Il fallait être motivé pour battre le pavé ce mercredi 1er mai. Sous une pluie froide et intense, ils étaient quelques centaines de manifestants rassemblés sur la place de la Bourse à 10 heures, avant de s’élancer quarante minutes plus tard, dans une marée de parapluies. Le cortège s’est peu à peu gonflé sous les trombes d’eau, comme une éponge à absorber toutes les revendications. Au total, près de 4 000 personnes ont défilé selon les syndicats, 1 850 selon la préfecture. Rien à voir avec la manifestation historique de l’année dernière, dans une période de contestation contre la réforme des retraites, où plus de 100 000 personnes étaient rassemblées selon la CGT et près de 12 000 selon la préfecture.
Drapeaux palestiniens
Cette année, le contexte est différent. Les drapeaux palestiniens flottaient au milieu de ceux des syndicats. « On est là, on est là… Pour l’honneur de la Palestine et tous ceux qu’on assassine, même si Macron ne veut pas, nous on est là… », chantent les militants pro-palestiniens, revisitant le chant des gilets jaunes repris dans la plupart des manifestations depuis 2018. « Il est important de faire convergence en soutien au peuple palestinien pour dénoncer le génocide à Gaza », lance Gwenaël, entouré d’une jeunesse révoltée.
Les militants pro-palestiniens ont garni les rangs du cortège ce mercredi.
« Pour des services publics forts, une justice sociale, des libertés syndicales et une paix juste et durable dans le monde »
Le 1er mai, jour de la Fête du travail et historiquement journée de lutte et de célébration des combats des salariés depuis le XXe siècle en France, est l’occasion pour les militants de tous horizons de se mettre en avant. Le mot d’ordre du jour, un peu fourre-tout : « Pour des services publics forts, une justice sociale, des libertés syndicales et une paix juste et durable dans le monde. » Collectifs féministes, étudiants et lycéens, militants pro-Kurdes, enseignants et syndicalistes convergent ensemble vers la place de la Victoire, portés par les chants au mégaphone, les sifflets et la musique assourdissante.