• la récupération, le recyclage et la réparation ( enquêtes )

    Les chiffres de la consommation responsable : la récupération, le recyclage et la réparation

     

    Les déchets n'ont pas fini de s'amonceler. Le chiffre d'affaires du recyclage a en effet baissé de 28%. Mais le marché de l'occasion progresse...
    Le Baromètre de cet article
    ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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    Les déchets restent l’un des problèmes majeurs tant d’un point de vue national qu’international. Et même si le nombre de déchets ménagers a légèrement diminué passant de 355 kg/hab. En 2008 à 344 kg/hab. en 2009, le problème est loin d’être résolu. Face au nombre de produits potentiellement réutilisables qui s’amoncellent dans les déchetteries pour être à terme enfouis ou incinérés, beaucoup d’artisans indépendants se lancent dans des solutions locales pour réduire la quantité de déchets. Ces artisans réutilisent la matière jetée – le cuir des anciens équipements sportifs, le plastique des bouteilles, la laine des vieux pulls... pour leur donner une seconde vie.

    Le recyclage devient alors un art et une source d’inspiration ! En plus, ces matériaux recyclés ont une histoire qui apporte une certaine valeur ajoutée aux produits finis. Ainsi, beaucoup d’entreprises, y compris des marques chic comme Hermès, Yves Saint-Laurent, Pioneer ou APC, se sont lancées ces deux dernières années dans le business du recyclage chic et branché. Leur rôle est utile pour faire de la valorisation des matériaux une norme socialement acceptable voire préférable - même si cette valorisation reste difficilement transposable à grande échelle car ces filières sont souvent liés à un gisement local de déchets.

    - L’obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage Les Amis de la Terre France (dans le cadre de la campagne Produits pour la Vie) et le Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets) ont publié en 2010 un rapport au titre éloquent : « L’obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage Le cas des produits électriques et électroniques ». Le message est sans ambiguïté : les stratégies mises en place pour réduire la durée de vie des produits augmentent considérablement le volume des déchets, vont à l’encontre de l’approche préventive et, faute de recyclage, contribuent à l’épuisement des ressources naturelles. La durée de vie moyenne des appareils électroménagers courants serait aujourd’hui en moyenne de 6 à 8 ou 9 ans alors qu’auparavant elle était de 10 à 12 ans. Dans une tribune parue en 2010 dans Le Monde, l’économiste Philippe Moati propose une solution efficace : l’allongement de la durée de garantie des biens de consommation de 1 an à 10 ans.

    LE RECYCLAGE ET LA VALORISATION

    LE MARCHE DE L’OCCASION

    LA REPARATION


    LE RECYCLAGE ET LA VALORISATION

    L’année 2009 n’a pas été une année faste pour le recyclage puisque le secteur accuse une baisse de son chiffre d’affaires de 28%, après une très bonne année 2008 et une hausse de 31% entre 2004 et 2008. Le chiffre d’affaires 2009 tombe donc à 8,1 millions d’euros. Cette chute s’explique par une diminution de 8,5% de la collecte tous secteurs confondus. Serait-ce le signe qu’avec la crise les consommateurs et autres acteurs économiques conservent plus longtemps les biens pour éviter de devoir dépenser pour les remplacer ? Aucune étude ne vient le confirmer... Malgré tout, l’emploi dans le secteur du recyclage et de la collecte se maintient tant bien que mal, avec une légère baisse de 1,5% et 33 000 personnes en 2009.

    - Le papier

    Le taux de récupération de papier et carton à recycler continue d’augmenter passant à 72% en 2009 contre 64% en 2008. En revanche, la consommation de papier et carton recyclés augmente aussi légèrement de 6,3% entre 2009 et 2010 en passant de 5 à 5,3 millions de tonnes alors que ce chiffre était en baisse de 13,5% entre 2008 et 2009.

    LE MARCHE DE L’OCCASION

    La crise aidant, le marché de l’occasion continue de progresser, non seulement dans les chiffres mais aussi dans les esprits. En 2008, l’ADEME estimait le chiffre d’affaires global de l’occasion à 5 ou 6 milliards d’euros. alors que beaucoup étaient encore réticents à acheter et a fortiori à offrir des objets d’occasion, les habitudes changent progressivement : 30% des Français pensaient ainsi offrir des cadeaux d’occasion à leurs proches pour Noël 2010 (étude Deloitte, décembre 2010). En plus des traditionnelles brocantes et autres vides-greniers (50 000 sont organisés chaque année en France), le marché de l’occasion se développe fortement sur internet via des sites de ventes de particulier à particulier tels que PriceMinister ou Ebay. les chiffres d’affaires de ces entreprises ne cessent d’augmenter : + 5% pour PriceMinister en 2009, et + 2% pour Ebay. Et les internautes sont apparemment demandeurs de ce nouveau marché : en 2009, 60% d’entre eux (17 millions de personnes) avaient acheté ou vendu via un site internet au cours de l’année. La vente est passée de 25 à 36 % entre 2008 et 2009. Parmi les articles les plus achetés, les livres restent en première place (21%), mais sont suivis désormais par des nouveaux produits : les jeux-vidéos avec 15% puis les vêtements avec 14 % et les DVD (12%) (Médiamétrie/netRatings, mars 2010).

    - Le réemploi NEW !

    Le réemploi consiste en la réutilisation, avec ou sans modification importante de vocation, d’un bien, d’un produit ou d’une matière récupérée. Il permet, en prolongeant la durée de vie d’un produit, de retarder son arrivée dans le dispositif de collecte et de traitement en fin de vie. Le réemploi permet donc de réduire les déchets mais c’est aussi un moyen de rendre accessibles au plus grand nombre certains équipements encore onéreux comme l’électronique (ordinateurs, téléphones portables, etc), le mobilier, etc. L’ADEME estime qu’il y avait en France 1 812 établissements de réemplois en 2008. Ces établissements sont souvent des associations (emmaüs, croix-Rouge, envie...), des réseaux des ressourceries et des indépendants. Ils ont récupéré 454 000 tonnes de produits en 2008 dont 187 000 tonnes ont été réemployées, pour un chiffre d’affaires allant de 200 à 300 millions d’euros.

    LA REPARATION

    La réparation peut être une solution efficace pour lutter contre les déchets. Malheureusement, l’offre de la réparation diminue d’année en année. Le nombre d’entreprises de réparation a diminué de 17,2% entre 2006 et 2009 – il y avait en France en 2009, 125 897 entreprises de réparation. Ce chiffre tombe à – 21% si l’on ne prend pas en compte les entreprises de réparation automobile ni de plomberie/chauffage (ce qui représente 44 232 entreprises en 2009). En 2006, le chiffre d’affaires du marché de la réparation s’élevait à 22,6 milliards d’euros dont près de 90% serait réalisé par la seule réparation automobile (Insee / ADEME).

     

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