• « Flinguer la Sécu » ! Le banquier Macron à la manœuvre

    Pendant les enfumages Benalla – faut bien distraire celui qu’on enfile – ce gouvernement à la solde des banques et du patronat flingue la Sécu. Les diverses « droites » ne cachent plus leur volonté de « casser la barraque ». Les réformes à la tronçonneuse qu’ils proposent avec la morgue et l’arrogance qui les caractérisent se résument dans cette phrase de Denis Kessler (ancien numéro deux du patronat, ancien président de la Fédération française des sociétés d’assurance et actuel président de la SCOR, un géant de la réassurance) : « La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

    La Sécurité sociale, réalisation majeure du Conseil National de la Résistance, est depuis longtemps dans le collimateur des ultralibéraux. Pensé et élaboré par le député communiste du Front populaire Ambroise Croizat, la Sécu avait pour mission première de « mettre fin à l’obsession de la misère ». Son organisation est paritaire entre les organisations syndicales et le patronat. Son financement est pour l’essentiel (61,7 %) assuré par les cotisations salariales et patronales ainsi que par l’impôt (35,1 %). Le but du patronat, depuis la création de la Sécu, c’est de refiler le bébé à l’État, c’est-à-dire faire financer la Sécurité sociale par l’impôt et non plus par les cotisations. C’est la sempiternelle rengaine patronale de la « baisse des charges ». Les cotisations sociales ne sont pas des « charges » – le vocable est d’inspiration patronale – mais des « salaires différés » qui viennent protéger les salariés, en matière de santé, d’accident du travail ou pour la retraite. Les réduire, voire les supprimer, c’est enterrer le principe de solidarité avant de brader de système au privé. Les requins de l’assurance privés sont à l’affut depuis longtemps. Sarko frères en ont rêvé, le Rothschild-boy Macron va le faire !

    La Sécu, longtemps endettée est arrivée à l’équilibre et devrait, dans les années qui suivent, dégager un confortable bénéfice. De quoi financer la misère des hôpitaux et des EHPAD qui manquent scandaleusement de personnel, de quoi financer le « cinquième risque », celui de la dépendance ! Tè, fume… Pas bon ça Coco. La Sécu, faut qu’elle soit en déficit, pour la déconsidérer dans l’esprit du public, pour transférer toujours plus vers les assurances privées avant la curée finale. Donc ce pognon, résultat de la saine gestion de l’institution, va être - et légalement ! - siphonné par l’État !

    Comment ? En transférant vers l’État les futurs excédents de la Sécurité sociale mais aussi de l’assurance chômage et des retraites complémentaires. La loi de programmation des finances publiques (LPFP) votée fin 2017 prévoit une « contribution des administrations de Sécurité sociale à la réduction du déficit de l’État ». La Cour des comptes estime que la Sécu au sens large dégagera un surplus "conséquent" chaque année, qui pourrait "atteindre approximativement" 24 milliards d’euros en 2022. Y a bon la machine à sou qu’il a pensé Micmacron ! Pour cela, Monsieur l’État dispose de la part d’impôts qui financent en partie la Sécu (35,1 %). Quand une cotisation est réduite ou supprimée, l’État compense généralement sa perte pour la Sécu avec une part de TVA ou de CSG. Il lui suffira de ne pas les rembourser. Et le tour est joué.

    Ainsi, la "transformation" du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales, privera la Sécu d’environ 26 milliards d’euros selon la Cour des comptes !

    Ainsi la suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage qui va coûter un bras.

    Ainsi la suppression totale des cotisations sociales au niveau du Smic, un coût de 4,5 milliards d’euros pris à la Sécu. Etc.

    En passant, le fait de supprimer l’intégralité des cotisations sociales au niveau du Smic crée une gigantesque trappe à bas salaires, invitant les employeurs à n’embaucher qu’aux niveaux de rémunération les plus faibles possible. Et vive les travailleurs pauvres ! C’est la justification même de la Sécurité sociale - « mettre fin à l’obsession de la misère » - qui est ébranlée. Ambroise Croizat doit faite le ventilateur dans sa tombe…

    « Avec le banquier Macron – relais direct du grand patronat – aux commandes, nous assistons désormais à une attaque frontale. Les assurés sont victimes d’une amputation directe du salaire dont la cotisation fait partie. La cotisation est la seule création de richesse qui va directement du cotisant au travailleur dans sa vie sans passer par les dividendes des actionnaires. » lien

    Au nom de la baisse du coût du travail, l’État va donc rogner sur la force de frappe de la Sécurité sociale. Ce qui veut dire que, en cas de nouvelle crise économique, le système assurantiel aura moins de recettes pour couvrir ses dépenses. Ce siphonnage, ce vol, donnera aux complices de Micmacron de quoi justifier à ce moment-là une réduction de la voilure des régimes d’assurances (retraites, chômage, notamment). Dès lors, les requins de l’assurance privée pourront démanteler ce formidable acquis social, héritage glorieux du Conseil National de la Résistance. C’est en quelque sorte la revanche des collabos (il n’y avait pas beaucoup de patrons autour de De Gaulle à Londres) sur les Résistants.

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