• Le coup de colère d'une soignante en Ehpad : "Les aînés sont les oubliés de la République"

      22h45 , le 26 janvier 2019, modifié à 22h56 , le 26 janvier 2019
    • Par
    • Emmanuelle Souffi

    À l'origine d'une grève de 117 jours dans son établissement, Anne-Sophie Pelletier, soignante en Ehpad, pointe, dans un livre choc, les dysfonctionnements.

    Anne-Sophie Pelletier, mardi, à Paris.

    Anne-Sophie Pelletier, mardi, à Paris. (Bernard Bisson pour le JDD)
     

    C'est un "J'accuse" dédié à sa grand-mère chérie et disparue. Mais aussi à tous ces "petits vieux" qu'elle a accompagnés en tant qu'aide médico-psychologique, chez eux ou en maison de retraite. Au printemps 2017, Anne-Sophie Pelletier a conduit une grève de 117 jours à la maison de retraite des Opalines à Foucherans (Jura) pour dénoncer un quotidien sous tension permanente. Un an et demi plus tard, celle qui se présente aux européennes sur la liste de La France insoumise (en 5e position) publie Ehpad, une honte française (éd. Plon, 2019, 285 pages, 17,90 euros).

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    Pourquoi avoir écrit cet ouvrage?
    Pour mettre en mots la détresse de nos aînés et aussi celle des soignants. Ils sont des oubliés de la République. Ça fait plus de vingt ans qu'on tire la sonnette d'alarme, et rien ne change. Il est temps d'inventer des politiques qui permettent aux anciens de finir leur vie dans la dignité.

    Confrontée au turnover des soignants, les personnes que vous accompagnez répètent : "J'ai l'habitude." On s'habitue à être maltraité?
    Le dysfonctionnement est intégré par tout le monde. Le soignant passe sa journée à regarder l'horloge. "Au suivant!", on enchaîne les chambres sans respecter le rythme des personnes. Impossible, pour elles, de se réveiller à 11 heures car il faut prendre les médicaments très tôt. Dans certaines unités, on les met en pyjama après le goûter. Les douches sont programmées. Mais si on est en sous-effectif, il n'y en a pas. En temps normal, on a quatre heures pour 12 à 14 toilettes. C'est une course de fond, qui s'accélère en cas d'épidémie de gastro, de grippe ou de gale. À ces mots, tout l'Ehpad prend peur. Des pathologies mineures y relèvent de l'extraordinaire. Alors que la mort, elle, est habituelle.

     
     

  • Aventurier de l'extrème en Patagonie

     

     

    Aventurier de l'extrème en Patagonie

     

     

    Aventurier de l'extrème en Patagonie

     

     

     

    Aventurier de l'extrème en Patagonie

     

    Photos reportages aventurier en patagonie par martincharles-mathieu  <<<clic sur ce lien

     

     

    La Patagonie (en espagnol Patagonia), également appelée « Le Grand Sud », désigne une région géographique appartenant au cône Sud située dans la partie méridionale de l'Amérique du Sud et partagée entre une partie chilienne à l'ouest et une partie argentine à l'est. La Patagonie comprend donc principalement le Sud de l’Argentine, sur 1 140 532 km2, et le Sud du Chili sur 256 093 km2. Ces deux régions, séparées par la cordillère des Andes, abritent des paysages contrastés de montagnes, de glaciers, de pampa, de forêts subpolaires, de littoraux, d'îles et d'archipels. Habitées depuis plus de 10 000 ans par les Sud-Amérindiens tels les Mapuches, décrites pour la première fois par l'italien Antonio Pigafetta dans son récit du premier tour du monde du navigateur portugais Fernand de Magellan publié en 1525. Après une colonisation lente et difficile, la plupart des autochtones disparurent, remplacés par une population métissée qu'on peut qualifier de « sudaméricano-européenne ». Avec une densité de 3,8 habitants au km2 (3 habitants au km2 en Sibérie, 0,46 habitant en Alaska), la Patagonie est une des régions les moins peuplées au monde. Ses terres sont exploitées pour l'élevage de bétail en d'immenses fermes appelées estancias ou convoitées pour leurs ressources naturelles importantes. Elle représente des intérêts écologiques et géonomiques importants qui suscitent des convoitises.

