« Je suis en complète autonomie contrairement à l’hôpital où je dépendais des autres, dit-il. Je suis un bélier, j’avance comme je le sens. » À la recherche d’un ou deux confrères pérennes pour l’épauler dans son activité, Nicolas Delvau est également le médecin traitant d’une centaine de patients. Nul doute que ce chiffre devrait rapidement grimper.
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Bordeaux : à Darwin, un centre médical hors norme dirigé par un urgentiste, magicien et globe-trotteur
Bordeaux : à Darwin, un centre médical hors norme dirigé par un urgentiste, magicien et globe-trotteur
Nicolas Delvau devant son chalet médical décoré avec des objets chinés ou récupérés et accessible sans rendez-vous : il suffit de décrocher un horaire sur un panneau. © Crédit photo : Guillaume Bonnaud / SO
Après quinze années de cirque ou à parcourir 55 000 kilomètres en famille, Nicolas Delvau a fondé Sapiens, un cabinet ouvert sept jours sur sept
On tient certainement l’un des médecins les plus improbables de France. Et il est Belge. À l’écosystème Darwin, l’urgentiste Nicolas Delvau a lancé au printemps le centre médical Sapiens, un cabinet de médecine générale proposant également des soins non programmés. Jusque-là rien d’étonnant sauf qu’on peut s’y faire recoudre, poser un plâtre ou y réaliser un électrocardiogramme et qu’il est ouvert sept jours sur sept, de 9 à 22 heures et accessible sans rendez-vous.
Surtout, l’inattendu réside dans le parcours et la personnalité de son principal praticien, un original comme on dit, venu sur la rive droite de Bordeaux un peu par hasard. Si on rembobine sa vie, on notera une quinzaine d’années dans le cirque où il fut magicien, un grand voyage de plusieurs années avec femme et (quatre) enfants pour rallier Tokyo depuis Bruxelles, une parenthèse (de plus de deux ans tout de même) dans les îles du Pacifique avant que ses gamins ne le tannent pour rentrer en Europe.
Chalet médical conçu par Emmaüs
C’est au cours d’un « road trip » de six mois aux États-Unis, un dernier pour la route, que l’urgentiste d’aujourd’hui 49 ans a eu l’envie de créer… Un food truck en forme de rhinocéros pour y servir des glaces à l’italienne. « Pour des raisons familiales, nous avons atterri à Bordeaux et on m’a conseillé de venir ici, à Darwin », raconte-t-il. Et c’est donc là qu’il a eu cette nouvelle idée d’y installer un centre médical d’un nouveau genre.
« Je suis en complète autonomie contrairement à l’hôpital où je dépendais des autres »
En l’écoutant derrière son bureau qu’il doit bientôt remplir d’automates « pour captiver les gamins », on se croirait dans un film de Tim Burton. Avec l’accent belge. Sauf que tout est vrai. À deux pas de son chalet médical conçu par Emmaüs et la société Darwin Woodtsock, un rhinocéros tout en bois et presque grandeur nature se construit bel et bien. D’ici mars prochain, il abritera des machines à glaces et soufflera de la vapeur par les narines. « Je veux que ce soit un spectacle, que les enfants en prennent plein les yeux », lâche le médecin.
Un millier de patients par mois
Son cabinet, où se relaient neuf praticiens remplaçants, tourne à plein régime, accueillant en moyenne un millier de patients chaque mois. Bardé de diplômes, le toubib aurait pu reprendre son activité dans le milieu hospitalier voire en clinique. Mais il aime son « centre privé à philosophie publique » où le conventionné en secteur 1 (pas de dépassement d’honoraire) s’occupe des réfugiés et participe au Service d’accès aux soins (SAS, relais du 15). Il pratique également la télé expertise ce qui permet à ses patients d’avoir l’avis de spécialistes (dermatologues ou cardiologues notamment) en quelques heures plutôt que quelques mois.
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