• « Tout à coup trois hommes m’ont encerclée » : prison ferme après l’agression d’une étudiante, à Bordeaux

    « Tout à coup trois hommes m’ont encerclée » : prison ferme après l’agression d’une étudiante, à Bordeaux

    Ils l’ont repérée et suivie dans une petite rue sombre. Une jeune femme de 18 ans et trois hommes d’une vingtaine d’années étaient jugés en correctionnelle, ce lundi 6 mai, pour un vol accompagné de violences contre une étudiante, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, à Bordeaux

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    ssise devant son avocate, elle peine à contenir des tremblements. Moins d’une semaine après son agression, elle est encore choquée. « C’est quelque chose que je vais garder très longtemps en tête », craint cette étudiante. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, elle a été attaquée par surprise par trois inconnus, dans le centre-ville de Bordeaux. Elle rentrait chez elle à pied, après une soirée avec une amie. « J’avais travaillé toute la journée, je suis étudiante infirmière et en stage, actuellement. Avec une copine, on est allées voir un concert. En sortant, on s’est arrêtées dans un snack pour acheter de quoi manger et on s’est séparées. »

    Elle n’a que quelques centaines de mètres à parcourir jusqu’à son domicile. Elle emprunte la petite rue Beaufleury, qui relie les cours de l’Yser et de la Somme, et où l’éclairage est éteint pendant la nuit. Au bout de quelques minutes, elle entend des pas rapides et de plus en plus rapprochés derrière elle. « Tout à coup, je me suis retrouvée encerclée par trois hommes. Dos au mur. » L’un la saisit par la nuque, un autre tire sur sa robe. Terrorisée, l’étudiante propose son sandwich, mais ses agresseurs veulent son sac et son collier. Ils les lui arrachent de toutes leurs forces et la poussent tandis qu’elle hurle.

    Secourue par un livreur

    Alerté par ses cris, un livreur se porte à son secours. Les trois agresseurs s’enfuient en courant et une jeune fille, restée en retrait le temps du vol et des violences, s’échappe avec eux. Aussitôt appelée, la police envoie plusieurs équipes dans le secteur. Une heure après les faits, le quatuor, qui a pris soin de se séparer, est retrouvé et interpellé dans les cours Victor-Hugo et de la Marne.

    « On avait tous faim. On a trouvé cette solution. Ce n’était pas la bonne »

    Jugés en comparution immédiate, ce 6 mai, les prévenus se confondent en excuses, face à leurs juges. Ils assurent qu’ils ne voulaient « aucun mal à la victime » et ne cherchaient que « de quoi manger ». « Ils avaient bu et on avait tous faim. On a trouvé cette solution. Ce n’était pas la bonne », souffle l’unique femme dans le box. À peine âgée de 18 ans, inconnue de la justice, elle a quitté la Guyane depuis quelques mois et vit dans une grande précarité en métropole. Dans un centre de la Croix-Rouge, elle a rencontré son petit copain qui lui a présenté ses deux amis.

    Deux ans requis

    Les trois garçons d’une vingtaine d’années survivent de menus travaux dans les vignes, dans le Libournais, et envoient l’essentiel de leurs maigres revenus à leurs familles, restées au Maroc. « Malgré leurs casiers vierges et leurs aveux, je requiers deux ans de prison ferme et un maintien en détention, car nous sommes face à des faits d’une extrême gravité », considère le procureur, Jean-Luc Puyo.

    « C’est une gamine », plaide l’avocate de la jeune prévenue, Me Moulins. « Mon client souffre de différents troubles et suit un traitement médicamenteux lourd. Je pense que cela ne lui a pas permis de se rendre compte de son comportement », ajoute Me Abella. Avocat des deux derniers prévenus, Me Lampe veut croire en « des faits isolés ».

    Le tribunal les a jugés suffisamment graves pour condamner la jeune fille à neuf mois de prison ferme et ses trois amis à un an ferme. Tous ont été ramenés en prison.

     

     

     

     


  • Auchan, Leroy Merlin, Decathlon : les milliards de la «nébuleuse» des Mulliez dans le viseur de la justice

    A la tête d’un empire de la grande distribution, la richissime famille du Nord cultive le secret sur son organisation et sur la préservation de son patrimoine. C’est à la faveur du divorce d’une des héritières que les juges d’instruction ont été mis sur la trace d’éventuels «abus de confiance» et «blanchiment de fraude fiscale».

    par Laurent Léger

    publié le 30 avril 2024 à 7h17
     

    Lors de leurs rares rencontres avec les journalistes, les Mulliez aiment à se présenter comme des «gens ordinaires» qui, «ensemble», font «des choses extraordinaires». Les propriétaires de l’empire du même nom, qui agglomère autant les enseignes Leroy Merlin, Décathlon, Boulanger qu’Auchan, Midas ou encore Flunch, ont beau cultiver la discrétion, voire le secret à toute épreuve, la geste familiale commence à être connue. Elle met en scène des centaines de descendants installés principalement dans le Nord ou en Belgique, dans une vie quasiment dévouée au clan, où des règles drastiques gouvernent le partage commun de l’immense patrimoine entrepreneurial. Avec, érigée en valeur cardinale, la proscription du bling-bling. Et si le patriarche Gérard Mulliez, 92 ans, le fondateur d’Auchan, vit ces temps-ci dans un château, celui de la Fontaine, à Croix, près de Lille, c’est l’exception qui confirme la règle.

    Au cœur des montages du clan

    Mais ces gens «ordinaires», par ailleurs milliardaires, traînent derrière eux un boulet depuis une bonne décennie, dont ils ne se sont pas encore débarrassés : des juges d’instruction, assistés d’enquêteurs de la police judiciaire de Lille et de l’Office central de lutte contre la corruption

     




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