     

    L'étymologie du mot « Patagonie » a fait l'objet de nombreuses recherches et controverses. Le seul témoignage provient d'Antonio Pigafetta, un des 18 survivants de l'expédition de Magellan autour du monde qui, de retour en Europe, a publié un récit du voyage1 en 1524. Au début de l'année 1520, il y décrit la rencontre avec un « géant » qui « était tant grand que le plus grand de nous ne lui venait qu'à la ceinture » et précise plus loin « le capitaine appela cette manière de gens Pataghoni »2. Et comme il ne donne pas l'origine de ce mot, des interprétations se sont développées autour de l'idée de « grands pieds » d'où la « Terre des Grands Pieds » construite avec Pata (pied en espagnol), ou aussi dans des interprétations plus péjoratives, les Indiens vus comme des incultes et des rustres, avec patán en espagnol, patão en portugais et « pataud » en français.

    Les cartes marines du Nouveau Monde ajoutaient parfois la légende regio gigantum (« région des géants » en latin) pour la région de Patagonie. Entretenue entre autres par les dires de Francis Drake, la croyance générale en une terre peuplée de géants – jusqu'à 3 m de hauteur selon certains auteurs – a persisté pendant 250 ans et fut ravivée en 1767 par la publication d'un récit de voyage du commandant John Byron et son équipage, qui lors de sa circumnavigation avec le navire HMS Dolphin, passèrent un certain temps le long de la côte de la Patagonie. Cette publication, le Voyage autour du monde sur le bateau de Sa Majesté le Dauphin, (en anglais : Voyage Round the World in His Majesty's Ship the Dolphin) a semblé apporter la preuve de leur existence et ce récit, devenu un best-seller, a renforcé le mythe. En 1840, des illustrations caricaturales de Patagons près du détroit de Magellan, publiées dans le récit de voyage Voyage autour du monde : exécuté par ordre du Roi sur la corvette de Sa Majesté « la Coquille » par l'explorateur français Jules Dumont d'Urville confirmaient encore les observations initiales de Pigafetta.

    Le mythe des Géants Patagons devait toutefois s'estomper à la fin du xviiie siècle. En 1773John Hawkesworth publia pour le compte de l'amirauté un abrégé de l'hémisphère sud sur les journaux de bord des explorateurs, y compris ceux de James Cook et de John Byron. Il estime que l'expédition de Byron avait rencontré des Amérindiens pas plus grands que 2 m, certes plus grands que la moyenne européenne de l'époque, mais en aucun cas des « géants ».

    L'hypothèse aujourd'hui généralement retenue fait venir le mot « patagon » du personnage fantastique appelé « Patagón », une créature sauvage qu'affronte Primaleón en Grèce dans un roman de chevalerie publié en 1512 par Francisco Vázquez. Cette littérature très en vogue à l'époque était sans doute connue de Magellan et Pigafetta. Il est probable que Magellan ait associé les autochtones rencontrés, avec leurs peaux d'animaux en guise de vêtement et leur consommation de viande crue, à la créature décrite par Vázquez dans son roman3,4.

    a Patagonie fait partie de la région biogéographique (écozonenéotropique. Par la présence de la cordillère des Andes, de l'influence de l'océan Pacifique et de l'océan Atlantique, la morphologie géographique (biome) de la Patagonie se présente fortement diverse et contrastée. Les paysages se composent de forêts tempérées d'arbres à feuilles caduques, de prairies, savanes et brousses tempérées, de prairies et broussailles de montagnes, de montagnes, d'étages alpins, d'étages subalpins, de glaciers côtiers et de vallées, de littoraux ou de physiologies maritimes telles des fjords, des îles, des bras de mer ou détroits.

    Dans ce vaste contraste, il est possible de distinguer la Patagonie en différentes parties géographiques :

     

     

    La cordillère des Andes est la seconde chaîne de montagnes la plus haute du monde après l'Himalaya, avec une altitude moyenne de 4 000 m au-dessus du niveau de la mer. Son point culminant est l'Aconcagua (6 962 m) mais il ne se trouve pas en Patagonie. Le volcan Domuyo culminant à 4 709 m, qui appartient à la province de Neuquén en Argentine, est le plus haut sommet de la Patagonie. Le Monte San Valentin au Chili avec ses 4 058 m, est, quant à lui, considéré comme le plus haut sommet de Patagonie au-delà des 40e Sud5, soit de la cordillère de Patagonie. À la frontière entre le Chili et l'Argentine, se dressent le Fitz Roy (3 405 m) et le Cerro Torre (3 102 m) situés dans le parc national Los Glaciares. Malgré leur altitude moins élevée, l'ascension de ces sommets représente des difficultés techniques aussi importantes que celles rencontrées en Himalaya.

