois, des règlements jamais appliqués ; on se croise et s’entrecroise dans cette republic des courants d’air, sans jamais se justifier. Mais surtout, cela dessine une mentalité : A partir du moment où un citoyen de ce pays peut avoir bride lâchée, avec un grain de pouvoir, il sera très rare qu’il n’en use et n’en abuse point. Je pense que c’est dû au fait que depuis la nuit des temps, la classe dominante française a toujours voulu et réussi à contrôler les faits et gestes de sa population, une véritable obsession car, ce peuple paysan, de temps à autres à la moutarde qui monte au nez, et éternue... Si fort qu’il en décapite ses rois... D’où l’expression « éternuer dans la sciure » qui veut dire « la tête guillotinée qui roule dans la caisse ». Cette main de fer comme pouvoir absolu a ses nervis de la police, de l’armée, de la justice à sa dévotion, et comme tout système se sentant tous les droits, et bien, piocher dans les caisses, foutre les doigts dans le pot de confiture, n’a rien en fait de répréhensible, il faut simplement ne pas se faire gauler, et si c’est le cas, crier à la machination (école Fillon). Si en plus, il y a « ma réputation flétrie », « mon honneur trainé dans la boue », et ben, ça va faire les grands titres trois jours, puis, hop ! Dans les limbes.

    Comme cette classe dominante de nos jours est tout sauf exemplaire, alors, comme je l’avançais en début d’article, pourquoi se montrer plus républicain que le president ? Et plus chancre mou, que les chantres du mou ! (ahaha).

     

    Georges Zeter/décembre 2018

     

    Ps : Le vrai talent en France, ce n’est pas de créer, mais de savoir décrocher des subventions... Comment appelez-vous ça vous ?