Tourisme en Gironde : « Les indicateurs sont au vert pour l’été 2024 »

Le mois d’avril 2024 a été porteur pour le tourisme, et il laisse envisager un été prometteur : c’est en résumé ce qu’annonce Gironde Tourisme, l’agence de développement créée par le Conseil départemental. Malgré une météo « parfois instable », les hôtels ont vu leur taux d’occupation progresser (lire par ailleurs). Pour mai, les réservations sont en hausse de 9 % par rapport à 2023. « Et tous les indicateurs sont au vert pour juillet et août », annonce Karine Desmoulin, présidente de l’agence.

 

L’hôtellerie urbaine enregistre ainsi un rebond, même si elle n’a pas retrouvé les niveaux de 2019, dernière année avant la crise sanitaire. C’est en revanche le cas des locations et des campings, où l’on dépasse même les valeurs de cette année considérée comme faisant référence.

Bref, les touristes n’ont pas été rebutés par l’été 2022 et ses gigantesques incendies : on l’avait déjà constaté en 2023 ; 2024 devrait le confirmer. « Ce drame n’est plus dans les consciences, estime Karine Desmoulin. Il a modifié le paysage, mais on ne note pas de réticences à venir en Gironde. Les professionnels sont globalement satisfaits de la saison passée. »

1 000 sites girondins sont labellisés Vignobles et découvertes, un label qui promeut l’œnotourisme autour d’activités comme des balades, du sport ou de l’hébergement.

Paul Moisson

Même les emblématiques lacs d’Hostens, touchés par un feu souterrain depuis 2022, ont rouvert. « Il y a encore des problèmes de sécurité, qui font qu’on n‘a pas pu rouvrir les parcours pédestres ou VTT qui s’enfoncent dans les bois, mais toutes les activités sur et autour de l’eau sont à nouveau accessibles. »

« Nous mettons en place toute une stratégie de communication autour de la découverte des vignobles, de balades à vélo, de circuits de randonnée, de spots nature méconnus… »

Nouveaux spots nature

Pour le reste, la Gironde bénéficie toujours de ses atouts habituels : son littoral, avec ses 126 kilomètres de plages, et Bordeaux, son périmètre Unesco, ses nouveaux équipements – Cité du vin, Bassins des lumières… – pour lesquels des touristes viennent spécifiquement. Sans surprise, ce sont ces sites qui sont les plus demandés.

« Ce que nous voulons maintenant, c’est mettre en lumière le reste du territoire. Nous mettons en place toute une stratégie de communication autour de la découverte des vignobles, de balades à vélo, de circuits de randonnée, de spots nature méconnus… En nous adressant aussi aux Girondins ou aux habitants des départements voisins. Les Néo-Aquitains représentent plus de la moitié de la fréquentation touristique. »

Gironde Tourisme souhaite valoriser des événements comme Les Petits Baroudeurs, au Porge, un nouveau festival orienté vers la nature, à suivre en famille. Ou les « afterbeachs » organisés dans le Médoc sur le modèle des « afterworks » : des moments qui se veulent festifs, autour des vins et de la gastronomie, au sortir de la plage. De manière générale, l’œnotourisme n’en finit pas de progresser, avec un nombre croissant de sites labellisés Vignobles et découvertes (lire par ailleurs). En 2019 – il n’y a pas de chiffres plus récents – l’activité représentait six millions de visites annuelles pour deux millions de visiteurs.

Contrairement à ce qui s’est passé pour la Coupe du monde de rugby, les sept matches de football programmés au stade Matmut pour les Jeux olympiques ne devraient pas avoir d’effet immédiat sur la fréquentation touristique. Mais ils pourraient en avoir un pendant l’été 2025.

Effet JO ?

En revanche, l’agence n’attend pas d’impact spécifique des Jeux olympiques, alors que sept matches de football vont avoir lieu à Bordeaux du 24 juillet au 2 août. « Ce sera au moment où la saison touristique bat son plein. Il devrait juste y avoir une fréquentation accrue des Espagnols entre le 27 et le 31 juillet, période durant laquelle leurs équipes masculine et féminine joueront trois matches au stade Matmut. Mais autrement, des études ont montré que c’est plutôt durant l’année qui suit les JO que la fréquentation augmente. Les gens découvrent un site pendant la compétition, ils y reviennent plus tard. »

Des points noirs à ce tableau plutôt encourageant ? La fréquentation des hôtels ne s’aligne pas complètement sur ce mouvement de reprise. « Les gens privilégient les locations, avec la possibilité de faire leur cuisine eux-mêmes. Un effet de la baisse du pouvoir d’achat. » Pour la même raison, la durée moyenne des séjours est passée d’une semaine pleine (du samedi au samedi) à quatre, cinq jours. Et la clientèle des vols long-courriers manque à l’appel. « Les Américains reviennent petit à petit mais on ne voit plus les Asiatiques. »

À l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, les réservations pour les arrivées sont en hausse de 12 % en juillet et de 15 % en août par rapport à 2023.