    Au cours du Pléistocène le climat est caractérisé par des cycles de glaciation pendant lesquels des glaciers continentaux sont descendus jusqu'au 40e parallèle. Lors de l'extension maximale des glaces, 30 % de la surface de la Terre est couverte par les glaces. Le pergélisol s'étend de la limite des glaces à plusieurs centaines de km plus au sud. La température annuelle à la limite des glaces est de −6 °C et de 0 °C à la limite du pergélisol. Le sud de la Cordillère des Andes est couvert par le glacier de Patagonie. Quatre glaciations majeures ont été identifiées, séparées par des périodes interglaciaires. Ces changements majeurs (glaciation et rétraction) modifieront profondément la morphologie des paysages de la Patagonie actuelle. Ainsi se formèrent les vallées glaciaires, les vallées suspendues, en forme de « U » et des cirques glaciaires.

     

    Il subsiste aujourd'hui une immense calotte glaciaire (ou champ de glace) appelée Campo de Hielo Sur. Située principalement en Patagonie du Chili, elle est la troisième calotte glaciaire au monde après l'Antarctique et le Groenland. Avec ses 16 800 km2 de glaces, le Campo de Hielo Sur constitue la réserve d'eau douce la plus importante d'Amérique du Sud. Mais, l'observation des photos satellites depuis 1990 montre que le glacier est en recul. Les biomes d'étages alpins et d'étages subalpins des versants ouest (côté chilien) sont influencés par le Pacifique sud qui apporte de fortes pluviométries et se distinguent de ceux des versants est (côté argentin) plus secs.

    Bien que l'altitude de la cordillère des Andes diminue nettement dans sa partie patagonne, le fait de se diriger vers les régions australes du globe et l'influence océanique du sud développent un climat de montagne tout aussi instable et exigeant que dans sa partie nord. 
    La cordillère des Andes détermine deux types de climat de part et d'autre de la chaîne : humide et frais sur l'étroit versant pacifique (côté chilien), sec et venteux sur le versant atlantique (côté argentin).

     

     

    • le Río Colorado constitue la frontière « naturelle » nord de la Patagonie argentine. C'est un important fleuve de 1 114 km avec un débit moyen de 148 m3/s. Il prend sa source au pied du volcan Domuyo à quelque 3 000 m d'altitude,
    • le Río Limay nait à une altitude de 764 mètres, à l'extrémité orientale du lac Nahuel Huapi dont il est l'émissaire, puis coule en serpentant sur quelque 500 kilomètres en servant de frontière entre les provinces de Neuquén et de Río Negro sur presque tout son parcours,
    • le Río Aluminé, dans son cours supérieur, présente des forts courants (rapides) favorables à la navigation en « eaux vives » comme le canoë-kayak,
    • la légendaire route nationale 40 longe la rive gauche de le Río Collón Curá sur tout son parcours,
    • le Rio Negro est le troisième fleuve argentin par son débit après le Paraná et l'Uruguay. Son débit moyen a été estimé à 1 014 m3/s, ce qui est supérieur au débit de la Loire à son embouchure, ou encore, supérieur à plus de trois fois le débit de la Seine à Paris,
    • le Río Chimehuin est une rivière d'Argentine importante par son débit (117,2 m3/s en une moyenne annuelle),
    • le Río Neuquén possède une valeur économique importante. Grâce à ses eaux destinées à l'irrigation, la vallée inférieure s'est muée en centre de fruiticulture intensive. On y a planté récemment des vignes, en particulier autour de la localité de San Patricio del Chañar,
    • les eaux du Río Agrio issues du lac de cratère du volcan Copahue fort actif, sont au départ largement saturées en substances minérales dont certaines sont très toxiques. Outre de l'acide chlorhydrique et de l'acide sulfurique (vitriol), on y trouve de l'arsenic, du chrome, du plomb et du zinc, mais aussi de l'ammoniac, du magnésium, du soufre, du calcium et bien d'autres substances